CHAPITRE 2 : L'annonce.

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  Il était énervé. C'était limite s'il rageait. Il ne voulait qu'aider et voilà ce qu'il récolte ? Il était dépité et maugréait contre les manières des gens.

  Il n'avait pas pour habitude d'être tant tactile. C'était la faute de ces gens aussi. Comment des personnes civilisées peuvent s'aglutiner dans un si petit espace ? Voilà pourquoi il détestait prendre le métro. C'était aussi sa faute à elle, si elle n'avait pas pris sa voiture, il ne se serait pas retrouvé dans une telle situation. Il s'était retrouvé à coller un pauvre gosse contre une vitre, gosse qui l'a traité de pervers et à menacer d'appeler la police.

  Il soupira. Les gens sont ingrats. Il avait juste voulu aider. Non, ça il l'avait déjà dit. C'était à cause de cette histoire qu'il en venait à ça : Se répéter comme un gros con. Il fronça les sourcils et appela un taxi. Il était hors de question qu'il marche jusqu'à l'agence.

  Un nouveau soupir lui échappa en voyant l'allure du chauffeur. Un petit gros mal rasé et qui empestait l'alcool. Le genre à faire la causette pour deux avec pour seul sujet ses sept enfants qu'il parvenait tant bien que mal à entretenir, et à sa femme aussi ivrogne et aussi grosse que lui. On pouvait deviner aisément que la bonne bière du bar miteux à quelques pattées de maisons de chez lui ainsi que la présence de ses potes de boisson animaient son quotidien avant de rentrer bourré chez lui et de faire râler tout le monde avec son entrée fracassante.

  Il donna la destination à ce "brave" homme et continua de l'observer. Il devinait facilement son vis-à-vis en train de regretter et de se morfondre chaque nuit alors que tout le monde dort, qu'il aurait pu faire ci ou ça, continuer à vénérer le célibat pour sauter toutes les midinettes en jupes moulantes qu'il aurait croisé et éviter de commetre la pire erreur de sa vie : Se marier et avoir des enfants. Il voyait bien qu'il devait avoir marre de se tuer à la tâche pour des gosses qui n'étaient peut-être pas les siens. Éviter la viande grasse et les frites devant la télé comme dîner pour un somptueux repas dans l'un des plus grands restaurants de la place entouré de milliardaires au bon goût. Sa vie était fichue !

  Pourtant, il ne sacrifirait pour rien au monde le sourire de sa petite dernière lorsqu'il lui offrirait la poupée du moment (qui en passant lui coûterait les yeux de la tête) pour la fête de nöel. Elle viendrait lui faire un câlin de ses petites mains en lui soufflant un "papa je t'aime" et lui, il oubliera ses soucis et ses regrets pour devenir l'homme le plus heureux de la terre, car l'amour de votre enfant est bien plus important que tout l'or du monde.

  Finalement, il arriva à destination. Il paya sa course en y ajoutant un pourboire colossal qui fit écarquiller les yeux de l'homme.

- Nöel c'est pas avant un moment, mais je pense que ça fera du bien à vos économies, marmona-t-il gêné sans pour autant le montrer et tourna les talons.

  Un sourire minuscule s'empara de ses lèvres lorsque l'homme le remercia par-dessus son épaule. Mais il disparut bien vite lorsqu'il passa les portes de l'un des plus gros magazines en vogue présentement : "Sharingan". Il était réputé pour être un magazine avec des mannequins formidables avec une côte de popularité en hausse, des stylistes et créateurs hors normes, ainsi que des photographes qualifiés, parmi eux la crème de la crème : Sasuke Uchiwa, mieux connu sur son nom de scène : "Le sculpteur". Il était connu pour son géni artistique, mais aussi pour être intransigeant et sévère avec un caractère de merde à en pleurer. Peu de monde pouvait se vanter d'avoir travaillé avec lui. Un mannequin ne lui plaît pas, il le vire et c'est tout.

  C'était cette réputation explosive qui faisait pourtant son charme. On se l'arrachait. Et lorsque ses talents étaient solicités par un concurrent, et bien il saignait ça c'était sûr. Il était un virtuose dans sa discipline, envoûtant et mystérieux, une énigme sacrément canon.

Au bout d'une photoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant