Au bout d'une photo

CHAPITRE 33 : Réconciliation

Lorsque Gaara ouvrit les yeux, un mal de tête fulgurant prit possession de son être instantanément. Il avait l'impression qu'un cirque entier avait élu domicile dans sa tête ainsi que tout son public. Et le vertige qui le saisit lorsqu'il tenta de se lever le força à se recoucher.

Il ferma les yeux sous l'intensité de la sensation. C'était la dernière fois qu'il buvait comme ça. Mais qu'est-ce qui l'avait pris ? Ah oui, Naruto, il se souvenait maintenant. Il se passa une main lasse sur ses cheveux rouges et soupira.

D'ailleurs, où était-il ? Sûrement dans sa chambre vue la sensation des draps sous ses doigts. Hatori avait dû l'y traîner de force. Intérieurement, il lui était reconnaissant, il avait fait un rêve merveilleux : Naruto était revenu et l'avait serré toute la nuit dans ses bras. Si seulement ça pouvait être vrai...

Comme si le bon Dieu avait entendu sa prière, une autre main que la sienne vint caresser doucement sa tête. Il ouvrit précipitamment les yeux et tourna la tête, tombant sur le regard bleu de Naruto. Il sentit ses propres yeux se remplir de larmes et Naruto se pencha pour embrasser délicatement son front, effaçant ses larmes de ses pouces.

– Tu es revenu, murmura-t-il sans vraiment y croire.

Gaara vint se réfugier dans ses bras, les yeux fermés et le sourire béat. Quant à Naruto, sa poitrine lui faisait mal de le voir ainsi.

– Oui, je suis rentré.

– Et tu ne pars plus n'est-ce pas ?

Le blond préféra ne pas répondre et l'embrassa à la place. Il caressa ses cheveux et le roux ronronna à la sensation de ses doigts massant son crâne.

Naruto sourit à son expression. Il avait l'impression de voir un chaton avide de caresses.

– Tu as mal à la tête ? demanda-t-il soucieux.

– Un peu, admit son amant.

Ce n'était pas vrai, mais la présence de Naruto lui faisait se sentir bien mieux.

– Je vais demander à Hatori des comprimés dans ce cas, annonça le blond en caressant sa joue du bout des doigts. Tu as mangé hier ?

Il secoua la tête négativement, accentuant la sensation des doigts de Naruto sur sa joue en se frottant contre eux.

– Je vais te faire à manger alors.

Le mouvement du blond pour se lever affola Gaara qui le retint par le bras. Il avait peur que Naruto s'en aille, qu'il n'était pas réel et que c'était son imagination qui lui jouait des tours.

– S'il te plaît reste... Ne t'en vas pas, supplia-t-il.

Le cœur du blond se contracta en voyant toute la peine dans son regard. Se faisant rassurant, il lui embrassa la joue et parla doucement :

– Je ne vais pas loin, je vais prévenir Hatori pour qu'il te donne un comprimé, pendant ce temps je te ferai un bon repas.

– Mais tu... On peut bien rester ici, c'est pas grave si j'ai mal à la tête, ta présence me suffit.

Naruto fronça les sourcils et le gronda gentiment.

– Hors de question que tu ais mal à la tête plus longtemps. Et puis, tu dois avoir faim aussi. Tu comprends ?

– D'accord, mais je veux venir avec toi et je veux aussi que tu manges.

Naruto ne se sentait pas capable d'avaler quelque chose, mais il pouvait bien faire ce compromis, ce n'était pas cher payer aussi.

– D'accord, concéda-t-il toujours de sa voix douce.

Avec toujours la même attention, il l'aida à se lever, le soutint après un vertige et lui prit la main comme le faisaient les amoureux. Prévenant, il veilla sur lui, comme il l'avait fait toute la nuit. La veille, il l'avait aidé à prendre une douche et à se coucher. Il l'avait serré dans ses bras, rassurant le roux qui le suppliait de rester et l'avait bercé jusqu'à ce qu'il s'en dorme.