Love & US [TOME 2] {TERMINÉE}

Chapitre Trente-Quatre

Isia

Sois tranquille

Tout va bien

Une fois le repas terminé, les tisanes et les thés bien chauds nous aidèrent à digérer. Papa et Oncle Fred les apportèrent sur la table, et chacun se servit en petits gateaux que Maman servait toujours avec les tisanes. Je bus mon breuvage au parfum de menthe et de framboise, en fermant les yeux. J'adorais les tisanes, aussi loin que je me souvenais. Lisa détestait ça, elle trouvait que ça avait goût de pipi de chat. Cette pensée me fis rire. Elle serait horrifiée de voir que j'en buvais toujours ! Je suis sûre que de là-haut, elle s'en tire les cheveux en roulant des yeux d'un air excédé.

Je repose en paix

Où je vais

Diablo remua sous mes pieds, et changea de position en soupirant à son aise. Je lui jetai un coup d'œil sous la table, et il m'observa d'un air endormi. Je lui souris et lui fais un petit coucou de la main. Il avait bien grandi mon petit chiot.

Sois tranquille

Ce n'est rien

Comme Lisa aurait été contente de le voir ! On avait toujours adoré les animaux, et avoir un chien avait été notre rêve à toutes les deux. Combien de fois avions-nous demandé au Père Noël un chiot comme cadeau ? Ou combien de fois avions-nous fait une liste d'arguments pour que nos parents acceptent d'en avoir un à la maison ? Même Ella avait mis la main à la pâte, et on avait réussi à dresser une gigantesque liste qui n'avait évidemment servi à rien, mais qui nous avait bien occupé.

Sois tranquille

J'en ai besoin

Je bus une nouvelle gorgée, savourant le liquide chaud. Comment Lisa ne pouvait-elle ne pas aimer ça ?! C'était trop bon !

Mes grands-parents me tirèrent un instant de mes pensées, pour proposer à la cantonade d'écrire nos petits mots sur les papiers que nous allions accrochés à nos ballons. Elena s'activa à côté de moi, allant aider sa sœur à distribuer des feutres à chacun et chacune, pendant que Papa nous donnait des papiers de couleurs. J'en choisis un bleu profond, semblable à une nuit sans nuage. Évidemment, Lisa adorait cette couleur.

Et je m'en sers

Je me libère

Enfin

Elena me donna un crayon à encre blanche, avant de s'asseoir à son tour, et de commencer à écrire. Le silence s'abattit doucement dans la pièce, et chacun se mit à se concentrer, et à écrire sur son morceau de papier. J'étais la seule le nez en l'air, visiblement. Qu'est-ce que j'allais écrire ? Bonne question... Je n'y avais pas réfléchi, et je me retrouvais à court de mots. Même Sebastian avait de l'inspiration, car il écrivait frénétiquement, penché sur la table.

Je sais le temps

Je sais les heures

Les nuits passées

Que les rêves ne peuvent soulager

Je tournai et retournai les mots dans ma tête, jouant avec mon crayon d'un air distrait. Comment commencer ? Que dire ? J'avais passé des années à tenter d'oublier, à tenter de blinder cette partie de moi, cette partie de mon cœur pour que plus jamais elle ne souffre. Pour que jamais cette plaie ne se rouvre.