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chapitre 16 : Marco & Maïa

Le vendredi 17 décembre annonçait le début des vacances scolaires. Maïa rentra chez elle soulagée de voir ce premier semestre se terminer.

Elle allait enfin pouvoir pleinement se consacrer à ses deux obsessions du moment : la lettre pour les propriétaires de l'immeuble, et Noël.

Pour le moment, elle n'avait proposé qu'à Alissia et Ander ainsi que Juan et Samantha de participer à la lettre. Dès le lendemain, elle avait prévu d'aller voir les autres locataires afin de leur permettre d'avoir aussi leur mot à dire.

Pour aujourd'hui, elle allait se concentrer sur Noël, qui approchait à grands pas. Il faisait déjà nuit, et dans les rues, les décorations et lumières de Noël lui réchauffaient le cœur. Il était dix-huit heures trente, elle n'avait aucun doute sur le fait qu'Marco soit déjà rentré. Elle n'avait qu'une idée en tête : sortir sa grande boîte de décorations de Noël, et les installer dans l'appartement avec lui.

Dès qu'elle passa la porte, il l'accueillit d'un câlin.

-T'as le nez tout rouge, se moqua-t-il, et Maïa leva les yeux au ciel. J'ai préparé des mégas chocolat chaud. Avec de la chantilly.

Ils s'installèrent sur le canapé pour les déguster, et en attendant qu'ils refroidissent, Maïa fila vers le placard où elle avait entreposé la boîte lors de leur emménagement. Elle la déposa devant eux, et ils se mirent à fouiller à l'intérieur.

Ils passèrent la soirée à décorer l'appartement. Accrocher les guirlandes, déposer les boules à neige, coller les autocollants aux fenêtres.

-Mais tu as pris tout ça de chez toi, quand on a emménagé ? s'interrogea soudain Marco, enfilant un bonnet de Père Noël qui s'illuminait. Comment ils vont faire, tes parents ?

Maïa haussa les épaules.

-Bah, on a fait moit-moit. Il leur en reste autant. Ça rigole pas, la décoration, chez nous, t'as bien remarqué.

Marco n'eut pas le temps de rétorquer quoi que ce soit que la sonnette retentit. Ils se regardèrent et haussèrent tous les deux les épaules. Il se leva pour aller ouvrir, laissant Maïa terminer d'accrocher ses stickers de fenêtre en forme de flocons de neige.

Elle entendit immédiatement des voix, et elle sourit en voyant Juan et Samantha entrer.

-On a apporté des crêpes, déclara celle-ci une fois qu'ils s'étaient tous salués.

-Oh, super, on a de la crème de marron ! s'exclama Marco, ravi, et il courut presque la chercher dans la cuisine.

Maïa proposa à Juan et à Samantha de s'installer sur le canapé. L'odeur de crêpe s'était répandue dans tout l'appartement, et cela ne faisait qu'accentuer l'ambiance de Noël mise en place avec la décoration. Toutes les guirlandes étaient allumées, ainsi qu'une bougie au pain d'épices.

Maïa passait le reste de l'année à attendre cette période. Elle était heureuse d'enfin y être.

-Je voudrais participer à la lettre contre la vente des appartements, déclara Samantha entre deux crêpes.

-C'est vrai ? demanda Maïa un peu par réflexe, mais aussi parce qu'elle ne pensait pas que ce serait le cas.

Juan ne voulait pas témoigner, ce qu'elle trouvait logique étant donné qu'il allait accepter l'offre d'achat. Elle ne s'attendait pas à ce que Samantha remette le sujet sur le tapis, ayant bien remarqué, quand elle avait été leur demander, que c'était un sujet épineux entre les deux.

Visiblement, ils avaient réussi à accorder leurs violons, pensa-t-elle, et cela n'était pas pour lui déplaire, au contraire. Elle comptait proposer à tout le monde pour avoir le plus de noms possible sur cette lettre, mais en aucun cas elle ne voulait paraître insistante.

-Aucun problème. Vous pouvez repasser demain dans la soirée, Alissia et Ander aussi seront là pour s'occuper de leur témoignage.

Samantha acquiesça avec un grand sourire, que Maïa lui rendit. Elle espérait que malgré sa séparation avec Juan, ce ne serait pas un problème pour elle de les revoir tous les deux. Elle s'était méfiée de la jeune femme, mais ce qui se passait entre Juan et elle ne les regardaient que tous les deux. Elle aimait bien Samantha.

Ils passèrent le reste de la soirée à discuter de tout et de rien. Samantha lui parlait de crochet, Juan de ses élèves qui voulaient travailler sur le FC Barcelone alors qu'il n'aimait pas trop ce club. Il n'y eut aucune dispute, aucun mot plus haut que l'autre, et pourtant, Maïa voyait bien l'affection que ses deux amis avaient l'un pour l'autre. Peut-être qu'ils n'étaient pas faits pour être ensemble.

Et si, lorsqu'elle les avait rencontrés, cette pensée l'avait terrifiée et attristée, maintenant, elle comprenait que c'était pour le mieux.