chapitre 17 : Ander & Alissia

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Avant d'avoir Alma, Alissia et Ander se considéraient comme des personnes organisées.

Maintenant, ils savaient qu'il y avait matière à débattre.

C'est comme ça que le premier week-end des vacances scolaires, ils se retrouvèrent à faire leurs achats de cadeaux de Noël. Une décision qu'ils regrettèrent dès qu'ils entrèrent dans le premier magasin de leur liste.

Visiblement, tout le monde avait eu la même idée. Si, pour une fois, les magasins de jouets n'étaient pas bondés d'enfants, ils étaient bel et bien remplis d'adultes chargés et pressés. Heureusement pour eux, les amoureux avaient préparé une liste de ce dont ils avaient besoin. Quand quarante minutes plus tard, Ander sortit du magasin, transpirant, avec le coffret qu'ils avaient repéré, il se demandait vraiment ce qui leur était passé par la tête.

-Heureusement que tu es sortie avec Alma, dit-elle en reprenant son souffle, faisant de la fumée.

-Elle avait faim, de toute façon, Alissia haussa les épaules, se rhabillant. On s'occupe des copains ?

-Tu as des idées ? demanda Ander, s'installant au volant, et Alissia hoche la tête.

-Pour Maïa, des surligneurs et des pépites de chocolat.

Ander rit.

-J'y avais pensé aussi. Quid des pépites qu'elle nous avait empruntées ?

-Je les ai cachées chez elle. Je crois qu'elle ne les a pas encore trouvées.

-Pour Samantha, je me suis dit qu'on pouvait prendre de la laine. Visiblement, c'est un truc donc elle se sert régulièrement.

Alissia acquiesça.

-Une idée pour Marco ? Un truc de prof ?

-Un mug. Pour l'école. Et pour Juan ?

-Un coffret de thé.

Il leur fallut deux bonnes heures pour faire tous ces achats, ainsi que pour terminer ceux pour Alma. Quand ils rentrèrent, ils étaient exténués, pourtant, il leur restait leurs deux familles à gâter.

-J'y retournerai dans la semaine, déclara Alissia, et Ander fronça les sourcils.

-Dans la cohue, avec Alma ? Tu es sûre ?

Elle haussa les épaules.

-Je demanderai à Maïa de m'accompagner.

Alissia savait qu'elle pouvait compter sur Maïa pour ce genre de choses. Elle sourit tristement en pensant que bientôt, les deux amies ne pourraient plus se voir aussi facilement. Il fallait espérer qu'elles vivent proches l'une de l'autre, et ça, ce n'était pas exactement de leur ressort.

Cela la rendit triste pour le reste de la journée. Elle y pensait encore quand elle entra chez Marco et Maïa, qui eux, n'étaient pas tristes pour un sou.

-Regarde mes décorations ! s'exclama cette dernière en menant Alissia jusqu'au salon.

-C'est trop beau. Toutes ces guirlandes, tu devrais les laisser toute l'année.

-Mmh, ça, c'est à Marco qu'il faut le dire. Tu prêches une convaincue.

Dans le salon, Ander, Alma et Marco étaient déjà en pleine discussion.

-Samantha et Juan ne vont pas tarder. Vous êtes les derniers à témoigner, on va directement pouvoir imprimer et le mettre directement dans la boîte aux lettres où on paie le loyer.

Alissia acquiesça. Maïa leur proposa de commencer, et comme Ander avait Alma dans les bras, c'est Alissia qui récupéra l'ordinateur.

Elle décida de lire les paragraphes précédents pour les utiliser comme modèle pour la forme. Plus sa lecture avançait, plus elle sentait ses yeux s'embuer de larmes. Elle ne voulait pas pleurer, pas maintenant devant tout le monde. Mais lire ces mots lui faisait du mal. Elle ne voulait pas partir, pas du tout. Elle ne voulait pas vivre ailleurs. Pas pour le moment, du moins. Et c'était ça, la difficulté.

Elle n'était pas prête à déménager.

Elle n'était pas prête à quitter l'appartement où elle et Ander s'étaient installés ensemble pour la première fois. Elle n'était pas prête non plus à quitter l'appartement dans lequel elle avait été enceinte d'Alma, dans lequel toute la grossesse avait eu lieu, dans laquelle ils l'avaient attendu pendant neuf longs mois. Elle n'était pas prête à quitter l'appartement dans lequel Alma avait vécu ses premiers instants, et dans lequel elle continuait à les vivre. Où elle allait passer son premier Noël.

Elle avait l'impression qu'on voulait lui enlever une partie d'elle-même.

Alors elle se mit à taper. Sans réfléchir. Ses doigts se déplaçaient avec une facilité déconcertante sur les touches du clavier.

Quand elle s'arrêta, elle tourna l'écran vers les trois autres adultes pour leur faire lire. Son paragraphe ne ressemblait pas à ceux des autres. Son paragraphe n'était pas bref et n'allait pas directement aux faits. Son paragraphe venait du plus profond de son cœur.

Tout le monde le valida.

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aujourd'hui c'était Noël à l'école, ça se voit ???

------aujourd'hui c'était Noël à l'école, ça se voit ???

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pépites de chocolat » VERRATTI HERRERA BERNAT ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant