CHAPITRE 30 : Insomnie

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VLAM !!!

Le coup était parti tout seul.

Un silence lourd planait dans la pièce.

Personne n'osait respirer.

Éberlué, Naruto fixait Gaara comme si c'était la première fois qu'il le voyait.

Son cerveau refusait d'analyser l'information que lui renvoyait son système nerveux. Il refusait de reconnaître que Gaara venait de franchir la ligne rouge.

Aussi choqué que lui, le mafieux fixait sa main, les yeux écarquillés. Lentement, ses yeux coupables se posèrent sur Naruto qui était par terre, les fesses douloureuses par sa chute.

– Je... fut la première parole prononcée dans le silence pesant.

Ne le quittant pas des yeux de cet air aussi anéanti, Gaara esquissa un pas en sa direction, Naruto recula la peur au ventre de se prendre un autre coup. Cette réaction de rejet et cette peur pernicieuse qu'il lut dans le regard clair déclancha en le roux un terrible sentiment de répulsion envers lui-même.

– Pardon, chuchota-t-il en continuant d'avancer et Naruto recula de plus belle jusqu'à ce que son dos rencontre le lit. Faut que tu me crois. Je ne voulais pas...

– Je crois que ça suffit, tonna la voix sévère de Hatori.

L'homme — qu'apparemment on avait oublié — parlait toujours de sa voix monotone et calme, comme si sa joue rougissante de la gifle mémorable qu'il s'était prise précédemment ne lui inspirait rien d'autre que de l'indifférence. Gifle destinée normalement à Naruto.

Faisant barrage de son corps entre lui et son jeune maître, il avait empêché le pire de se produire.

Au moment où il avait vu la main du mafieux se lever, il avait profité qu'ils l'avaient oublié pour prendre la place de Naruto, le poussant dans la manœuvre.

À présent, sa main sur le torse du roux, il l'empêchait d'avancer pour retrouver un Naruto pétrifié qui essayait de se fondre dans le bois du lit. Les yeux noirs froids de Hatori ne cédèrent pas devant ceux de Gaara qui lui intimaient de dégager pour qu'il aille rejoindre son compagnon. Finalement, le majordome eut gain de cause et son maître recula.

– Retournez à votre bureau, M. Subaku, je reste de mon côté aider M. Uzumaki, ordonna-t-il de son ton sévère qui n'attendait aucun refus.

Gaara s'exécuta non sans un dernier regard sur Naruto. Dès qu'il sortit, ce dernier se permit enfin de respirer.

– Levez-vous M. Uzumaki, nous allons faire vos valises, lui ordonna gentiment Hatori qui voyait qu'il était secoué.

Naruto sursauta dès que Hatori lui attrapa le bras pour l'aider à se lever. Le majordome ne s'offusqua pas et se dirigea vers l'armoire, retirant les vêtements de Naruto pour les poser soigneusement sur le lit.

Le blond le regardait faire, encore sous le choc.

– Ne restez pas planter là, venez m'aider, le sortit Hatori de son état second.

Naruto sembla revenir à lui et alla l'aider.

Quelques heures plus tard, ils avaient fini.

Il faisait déjà nuit dehors lorsque Hatori et quelques hommes de main l'aidèrent à descendre ses valises. Le plus gros de ses vêtements était encore dans son ancien appartement, la tâche fut donc expédié rapidement.

Une voiture l'attendait dehors, dépêcher par le majordome. Naruto reconnu sans mal l'homme adossé sur le capot, celui-là même qui lui avait servi de chauffeur pour les shootings clandestins. Il lui fit un hochement de tête formel que le blond lui rendit.

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