Chapitre 14

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12 Mars 2016
Loft de Derek Hale


Je me réveille en sursaut et m'assieds pour observer les lieux. La pièce principale est plongée dans l'obscurité mais j'y vois clair, grâce à la lune qui luit à travers la baie vitrée. Tout tourne autour de moi : j'ai encore trop bu. Je cherche quelqu'un des yeux mais ne trouve personne. Et puis, dans la pénombre de la cuisine, je les aperçois : les yeux luisants qui m'observent à travers la nuit. Je me masse les tempes, une migraine m'assaille le crâne avec ferveur.

- Qu'est-ce que tu fous ici ?
- C'est toi le squatteur, je te retourne la question.
- Ca fait longtemps que tu me regarde dormir ? T'es vraiment taré.
- Ne rêve pas, petit d'Homme. Je viens juste d'arriver. Je t'ai entendu sursauter, c'est tout.
- Où sont les autres ?
- Partis.
- Et Derek ?
- Où veux-tu qu'il soit ? Il dort.

Je grogne d'agacement. Peter n'est pas le plus loquace d'entre nous, et surtout quand il peut nous mettre mal à l'aise. Je pose mes pieds au sol et me laisse aller contre le dossier du canapé. Je remarque qu'un plaid me recouvre en partie. Je remercierai Scott plus tard. Je me passe les mains sur le visage et souffle bruyamment, sans poser un regard sur Peter qui, malgré tout, se sent visiblement concerné.

- Bon, je t'écoute, petit d'Homme.
- Quoi ? Pff ... Tu crois que je vais parler avec toi ?
- Je crois que tu meurs d'envie de poser des milliards de question et vu le temps que tu as déjà passé sans le faire, je ne suis pas prêt de me coucher. Allez, lâche-toi.

Il s'approche de moi tandis que je l'observe avec un air ahuri collé au visage : depuis quand Peter Hale se prend pour un homme attentif ?

- Et de quoi est-ce que j'aurais envie de parler, hein ?
- De Derek, par exemple ?
- Quoi ? Comment/
- Arrêtes, Stiles. Toute la meute est au courant. Et je suis même sûr que tout Beacon Hills le sait. Il n'y a que Derek, qui soit capable de se voiler la face à ce point.

Je me renverse en avant, sans répondre. Je plonge mon visage entre mes mains, comme pour m'y cacher, et je soupire longuement mon désespoir.

- Je suis pathétique. Je veux dire, il est parti dix-huit mois. J'avais tout le temps de passer à autre chose, de rencontrer d'autres personnes, de faire ma vie, quoi ! J'avais tout le temps et j'en ai été incapable. Au lieu de ça j'ai fait n'importe quoi et regardes-moi : je suis dans son canapé, encore à moitié bourré, le cerveau en miettes et je discute avec toi.

Ma dernière phrase est lâchée avec dégoût. Peter me lance un regard signifiant qu'il est parfaitement conscient de ce que j'éprouve à son égard mais il ne semble pas m'en tenir rigueur. Il s'assied à mes côtés, pose une main sur mon épaule et la serre doucement.

- Pourquoi tu ne lui dis pas à lui, directement ?
- Que je l'aime ? Pour qu'il me grogne dessus et me jette dehors ? Non merci.
- Et s'il attendait justement que tu fasse le premier pas ?
- Ha ha.
- Qu'est-ce que tu en dis, Derek ?

Je relève brusquement la tête en fixant droit devant moi. Il se moque de moi. Il se moque forcément de moi.

[Sterek] A travers moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant