[Sterek] A travers moi

Chapitre 21

19 Avril 2016
Maison des McCall

Nous apprenons encore à canaliser notre lien, en présence de la meute. C'est pourquoi, depuis plusieurs semaines, je ne vois plus mes amis qu'en l'absence de Derek. Leur regard m'agace et Derek semble comme en proie à une seconde adolescence : il peine à garder le contrôle de sa mutation, comme si mes émotions le submergeaient en permanence.

- C'est horrible. C'est comme si Derek n'avait plus de libre arbitre. Tout ce qu'il ressent, tout ce qu'il fait, arrive par mon intermédiaire. C'est comme si je le contrôlais involontairement.
- Mais Peter a dit que ça s'arrangerait, non ? Moi, ton odeur ne me perturbe plus. Ce n'était pas si difficile à gérer.
- Ouais, va dire ça à Malia. Dès qu'on est tous les trois dans la même pièce, j'ai l'impression qu'ils vont s'entretuer. Si Peter n'avait pas été là l'autre soir, je crois qu'on aurait eu un sérieux problème.
- Ok, ce n'est pas évident pour elle. Mais ça viendra.

Je me passe la main dans les cheveux. Paradoxalement, je me sens plus à l'aise lorsque je ne suis pas avec Derek. Notre lien le contraint à ressentir des choses qu'il n'arrive pas à contrôler et je culpabilise d'en être la cause.

- Tu as demandé à Peter, combien de temps ça pouvait prendre ?
- Il a dit que ça dépend des couples. Mais on est le premier qu'il côtoie, alors il n'a pas vraiment de moyen de comparaison. Ceux qu'ils a connus étaient déjà stabilisés depuis longtemps.
- Et rencontrer ces couples, ça ne pourrait pas vous aider ? Peut-être qu'ils pourraient vous donner des solutions, des astuces ?
- Non, Peter n'a aucune idée où ils peuvent être. La plupart des couples se cachent, même lorsqu'ils vivent en meute.
- Ca craint.
- Tu l'as dit.

Mon téléphone vibre dans ma poche mais je n'ai pas besoin de le sortir pour savoir que c'est un appel de Derek. Je décroche sans même regarder l'écran.

- Je suis chez Scott, je te l'ai dit avant de partir.
- Je suis devant. Tu viens ?
- Quoi ?

Je me lève brusquement de la chaise où j'étais assis et me précipite à la fenêtre. La camaro de Derek est dehors et sa fenêtre est ouverte, il me fixe avec intérêt.

- Mais qu'est-ce que tu fous là, Derek ? Je t'ai dis que je passais un moment avec Scott.
- Je sais, mais je/
- Rentre chez toi !

Et je raccroche, sans même attendre qu'il ait pu s'expliquer. Je me retourne vers Scott, qui me dévisage d'un air gêné.

- Voilà. C'est exactement ce que je voulais à tout prix éviter et il commence !
- Quoi ? Venir te chercher ?
- M'interdire de sortir !
- Mais Stiles ... Tu ne sais même pas pourquoi il est venu.
- Ca parait évident. Je suis avec un Alpha. Monsieur me fait une crise de jalousie.

Scott lâche un rire bref sans me quitter des yeux, et je commence à me sentir stupide.

- Quoi, ça te parait pas cohérent ?
- Stiles ... Je ne voudrais pas te faire descendre d'un piédestal qui semble t'être particulièrement confortable, mais ... Tu crois Derek stupide au point de vouloir contrôler ta liberté ?

Je reste silencieux un long moment, en regardant mon téléphone encore dans ma main, et la fenêtre.

- J'ai pris la grosse-tête, on dirait.
- On dirait.