CHAPITRE 9 : Gaara

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Finalement, Naruto avait pu dormir. Konohamaru n'avait rien voulu lui dire, il s'était réfugié dans un mutisme buté, il n'avait rien lâché. Et Naruto l'avait laissé tranquille. Même s'il était inquiet. Sans un mot, il lui avait prêté un oreiller et une couverture et le jeunot s'était couché sans attendre sur le canapé. Et Naruto avait rejoint sa chambre où il s'était effondré de fatigue une fois son corps ayant rencontré le matelas de son lit.

Savourant un jus d'orange, il observait du coin de l'œil son invité non invité dévorer le petit déjeuner qu'il lui avait préparé. Vu la façon dont il mangeait, il devait être affamé. Mais Naruto ne fit aucun commentaire. Il y était habitué de toute façon.

Naruto connaissait Konohamaru depuis l'enfance. De cinq ans son aîné, il avait incarné le modèle du gentil grand frère pour le brun, lui qui était enfant unique. Évidemment, il connaissait aussi son grand père, le vieux Sarutobi qui tenait une petite épicerie dans le quartier. Sa mère, lorsqu'elle était encore consciente, avait l'habitude d'y aller faire ses courses avec un Naruto haut comme trois pommes.

L'homme était un gentil homme et avait aidé sa mère un nombre incalculable de fois complètement au fait de son statut de mère précoce et surtout célibataire. Il savait que ce n'était pas facile pour elle et s'arrangeait toujours pour lui filer deux trois produits de plus à chaque course.

Sa mère n'avait pas de famille et l'aide du vieux avait été salvatrice pour elle. Naruto considérait le vieux et sa famille comme la sienne. Il se souvenait de toutes les fois où il avait courut de façon insouciante dans les rayons de son magasin avec Konohamaru sur les talons. C'est pourquoi à chaque fois qu'il s'engueulait avec son grand père, Naruto ne pouvait jamais lui refuser de se réfugier chez lui quand il accourait la mine aussi défaite.

Il se doutait que leur dispute devait reposer sur le même problème comme à chaque fois. Konohamaru ne voulait plus aller au lycée et faisait parti d'un petit groupe de voyous nuisibles. Son grand père désapprouvait son choix et le forçait tant bien que mal à ramener ses fesses dans son bahut le plus souvent possible. Naruto non plus n'était pas d'accord, mais à seize ans on est beaucoup trop con et buté pour comprendre des conseils avisés.

Le mannequin finit son jus et avala à peine son omelette, le reste, il le passa à l'adolescent qui lui lança un ‹‹ merchi ›› étouffé par sa bouche pleine et se saisit de son assiette. Il sourit devant son air vorace et secoua doucement la tête.

- À quelle heure tu as débarrassé le planché pour avoir aussi faim ? s'enquit le blond sa joue contre la paume de sa main.

- Bien avant le déjeuner, répondit le plus jeune après avoir avalé.

Les sourcils du blond se haussèrent et Konohamaru sut qu'il n'était pas tiré d'affaire.

- Tu n'étais pas au lycée hier ? l'interrogea-t-il innocemment, sachant pourtant la vérité.

Le lycéen se mordit la lèvre, baissa la tête et marmonna quelque chose d'inaudible. Naruto lui demanda aussitôt de répéter.

- J'ai séché, dit-il plus fort.

Naruto soupira et se mit à débarrasser leurs assiettes.

- On a déjà parlé de ça, Konohamaru, souffla Naruto, tu ne dois pas sécher les cours comme ça. C'est de ton avenir...

- Tch ! On s'est tous qu'ici ça sert à rien d'avoir des diplômes, le coupa hargneusement son cadet. De toute façon quoi qu'on fasse, on reste coincé ici.

- Et c'est en finissant épingler par les flics pour meurtre que t'auras un avenir ? rétorqua Naruto avec colère, ce qui eut le don de lui clouer le bec.

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