CHAPITRE 5 : Prestation 2

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Naruto tremblait d'appréhension. C'était son nom que l'on avait appelé. C'était son tour. C'était le moment qu'il avait tant attendu : celui de montrer sa véritable valeur. Alors pourquoi hésitait-il ? Pourquoi ses membres ne lui obéissaient plus pour lui permettre de se lever ? Pourquoi sentait-il la peur s'insinuer dans tout son corps ? N'était-il pas censé se dépasser et montrer à tous qu'il n'était pas en reste ?

Il avait peur, ses craintes l'envahissant pour le submerger totalement. Était-il à la hauteur avec ce corps maigrelet ? Il ne le pensait pas. Il ne se trouvait pas suffisamment exceptionnel pour rivaliser avec ses adversaires. Il n'avait aucun palmarès, aucune prestance, aucune élégance. Il venait d'un quartier pauvre, enchaînait les petits boulots pour survivre tant bien que mal, il peinait à payer les soins de sa mère. Il était un nul, un looser, un parvenu. Il était insignifiant.

Il devrait abandonner de toute façon ses chances étaient minces. Sasuke l'avait dans son collimateur, c'était perdu d'avance. Alors à quoi bon se battre ? Vouloir sortir du lot ? Peut-être que cela ne lui apporterait rien. Il resterait toute sa vie un mannequin de seconde zone jonglant entre de petits séances pas chères payées et des boulots tous plus nazs les uns que les autres pour joindre les deux bouts. Sa vie serait réduit à ça. Il ne serait même pas étonné de ne pas être pris, malchanceux depuis sa naissance il n'espérait plus grand chose de sa chienne de vie.

- Naruto, c'est à toi ! s'exclama Sakura depuis sa place.

Il releva la tête, surpris d'entendre sa voix dans cette obscurité qui s'était formée autour de lui. Il voyait une lumière, un faible halo mais qui était bien là. Elle l'enveloppa de sa chaleur venant réchauffer son corps glacé. Et soudain, il se souvint pourquoi faisait-il tout ça : c'était pour améliorer sa vie médiocre. Changer et devenir quelqu'un d'autre. Sortir de cette pauvreté qui lui collait à la peau. Rendre sa mère fière. Au delà de ça, il y avait Sakura, son manageur, elle qui l'avait tant aidé jusqu'ici, celle qui avait cru en lui et lui avait tendu la main. Devait-il la décevoir et renoncer, jetant ainsi à l'eau tout son travail ? Ou bien poursuivre cette lumière qu'elle venait de laisser s'infiltrer pour briser l'obscurité de ses incertitudes ?

Non.

Non, il n'allait pas abandonner, il n'allait pas renoncer. Ce n'était qu'une épreuve et comme les autres il allait la surmonter. Une étincelle s'alluma dans ses yeux lagons avant de s'embraser d'une détermination nouvelle. Comment avait-il pû douter de lui ? Encore. Déterminé, il se leva enfin sous les regards étonnés de ses adversaires, eux qui pensaient qu'il avait déjà baisser les bras. Son absence de réaction avait persuadé plus d'un dans cette idée. Même Sasuke l'avait pensé, mais devant sa mobilité il dut faire face à la réalité : Naruto était loin d'être un lâche. Et malgré lui, ce trait de caractère lui arracha un rictus... qui évidemment ne fit pas long feu.

- Vous vous décidez enfin à bouger, ce n'est pas trop tôt, railla le grand brun alors que le jeune mannequin passait devant lui. Une minute, j'ai cru que vous alliez vous défiler.

Naruto s'arrêta de marcher, piqué dans son égo. Les poings serrés, il essaya de se maîtriser. Mais la tâche était ardue car Sasuke disait la vérité. Il avait effectivement failli abandonner et l'entendre de la bouche de ce type était horripilant, pire, humiliant. Le photographe voulait l'humilier en exposant sa faiblesse aux yeux de tous. Son manque de confiance en lui était-il aussi flagrant ? Et même si c'était le cas, Naruto se refusait à être faible. Et puis Sasuke n'avait aucun droit de le rabaisser, photographe de génie ou non. Doucement, dans une lenteur mesurée, l'Uzumaki fit face à l'Uchiwa qui plissa les yeux croisant son regard. Les yeux de Naruto le menaçait silencieusement de continuer sur cette voie, l'orage s'était levé à nouveau, mais cette fois-ci la mer semblait plus agitée et destructrice. Sasuke déglutit avant de se mordre la lèvre, luttant désespérément pour que ses mains n'agissent pas de leur plein gré pour figer d'un coup de flash ce spectacle hypnotisant.

Au bout d'une photoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant