Love & US [TOME 2] {TERMINÉE}

Chapitre Trente-Et-Un

Isia

Trois semaines étaient passées depuis le nouvel an. Trois semaines bien remplies, avec de gros événements à préparer. D'abord, Ella et Dylan allaient partir au Canada ; il fallait donc préparer leur excursion, faire des listes pour ne rien oublier, et tout le reste. C'était du gros boulot en soit !

Mais en plus de ça, il nous fallait ranger notre appartement à L.A. car nous allions le quitter dans très peu de temps. En effet, une semaine après le début de la nouvelle année, la patronne nous avait appelée pour nous parler d'un projet qui lui tenait à cœur : puisque notre défilé à la Fashion Week de l'automne dernier n'était pas passé inaperçu, les commandes commençaient à affluer de plus en plus et Madame Jeann avait donc décidé d'ouvrir une deuxième agence aux États-Unis également. Ella et moi allions donc être séparées, et avoir chacune notre agence, mais la patronne nous avait laissé choisir où se situerait la nouvelle agence. Et devinez ce qu'on lui a proposé ? New York, évidemment ! J'allais donc emménager chez Sebastian, pendant qu'Ella allait faire de même avec Dylan. Nous nous étions promis de nous voir le plus possible, et de nous appeler tous les soirs, mais aucune de nous deux ne regrettait la décision prise à l'unanimité : c'était une opportunité géniale à ne pas rater !

Et comme si ça ne suffisait pas, j'avais proposé à mes parents de nous revoir avant l'été, et donc j'avais également un voyage pour la France à prévoir avec Sebastian. Ce dernier m'avait également parlé d'une réunion d'anciens élèves au RCDS qui se déroulerait en début d'année, et nous avions décidé d'y aller.

Mon chéri passa justement la tête dans l'entrebâillement de la porte de chambre, et toqua.

Sebastian : Hello, tu rêvasses ?

Je lui souris et secoua le carton devant moi.

Isia : Je range figures-toi. Mais cet appart' va me manquer un peu quand même.

Diablo soupira dans son sommeil et je l'observai quelques instants avant de reprendre.

Isia : Mais je suis contente de partir vivre avec toi ! Et je suis sûre que Diablo aussi !

Sebastian s'approcha et s'assit à côté de moi.

Seb : Tu vas bien ? Entre les changements d'appartements, tes allers-retours à NY pour préparer la nouvelle agence et le voyage d'Ella et Dylan, tu ne t'ai pas arrêté de bouger.

Je pris sa main et le rassurais-je d'un hochement de tête.

Isia : Ça va. Mais pour être honnête j'ai hâte que tout ça se tasse parce que je commence à être fatiguée.

Seb : Et si tu te reposais quelques fois ? Une petite souris m'a dit que tu ne dormais pas beaucoup la nuit...

Isia (en souriant) : Il faudra que je dise deux mots à la petite souris alors... Mais Ella sait pourquoi je ne m'arrête pas. Quand je me pose, je commence à stresser, et je réfléchis à des trucs dont je n'ai pas envie de penser. Faire des choses m'empêche de penser à ça.

Sa main serra doucement la mienne.

Seb : Ella m'en a brièvement parlé. C'est bientôt l'anniversaire de la mort de ta sœur c'est ça ? [J'hochai la tête en faisant la moue, et il ajouta] Ne sois pas trop dure envers toi-même. Il va te falloir du temps pour guérir.

Il m'embrassa sur le front et me serra dans ses bras. Mon cœur se desserra un peu, et je me sentis soudain très fatiguée. Pourquoi il n'y a que dans ses bras que je pouvais trouver un repos aussi réparateur et apaisant ? J'enfouis mon visage dans son cou en soupirant et mes yeux se fermèrent doucement.

****

Ella

Le grand départ approchait, nous étions tellement surexcités... C'étaient nos premières vraies vacances à deux ! Dylan avait quelques projets en vue de films pour les prochaines semaines de voyages et moi de mon côté toujours bien occupée. Je venais de terminer mes cartons à notre appartement avec Isia, et nous étions toutes les deux nostalgique de quitter cet appartement car c'est ici que tout à commencé. On a vécu des moments de rire, de pleurs, de doutes, nos danses de la joie, les retours de sorties de boîtes de nuit un peu pompette... Et j'en passe, mais on savait que la suite allait être encore meilleure ! On se sentait vraiment adultes !

Isia était repartie à NY aménager chez son chéri. Moi de mon côté je faisais de même, Dylan m'aidait à déballer tout mon bazar et c'est le moins qu'on puisse dire. A peine installé, nous devions aussitôt préparer notre départ, faire notre petite valise... Mais trois jours avant le départ, j'ai reçu un appel qui allait complètement changer nos plans !

****

Isia

Isia : Quoi ?!

Je me tournai vers Sebastian, tandis qu'il posait ma valise dans sa chambre qui allait devenir notre chambre. Patient, il me répéta doucement son idée, tout en déposant le panier de Diablo au pied du lit double qu'on avait acheté la semaine dernière.

Sebastian : Je me disais que puisqu'on va rendre visite à tes parents bientôt, pourquoi ne pas programmer ça le week-end de l'anniversaire de la mort de Lisa ? Tu as toujours été seule dans ces moments-là, mais commencer à guérir, c'est aussi accepter sa mort. Être avec tes parents ce jour pourrait t'aider. Comme une sorte de nouveau départ, tu vois ?

Ne sachant quoi lui dire, je restai muette, les bras ballants. Accepter sa mort ? Ne l'avais-je pas déjà fait depuis longtemps ? Et si non, être en famille allait-il suffire pour l'accepter ?

Sebastian : Tu n'es pas obligée de répondre tout de suite. Réfléchis-y et prends ton temps. Si tu trouves que mon idée, c'est de la m*rde, et bien tu me le diras !

Il me sourit pour détendre l'atmosphère, et ça marcha. Je me mis à rire.

Isia : Idée de m*rde ? Allons, allons, t'abuses un peu je ne me permettrais pas !

Il haussa les épaules en rejoignant la porte.

Sebastian : Ben quoi, ça pourrait !

Isia : Cite-moi donc une idée que tu as eu qui était m*rdique depuis qu'on se connaît ?

Il pouffa et me lança d'un air rieur.

Seb : J'en ai beaucoup !

Isia : Menteur !

Seb : J'ai acheté un chien avec une fille qui ne se souvenait plus de moi ? Ou si on remonte plus loin, j'ai emmené cette même fille dans ma chambre d'hôtel le soir de notre rencontre alors qu'elle était bourrée ?

J'éclatai de rire.

Isia : Ah ça oui c'était pas mal quand même !

Seb : Je continue ?

J'allais lui répliquer que oui quand la sonnette de l'appartement retentit.

Sebastian : Ça, c'est ma mère qui vient vérifier que tu es toujours sûre de vouloir habiter avec un homme des cavernes comme moi !

Je me mis à rire une fois de plus, et impossible de m'arrêter ! Le rire de Seb se joignit au mien, et nous nous mîmes en marche en direction de la porte d'entrée pour ouvrir à la mère de Sebastian.