Au bout d'une photo

CHAPITRE 24 : Rappel à l'ordre et shopping

Ça faisait environ une vingtaine de minutes qu'ils marchaient, Naruto d'un bon pas et Yori plus doucement à cause de ses blessures. Des fois le blond ralentissait et l'aidait.

Tous les dévisageaient et à leurs mines Naruto sut qu'ils savaient. Il était le seul qui n'avait pas été informé et si Yori n'était pas venu lui dire, il n'aurait rien su.

Il se sentait coupable pour tant d'inattention de sa part. Il avait seulement pensé à sa carrière et à ses problèmes de coucherie avec Sasuke pour vraiment se préoccuper d'eux. Quel piètre grand frère il faisait.

Si la racaille darda sur eux un regard méfiant, personne n'eut le courage de s'approcher. Naruto était la limite à ne pas franchir et personne ne voulait d'embrouilles avec le grand Gaara Subaku. Valait mieux se filer une balle dans la tête que de le chercher. Les rumeurs sur son titre de Yakuza avaient fini de persuader même les plus récalcitrants.

Lorsqu'ils arrivèrent au Q.G, un silence de mort accueillit leur entrée, la musique et les rires s'arrêtèrent et tous avaient les yeux écarquillés. Pour certains c'était la première fois qu'ils voyaient Naruto, le préféré de leur maître à tous, celui pour qui disait-on Gaara était prêt à faire n'importe quoi, le fameux «intouchable». Et tous étaient admiratifs voir carrément envieux que Yori connaisse quelqu'un comme lui.

Qui ne savait pas ce qui leur était arrivé ? Personne ! La rumeur avait circulé rapidement comme une traînée de poudre et tout leur bled fut au courant. Et voir Naruto en sa compagnie présageait que ni lui ni Konohamaru ne se ferait buter de sitôt.

Si Naruto reconnut quelques visages, il ne le montra pas, il n'avait pas le temps pour ça. Il laissa Yori lui montrer le chemin et le suivit. Les deux hommes qui gardaient la porte leur offrirent des regards méfiants, mais en voyant les cheveux blonds de Naruto ils s'empressèrent de s'écarter.

Naruto ne prit pas la peine de frapper et entra directement, suivit de Yori.

Hidan qui fumait une taffe manqua de s'étouffer en le voyant.

Si seulement cette cigarette avait pu nous débarrasser de cette crapule, pensa Naruto avec regret, je serais bien plus tranquil.

L'argenté écrasa sa cigarette contre le cendrier et les observa de manière circonspecte. Personne ne parla et un silence tendu s'empara de la pièce. Fatigué et désireux d'y couper court, Naruto posa calmement sur le bureau la banane de Konohamaru.

Il vu à quel moment les yeux de Hidan s'illuminèrent de compréhension et au lieu d'être terrifié comme il le pensait, il lui fit au contraire un sourire de requin.

– Tu peux m'attendre dans le couloir, s'il te plaît ?

Sentant que c'était à lui qu'on s'adressait, Yori s'exécuta non sans faire voyager ses yeux noirs sur chacun d'eux. Dès que la porte se referma, la mine neutre de Naruto se changea en une plus colérique.

– Ma petite pute de luxe, que me vaut l'honneur de ta visite ? attaqua Hidan en premier.

– Ne joue pas à ça avec moi. C'est pourtant claire.

Le faux sourire d'Hidan se dissipa.

– T'es qu'un sale enfoiré et un serpent. Et tout ça pour quoi ? Pour un cul que jamais t'auras.

Naruto avait parlé calmement, détachant chaque mot.

– En amour comme à la guerre comme on dit, se contenta de dire le dealer.

– Arrêtes ces con'ries, j'y crois pas une seule seconde.

Le sourire d'Hidan refit surface.

– Pourquoi ? Savoir que je t'aime t'embarrasses ma pute chérie ?