[Sterek] A travers moi

Chapitre 19

12 Mars 2016
Loft de Derek Hale

Ils me regardent tous avec un air fasciné collé sur le visage, comme si j'étais devenu soudainement une licorne. Je jette des regards incertains à Scott, puis Derek, les suppliant de me venir en aide. Mais si Derek, parfaitement détendu, est affairé en cuisine, Scott de son côté est parmi ceux qui me regardent avec le plus d'intérêt.

- Vous allez arrêter de me fixer comme des dégénérés, sérieux !? Qu'est-ce que j'ai sur le visage !?

Je me frotte vigoureusement les joues d'une main, essayant désespérément de faire disparaître ce qui semble tant les attirer. Peter, Scott, Malia et Isaac ne me lâchent pas des yeux, tandis que Lydia semble avoir un peu plus de tact.

- Comment tu as dit que ça s'appelait ?
- Nous sommes des compagnons.

Derek ne lève même pas les yeux vers nous, lorsque Lydia lui pose la question. C'est comme si pour lui, tout était normal. Quoi qu'il semble particulièrement fier, après réflexion. En fait, j'ai l'impression qu'il exhibe quelque chose aux yeux des autres. Quelque chose qu'il serait le seul à posséder et qui leur ferait envie à tous. Le problème, là-dedans, c'est que je suis le "quelque chose" en question. Au départ, j'étais juste surpris et mal à l'aise de les voir m'observer comme une bête de foire. Mais plus les minutes passent et plus la colère me monte à la tête.

- Arrêtez de me regarder !

J'entends derrière moi, un coup de couteau plus rude que les autres, sur la planche de cuisine. Les garous sursautent et se tournent de concert vers Derek. Je me tourne vers lui à mon tour, et j'aperçois ses yeux luire à travers la pièce, à l'instant où un grognement lui sort de la gorge.

- Derek ?

J'espérais lui demander ce qui ne va pas, mais des grondements légers me poussent à me retourner vers les quatre autres poilus de la pièce. Je sursaute à mon tour et les dévisage, sans trop comprendre ce qui se déroule devant mes yeux. Peter est le seul qui n'ait pas muté. Il s'interpose entre le trio d'adolescents et celui que je suis supposé appeler mon compagnon.

- Ok, ok, on va tous descendre d'un cran. Les jeunes, il est temps pour vous de rentrer.

Il tape vigoureusement des mains et ça suffit à rendre un semblant de conscience à tout le monde. Il en profite pour faire sortir la meute rapidement, tandis que Derek semble s'agripper au plan de travail comme à une bouée de sauvetage. Lorsque Peter revient dans la pièce, je suis toujours assis sur la table, à me demander ce à quoi je viens d'assister. Je sens la main de Derek glisser sur ma cuisse sans même l'avoir vu se déplacer jusqu'à moi. Il a repris ses esprits et fixe son oncle avec intérêt, tout en pressant légèrement mon jean entre ses doigts.

- C'était quoi, ça ?
- Ca, petit d'Homme, c'était les prémices de ce qui vous attend, dorénavant.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi j'ai eu envie de ...
- Les étriper ? Eh bien, au-delà du fait que ce soit des adolescents agaçants, tu as eu cette pulsion par ce qu'ils ont fâché ton précieux petit d'Homme.