Chapitre 17

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12 Mars 2016
Loft de Derek Hale


Je balance le bouquin à côté de lui, sur l'assise du canapé, et me passe les mains dans les cheveux. Des couples qui se forment à vie, des sentiments si forts que la vie de l'un devient celle de l'autre. Une marque, indiquant au monde surnaturel l'appartenance réciproque des deux êtres concernés. Une sorte d'aura, si j'ai bien compris, réveillée par l'union des corps. Je serre les mâchoires pour encaisser le choc. Je savais que mes sentiments pour Derek n'avaient pas lieu d'être et encore moins une chance d'aboutir un jour à quoi que ce soit. Mais je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il rapplique à Beacon Hills pour nous présenter sa femelle, et surtout pas après une aussi longue absence. Je m'éloigne, prêt à décamper dans les meilleurs délais. Mais j'ai vraiment envie de montrer mon mécontentement, alors je me retourne avant d'avoir attrapé la poignée de la porte coulissante et je le fixe avec dédain. Il s'est levé, quelque part entre le moment où j'ai eu terminé de lire, et celui où j'ai balancé le livre. Il me fait face mais reste à bonne distance, avec cet air d'incompréhension sur le visage. Il ne comprend même pas ma colère et ça la décuple, à l'intérieur de moi.

- Franchement, c'est dégueulasse de m'annoncer ça juste après avoir entendu ce que j'éprouvais pour toi.
- Stiles ...
- Je pensais que tu valais mieux que ton oncle, et finalement t'es aussi tordu que lui. T'es peut-être même pire, parce que ça là, c'était vraiment bas.
- Stiles !

J'ouvre la porte, j'ai besoin de me tirer d'ici fissa. Mais la main de Derek vient s'écraser violemment par-dessus mon épaule et m'empêche de la faire coulisser. Je vois l'extérieur dans l'entrebâillement mais je n'ai pas assez d'espace pour filer. Je fixe cet interstice avec envie. Des larmes de colère me brouillent la vue et l'alcool me chauffe le crâne comme un tisonnier qu'on m'aurait collé sur les tempes. Je sens la respiration haletante de Derek dans mon cou et pendant un instant, je me dis qu'il va me mordre. M'égorger avec ses dents, comme il me l'a promis si souvent par le passé. Je ferme mes paupières avec force, déglutis péniblement, et je réalise en même temps que ça me serait bien égal, en fait. Peut-être même que ça me soulagerait, de ne pas avoir à rencontrer cette louve à qui il a vendu son âme.

- Je n'ai personne à vous présenter.

J'ouvre lentement les yeux, inspirant difficilement tandis que mon cerveau essaie vainement de faire un redémarrage des systèmes.

- Alors pourquoi tu/
- C'est toi.
- Toi ?

Je répète d'une voix débile sans trop comprendre ce que j'ai entendu ni ce que j'ai dit.

- Tu es mon compagnon, Stiles.
- Tu es mon ...

Un long frisson me parcourt et assèche ma bouche, quand ses lèvres déposent un baiser délicat sur la peau de ma nuque. Je pose mon front contre la porte métallique. Une vague de froid traverse ma tête mais ne suffit pas à apaiser la douleur de la migraine qui me mange les neurones depuis mon réveil. J'essaie de reprendre contenance mais je n'arrive pas à bouger, complètement abruti par le contact de sa bouche contre ma peau et de sa main gauche qui remonte sur ma hanche en soulevant mon t-shirt.

[Sterek] A travers moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant