𝑫𝒆𝒖𝒙𝒊𝒆̀𝒎𝒆

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TW Crise d'angoisse, pyromanie, prostitution

La tension dans la pièce était pesante. Manjiro se tenait toujours assis face à Sanzu et moi. Ses coudes posés sur le bureau de chêne, les jambes croisées sous son siège et son regard noir planté dans le miens me donnaient envie de fuir, de laisser tous mes problèmes en plan et surtout... de quitter le pays. Haruchiyo quant à lui faisait que de me répéter les différentes règles qu'il y avait dans cette institution, trop content que j'intègre ce gang criminel et sans cœur.

Ne pas mentir. Ne pas tricher. Ne pas couper la parole. Ne pas voler les prostitués des autres. Ne pas baiser dans le bureau du boss. Ne pas parler du Bonten en dehors du Bonten. Ne pas salir la chemise hawaïenne de Rindo. Ne pas sortir sans autorisation. Ne pas manger le pudding de Kakucho. Ne pas accéder à la salle des armes sans un exécutif. Ne pas trahir. Ne pas se faire tuer. Survivre.

« Mais la fac... » demandais-je calmement à Mikey.

« C'est fini. » Son regard était glacial. Sa main droite tenait fermement le mégot tandis que soin poing gauche était serré sur la table.

« Mais et mon métier d'historienne alors ? » je pleurais presque. Tout s'effondrais autour de moi. La fac était la seule raison qui me tenait en vie.

« Fini. » ajouta Sanzu. « Fini genre c'est terminé. » Il rigolait tandis que je chialais. Ce mec était complètement timbré. Comme si j'allais abandonner mes études pour son putain de gang.

Mes larmes montaient de plus en plus, et mon cœur se resserrait davantage. Une nouvelle crise d'angoisse prenait place dans mon corps et dans mon esprit. Sanzu commençait à comprendre que j'étais mentalement fragile. Depuis la mort de Shinichiro, j'étais quelqu'un de faible. C'était également l'une des raisons pour laquelle Mikey avait du mal avec moi. Je montrais trop mes émotions, contrairement à lui qui ne montrait rien.

Prise d'un manque d'air soudain, il fallait que je sorte. Il fallait que je m'écarte de cet endroit, si toxique.

« Tu vas où là ? » me demanda Sanzu, ses yeux plantés dans les miens.

« Je sors faire un tour. »

Sanzu se leva et regarda Mikey dans les yeux. Mikey lui fit un signe affirmatif de la tête.

« Tu n'as pas écouté les ordres ? » Sanzu hurlait. « Tu ne sors pas sans autorisation. »

Je n'en n'avais rien à foutre. J'avais besoin d'air. D'espace, de temps pour digérer la nouvelle. Je le savais très bien au fond de moi. Si je tentais de me défendre, Mikey n'hésiterais pas à me buter. Je pris alors mon courage à deux mains, et parti du bureau en courant, direction les portes principales.

« Très bien, tu l'auras voulu. » continua d'hurler Sanzu en se rasseyant sous la demande de Mikey.

J'étais bien loin de me rendre compte que la dernière phrase de Sanzu aurait une répercussion horrible sur ma santé mentale.

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Courant dans les rues de Tokyo en direction de mon appartement depuis une quarantaine de minutes maintenant, je ne faisais même plus attention à si j'étais suivie ou non. En arrivant dans la rue de mon immeuble, une odeur de cramé prenait place dans mes narines. Je finis ma course devant le parking où le vélo de Madame Frecica –ma voisine du premier qui m'apportait des légumes tous les mercredis, était garé. En levant mes yeux vers le bâtiment, je compris mon erreur. Cramé. En feu. Noirci.

𝑩𝒐𝒏𝒕𝒆𝒏 𝑹𝒉𝒂𝒑𝒔𝒐𝒅𝒚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant