[Sterek] A travers moi

Chapitre 8

23 Juin 2014
Mexique

Il a fallu des semaines, pour trouver une trace de Derek. Des semaines d'angoisses à me demander ce qui avait pu lui arriver, s'il était toujours en vie et si on allait pouvoir le sortir de là, où que le "là" se situe. Mais ça y est, on y est. Scott m'a appelé, ils l'ont trouvé. Après tout ce temps à me poser toutes les questions du monde, à me demander si les pistes que je trouvais donneraient quelque chose et à imaginer les pires scénarios possibles ... ils l'ont retrouvé. Scott ne m'a rien dit de son état de santé, mais je suppose que s'il n'a pas jugé nécessaire de me faire part de quoi que ce soit par téléphone, c'est que Derek est en vie. Peu importe dans quel état : il guérira.

- Tu pourrais ralentir un peu ? On va mourir, si tu continue.
- C'est la banshee qui parle, ou la pessimiste ?
- C'est la personne qui ne veut pas mourir.
- Ok, tu pourrais éviter de parler de la mort en dehors de tes prédictions ?
- Tu conduis mal et on va mourir.
- Cool, merci !

Alors oui, je roule peut-être un peu vite. Oui, je ne suis pas vraiment sur ma voie, si tant est qu'il puisse y avoir des voies de conduite dans le désert. Et non, je ne respecte clairement pas le moindre code qui puisse exister concernant les routes que nous empruntons. Je n'ai aucune idée de ce qui me presse à ce point : Derek est à nouveau entre nos mains, et il est en vie. Mais c'est plus fort que moi, j'accélère encore la cadence alors que la nuit est tombée et que nous arrivons dans un lieu particulièrement flippant. Je crois qu'au fond, je m'en moque. Je veux juste en finir avec ces dernières semaines bien trop stressantes. J'ai besoin de le voir de mes propres yeux, de m'assurer qu'il est bien là, bien réel, pour enfin en finir avec cet épisode de ma vie. Encore une période qui ne sera définitivement pas dans mon top ten. Je me gare en faisant crisser les pneus de ma jeep dans la poussière et je saute littéralement de ma voiture, sans couper le contact ni éteindre les phares. Je vois Scott et Braeden qui tiennent Derek entre eux, l'aidant à se déplacer -ou le traînant, plutôt- jusqu'à nous. Je cours vers eux pour les aider, ou peut-être pour m'approcher un peu plus de Derek. Il faut que je le voie. Même là, à quelques mètres, j'ai le désagréable sentiment qu'il est encore trop loin. Mais alors que je ne suis plus qu'à un petit mètre de distance, je m'arrête et c'est comme si mon cerveau s'éteignait un instant.

- C'est lui ? C'est Derek ?

Malia s'adresse à moi, parce qu'elle a perçu mon trouble. Je n'ai pas quitté l'homme des yeux. Je cherche mes mots, incapable de trouver un sens à tout ça.

- En quelques sorte.

Il relève alors les yeux vers moi. Son visage juvénile me fixe avec une totale incompréhension dans le regard. Il ne sait pas qui je suis. Il ne connait aucun de nous. Je cherchais un homme de vingt-six ans, nous avons trouvé un gamin qui n'en n'a même pas seize.

Je me souviens qu'à cet instant, la seule question qui a habité mon esprit c'est : est-ce qu'il se souviendra un jour de moi ?