Love & US [TOME 2] {TERMINÉE}

Chapitre Onze

Isia - Lundi

Une fois arrivés devant l'hôtel de ma meilleure amie, je me dépêchai de lui envoyer un petit message pour la prévenir. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et la journée s'annonçait parfaite.

Seb : Tu rentres tard, ce soir ?

Je me retournai vers lui tout en réfléchissant. La journée allait être bien remplie, et je ne savais pas du tout à quelle heure ce genre d'événement pouvait se terminer. À la place, je lui proposai :

Isia : Je t'enverrai un message quand la journée sera terminée. Je pense que je reviendrais à l'hôtel d'Ella pour t'attendre.

Seb : D'accord, pas de problème. Je ne bosse pas aujourd'hui, donc je vais rester dans le coin.

Je souris, attendrie de le voir si attentionné. Le silence se fit dans l'habitacle, ce qui était plutôt inhabituel. Moi qui n'avais jamais ma langue dans ma poche, là, je n'avais absolument rien à dire. J'étais stressée, attendant avec impatience que la Fashion Week débute pour que l'angoisse retombe un peu. Le cauchemar que j'avais fait dans le week-end ne m'aidait pas à me calmer. Rien que d'y penser, ça me donnait des sueurs froides.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, Sebastian attrapa ma main, tout en chuchotant.

Seb : Hé. Tout va bien se passer. Et tu ne seras pas seule.

Isia : Oui, tu as raison. Désolée. C'est un peu bête.

Je me raclai la gorge et allais sortir de la voiture quand il me ajouta une phrase qui me fit me figer.

Seb : C'est encore tes cauchemars ?

Du week-end, il n'avait jamais prononcé cette phrase, que je lisais pourtant dans son regard depuis hier. Surprise, je ne savais pas quoi répondre, et restai sans voix.

****

Sebastian

Ça y est, il venait de prononcer LA phrase taboue à ne pas sortir. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Voir Isi aussi mal lui déchirait le cœur, et il ne savait pas quoi faire d'autre. De toute manière, il fallait bien qu'ils en parlent à un moment donné.

Hier, il avait envoyé un message à Ella, la prévenant des dernières news concernant Isi. Il était vraiment inquiet ; d'autant plus qu'Isi elle-même ne semblait pas se rendre compte dans quelle état elle était.

Sebastian : Isi, tu sais que tu peux tout me dire. Je vois bien que tes cauchemars te hantent. Peut-être qu'en parler pourrait aider ?

La jeune femme ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Prise au dépourvue, elle le regardait fixement, les yeux dans le vague. Il attendit, patient. Au bout de quelques secondes, Isi reprit la parole, d'une voix tremblante.

Isi : Je ne... Je n'ai pas envie d'en parler.

Seb (doucement) : Je peux savoir pourquoi ?

Isi : C'est... Compliqué. Maintenant, lâche-moi, je vais être en retard.

Il fronça les sourcils, tâchant de garder un ton calme et posé.

Seb : J'avais remarqué, que c'était compliqué. C'est pour ça que je m'inquiète.

Isia repoussa sa main, et lui lança avec agacement.

Isi : Eh bien tu n'as pas besoin ! C'était rien !

Agacé contre lui-même d'avoir parler de ça juste avant la Fashion Week, il lui répliqua d'une voix amer.

Seb : Rien ? Vraiment ? Alors pourquoi tu fais de plus en plus d'insomnies ? Pourquoi tu es encore plus maigre que la dernière fois qu'on s'est vu ? Si ce n'est "rien" comme tu le dis, pourquoi tu ne veux pas en parler de ces cauchemars ? Même Ella ne sait rien ! Tu comptes garder ça à tout jamais ? Sérieux ?

Isi (en haussant la voix) : Sebastian tu...

Seb : C'est quoi le souci, Isia ? T'as pas encore compris que tu pouvais avoir confiance en nous ? Tu peux tout nous dire, tout ! Jamais on ne te laissera tomber, tu m'entends ? Parce que nous on t'aime bordel !

Isia : Mais je vous fais CONFIANCE !

Seb : T'en es certaine ? Parce qu'au train où vont les choses actuellement, l'impression que tu donnes, c'est que tu vas garder ton petit secret jusque dans la tombe !

Il avait crié son dernier mot avec l'énergie de désespoir, ne sachant plus quoi dire pour qu'elle comprenne qu'elle pouvait se confier à eux. Mais la réaction qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'elle devienne blanche comme un linge, et qu'elle lui administre une claque avant de sortir de la voiture et de claquer la portière avec colère.

****

Isia

Mes talons claquaient contre le sol en béton, et je voyais Ella à l'ombre du bâtiment me faire coucou de sa main libre. Morte de peur, je tentais de contrôler ma respiration et les battements furieux de mon cœur. Tu vas garder ton petit secret jusque dans la tombe ! J'avais envie de pleurer. Pourquoi il avait fallu qu'il me sorte ce mot-là ? Pourquoi ? Avait-il... Compris quelque chose ?

Je me secouai. Non, impossible. Même s'il avait compris, jamais il n'aurait agi de la sorte. C'était juste trop méchant pour que ça lui ressemble. C'était donc juste une pauvre coïncidence de m*rde. Lorsque je fus presque arrivée vers ma meilleure amie, celle-ci remarqua d'emblée qu'il y avait un gros problème.

Ella (inquiète) : Est-ce que tout va bien Isia ?

Je ne répondis pas et secouai la tête. Hors de question que je parle de ça maintenant. Sauf qu'elle ne semblait pas de cet avis, et insista.

Ella : Isia, qu'est ce qu'il y a ?

Isia : Pas maintenant, s'il te plaît.

Ella : Isia, ça va je ne t'agresse pas ! Je m'inquiète c'est tout !

Isia : Oh, mais c'est bon Ella ! J'ai compris, merci bien ! Maintenant, fiche-moi la paix, tu veux ?

Agacé, je lui lançai un regard noir, et partis vers la patronne, mes housses à la mains. Deux secondes après, je regrettais de m'être emportée.

Isia (en marmonnant pour elle-même) : Mais quelle c*nne !