[Sterek] A travers moi

Chapitre 1

30 Juin 2015
Forêt de Beacon Hills

Ras le bol de cette bagnole qui tombe en ruines. Je fouille dans le capot, à travers les diverses pièces abimées et les morceaux de scotch. J'essaie de trouver ce qui ne va encore pas dans la mécanique et tourne quelques écrous à la main. Scott se tient derrière moi et l'ambiance est tendue entre nous. Voilà quelques jours que nous ne nous voyons plus que très peu. Nos échanges se résument à des disputes, et je suis fatigué de tout ça.

- Tu ne veux pas lui laisser le bénéfice du doute, pour une fois ?
- Je laisse souvent le bénéfice du doute, ok ? Je l'ai déjà donné plein de fois ! A plein de gens !
- Comme à Derek ?

Je lui lance un regard noir et je replonge dans ma voiture sans lui répondre. Ca ne vaut pas le coup : à ses yeux j'ai tort et il ne changera pas d'avis. Mais je suis absolument convaincu que Théo n'est pas digne de sa confiance. Déjà lorsque nous étions enfants, il agissait avec tellement de vice que je n'aurais jamais été capable de me fier à lui. Aujourd'hui, rien n'a changé. Théo nous cache des trucs et Scott refuse de voir les choses en face. Et je suis là, comme un con, à essayer de convaincre mon meilleur ami que j'ai raison. Je soupire en vissant un écrou légèrement desserré.

- Pourquoi tu te méfie de tout le monde ?
- Parce que toi tu te méfie de personne !

Je m'énerve, tape violemment dans le moteur et laisse échapper un cri de douleur. Putain ce que ça fait mal ! Scott me jette un regard inquiet, je le sens sur ma droite. Je laisse ma main en suspens dans l'air et essaie de rester stoïque mais il devine que je me suis blessé. Je reste immobile, la main tremblante, au-dessus de ma voiture.

- Ca va ?
- Je vais bien.
- Tu aurais pu te casser le poignet.
- Il est pas cassé.

Ma voix est sèche, parce que je déteste l'idée d'être vulnérable, là, alors que je voudrais tellement qu'il se contente juste de me croire. S'il m'écoutait un peu plus, je n'en serais pas là. Les secondes s'égrainent et aucun de nous ne bouge ni ne dit mot.
 
- Laisses-moi regarder.
- Ca va, j'te dis.
- Laisses-moi regarder.

Je fixe mon poignet, que je mantiens toujours en l'air. La douleur irradie dans mon bras. Finalement, il approche lentement sa main, comme s'il s'attendait à ce que je le repousse. Il la pose sur la mienne et prend délicatement mes doigts. Je me laisse faire en détournant les yeux, honteux d'être si fragile. Je sens la douleur disparaître alors que Scott l'absorbe. Être un loup-garou a quand-même quelques avantages, je dois bien l'avouer. Il relâche ma main et je me masse le poignet quelques secondes en silence. Je trafique encore quelques minutes dans le capot avant que la jeep ne se décide enfin à redémarrer. Nous remontons en voiture tous les deux et je ramène Scott chez lui, dans un silence pesant devenu presque habituel.