pépites de chocolat » VERRATTI HERRERA BERNAT ✓

chapitre 4 : Marco & Maïa

-J'ai acheté des nems pour ce soir, lança Marco depuis la cuisine, et Maïa bondit du canapé pour se jeter dans ses bras.

-Merci beaucoup !

Marco rit.

-C'est si exceptionnel que ça ?

-C'est des nems, Marco ! Des nems ! dit-elle en faisant de grands gestes avec ses bras, et celui-ci hocha la tête, un sourire aux lèvres.

-Ok, ok, je saisis l'enjeu. Des nems.

Il les rangea dans le réfrigérateur, et ils se dirigèrent vers le salon.

-Je peux ouvrir mon calendrier de Playmobil ?

Maïa hocha la tête, et regarda Marco attraper le calendrier, froncer les sourcils de concentration pour chercher le 4, sourire en le trouvant, l'ouvrir délicatement pour ne pas abîmer la case et sortir un petit sachet plastique.

-C'est quoi ? demanda-t-elle, et Marco haussa les épaules en l'ouvrant.

-C'est une tenue de joueur, expliqua-t-il, et elle sourit.

-Tu leur as dit, à tes élèves, que t'avais le même calendrier qu'eux ? se moqua Maïa, et Marco croisa les bras d'un air boudeur.

-C'est toi qui me l'as offert !

-Avoue que le concept est trop bien !

-Je ne dis pas le contraire. Quand on aura toutes les pièces, on le laissera en exposition dans le salon, hein ?

-Bah ouais, pourquoi pas ? sourit Maïa, et Marco hocha la tête, tout content.

-Encore mieux que la photo géante dans l'appart des voisins.

Maïa fronça les sourcils, perdue.

-Quels voisins ?

-Bah, ceux à qui j'ai rendu les pépites de chocolat.

Maïa se passa mentalement l'appartement d'Alissia en revue. Elle n'avait vu aucune photographie géante.

-Mais c'est une photo de quoi ?

-Bah, du Parc des Princes. Tu ne l'as pas vu ? On la voit juste quand ils ouvrent la porte.

-Marco... je crois que t'as pas rendu les pépites à la bonne personne.

Comme pour confirmer les soupçons de Maïa, la sonnette retentit. Marco et Maïa se levèrent en même temps et allèrent ouvrir la porte comme s'ils étaient une seule personne.

Derrière celle-ci se trouvait Alissia, l'air un peu embêté.

-Bonjour, sourit-elle. Salut, Maïa, dit-elle en regardant la jeune femme, avant de se tourner vers Marco. Enchantée, je suis Alissia, j'habite au 304.

-Marco, enchanté.

-Désolée de vous déranger. J'aurai juste besoin de mes pépites de chocolat.

Maïa et Marco échangèrent un regard.

-Tu as dit que tu habitais au combien ? demanda Marco, et Alissia haussa les épaules.

-304, pourquoi ?

-Ah. Il est fort probable que je sois allé au 403 pour rendre le sachet de pépites.

-Oh, souffla Alissia, surprise, tandis que Maïa se demandait comment ils avaient pu laisser un quiproquo comme ça passer.

-Et ils les ont pris ?

-C'était un homme. Je lui ai dit que tu avais sympathisé avec sa copine et qu'elle te les avait prêté. Il n'était pas aussi courant du tout alors il a juste dit merci et voilà.

-Ça ne fait rien, dit Alissia, on a qu'à monter au 403 pour leur expliquer la situation. Je pense que ça ne leur posera pas de problème de nous rendre des pépites de chocolat qui ne leur appartiennent même pas.

Marco et Maïa acquiescèrent, et avec Alissia, ils se dirigèrent vers l'ascenseur.

-Où est Alma ? demanda Maïa, et Alissia sourit.

-C'est gentil de demander. Elle est avec son papa. Il est rentré de déplacement alors ils en profitent un peu pour rattraper le temps perdu.

Maïa sourit, heureuse d'entendre cette réponse. Lorsqu'elle avait été aider Alissia, elle n'avait pas osé poser de questions sur l'éventuelle présence d'un deuxième parent. Visiblement, il y avait un papa dans le tableau, ce qui la rassurait. Même s'il n'était pas là tout le temps, Alissia n'était pas toujours seule et en détresse.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur le quatrième étage, et les trois adultes se dirigèrent d'un pas assuré vers l'appartement 403.

C'est Marco qui sonna, voulant rattraper son erreur. Ils attendirent patiemment que quelqu'un leur ouvre, sans succès.

Marco sonna une seconde fois, mais cette deuxième tentative resta sans réponse aussi.

-Je crois qu'ils ne sont pas là, osa dire Alissia.

-Je vais aller t'en acheter, déclara Maïa. C'est de ma faute si on est dans cette situation.

-C'est plutôt la mienne, contredit Marco.

-Ne vous inquiétez pas, répondit Alissia, ne vous disputez pas à cause de ça, s'il vous plaît.

Marco et Maïa froncèrent les sourcils. Aucun des deux n'avaient prévu de se disputer, où simplement de dire un mot plus haut que l'autre. Cela sembla rassurer Alissia.

-On peut y aller ensemble, proposa Maïa. On peut aller à la supérette du coin.

Elle se fit la remarque mentale que si elle avait simplement fait ça lorsqu'elle avait besoin de pépites de chocolat, ils ne seraient pas dans cette situation.

-Et vous pouvez venir manger à la maison ce soir, proposa Marco. On a des nems.

Maïa lui sourit. Elle était heureuse qu'il ait proposé ça.

Marco lui rendit son sourire. Il voyait bien que Maïa aimait beaucoup Alissia, et que c'était réciproque. Il ne disait pas non à des amis qui vivaient dans le même immeuble qu'eux.