𝐂𝐇𝐀𝐑𝐋𝐎𝐓𝐓𝐄 ; 𝘯𝘣𝘢 𝘦𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯

1 ; shitty night

    Dégoûtée. Nauséeuse.

Voilà comment je pourrais décrire mes émotions à l'instant. Qui m'a poussé à accepter ce supplice. Jusqu'à présent j'avais réussie à échapper à tous ça, mais comment dire non ? Si je disais non, je savais qu'au final j'allais garder l'œil ouvert de toute la nuit, je me mettrais à actualiser mon fil d'actualité instagram à l'attente d'une nouvelle story de la part d'Alicia. C'était hors de question que je me mette à culpabiliser d'avoir dit non.

Alors j'avais cédé.
Qu'est ce que je regrette à présent.

Les gens disent en général, qu'il y'a toujours un trait de caractère qui différencie des jumeaux ou des jumelles. Dans le cas d'Alicia et moi, j'ai bien envie de dire, tous nous différencie. Lorsqu'on dit être jumelles, on s'étonne même.

Alicia est mon parfait opposé. Elle, est une très grande fetarde. Il me faut moi, minimum un mois pour me reposer après une fête. Elle, adore le monde de la nuit. Je fuis ce monde, qu'est ce qu'on en tire à part des gens complètement éméchés et puant l'alcool, la cigarette ou toutes sortes de mélange bizarre ? Alicia a mit ses études en « stand by » pour se recentrer sur elle même. Moi, je poursuis mes études en droit.

Chaque jours je repense à ce garçon qui a osé me dire que nous sommes les jumelles, les plus faciles à reconnaître. Je me demande d'ailleurs jusqu'à présent, ce qui m'a prit de m'emporter contre lui. Il n'émettait qu'une simple vérité. Alicia l'avait rembarré pour un mec beaucoup plus costaud, alors il c'est dit que tient, moi j'étais disponible. Il avait eu à peine le temps de me toucher que je lui avais balancé mon verre de coca à la figure. Quelle honte. Il était mignon en plus de cela. Mais son approche, trop... intrusive ? C'est vrai quoi. Vouloir me caresser l'épaule ? On ne se connaissait ni d'Adam, ni d'Eve !

—     Allez Leena, viens danser avec nous ! Tu ne vas pas rester toute la soirée à faire la tête ! En plus y'a pleins de membre des hornets aujourd'hui !

Alicia légèrement éméchée attrape mon bras dans l'espoir que je puisse la rejoindre. Ai-je déjà dis que physiquement, nous sommes complètement différentes ? Je pense oui, mais je veux accentuer ce point. Surtout en reprenant le temps de détailler sa tenue aujourd'hui. Notre père en ferrait une crise cardiaque. Il n'aurait même pas le temps de voir mes futurs enfants grandir.

Ma sœur avait revêtue une robe dont les deux côtés de ses hanches sont dépourvue de tissus, la robe simplement retenu par une ficelle dans son dos. La hauteur de ses talons me donne le vertige. Son joli afro auparavant qu'elle chérissait est aujourd'hui camouflé par une perruque rouge, en accord avec sa tenue du soir. À côté d'elle, je fais tache. Tellement tache.

J'avais refusé et catégoriquement de mettre une robe alors que nous sommes en janvier, en Caroline du Nord, et exactement à Charlotte. J'avais donc simplement mît un pantalon et un petit haut court. J'avais voulu mettre des baskets, mais ma jumelle me l'a interdit au risque qu'elle et ses copines ne puissent pas entrer dans la boîte. Ai-je déjà mentionné le fait que je déteste ses copines ?

—    Allez mon petit bébé, tu ne vas pas me laisser danser toute seule quand même ? Tu imagines si un mec avec des intentions mais très très très malveillantes, vient me capturer et...

Je n'écoute déjà plus. Voilà ce qu'elle arrive toujours à me faire. Me faire culpabiliser. C'est incroyable. Elle est sortie du ventre de notre mère cinq minutes avant moi, mais agit comme si j'étais celle qui devait endorser son rôle. Toute ma vie en faite, je l'ai passé à jouer au rôle de la plus grande.

C'est donc avec animosité que je me lève, et me laisse guider dans les entrailles de l'enfer, que j'ai nommé la piste de danse. Je tourne d'ailleurs mon regard, vers la table que nous venons de quitter. Je ne sais même pas qui l'a payé, et ça m'étonnerait que ça soit ma soeur ou unes de ses copines. J'ai entendue l'unes d'elles dire, qu'elle ne dépenserait pas un seul centime dans cette boîte. Ce qu'elle voulait dire par là, c'est qu'on dépensera pour elle. Quel monde triste. Souiller la misère masculine.