Love & US [TOME 2] {TERMINÉE}

Chapitre Quinze

Isia - Mercredi

Une fois rentrés à l'appart' de Sebastian, Diablo nourri et caliné comme il se devait, Seb et moi avions passé une soirée de réconciliation parfaite. On avait mangé des sandwichs devant Dirty Dancing, puis on était resté à parler jusqu'à trois heures du matin, allongé sur son lit. J'avais fini par m'endormir lovée dans ses bras, calmée par sa respiration lente et régulière. La journée du lendemain, bien que fatigante à cause de mes heures de sommeil en moins, fut plus joyeuse que la première. La soirée se passa dans la même bonne humeur, et je pris un taxi pour rentrer chez Seb, qui dormait déjà vu l'heure tardive à laquelle j'étais rentrée. Notre troisième journée, soit mercredi, allait mettre en avant sur le tapis rouge Hermès, Yves Saint Laurent et Dior. J'avais hâte de rejoindre la cérémonie d'ouverture !

C'est donc dès sept heures tapantes que je me levai, prête pour une nouvelle grosse journée. Pendant que je prenais mon petit dej', je remarquai que Dylan m'avait envoyé un message. En souriant, je répondis. Ella allait être trop contente !

Isia : Salut Dylan ! J'adore l'idée, et pas de problème, ton secret sera bien gardé ! Je te propose de nous rejoindre à côté du parking, près du bar, samedi soir. L'entrée n'est pas ouverte au public, alors on viendra te rejoindre ici. Seb aussi devait venir, vous vous croiserez sûrement. Passe une bonne journée et à samedi !

Des bras s'enroulèrent autour de mon cou pendant que je reposais mon portable sur la table, et Sebastian m'embrassa sur la joue.

Seb : Salut toi... Bien dormi ?

Je lui rendis son sourire, et pris son visage entre mes mains pour lui rendre son baiser.

Isia : Plutôt, oui. Tu te lèves tôt, dis donc.

Il hocha la tête en allant se servir du café.

Seb : Je voulais t'emmener.

Isia (avec un petit sourire en coin) : T'es pas obligé. Vas plutôt dormir une demi-heure de plus, ça te reposera. Tes cernes descendent jusqu'à tes genoux.

Il se mit à rire de ma remarque, mais n'en fit qu'à sa tête. C'est donc à deux qu'on partit jusqu'à l'hôtel d'Ella.

La journée passa à vitesse grand V, et les défilés se succédèrent. On avait des étoiles plein les yeux en sortant, s'accordant parfaitement avec le ciel étoilé.

J'avais décidé de rester dormir avec Ella ce soir, et on rentra donc illico à son hôtel, lessivées. Après une bonne douche et un repas léger, on s'installa par terre pour une séance manucure devant Cendrillon, à baver sur Richard Madden (même si on échangerait pour rien au monde nos deux amoureux).

Demain, nous commencions plus tard, vers onze heures, ce qui nous permettait de nous poser ce soir. Pendant que je peignais les ongles d'Ella, elle en profita pour relancer la discussion me concernant au sujet de mes cauchemars, tandis qu'à l'écran, la belle-mère de Cendrillon et ses deux belles-sœurs faisaient leur première apparition.

Ella : D'ailleurs je voulais te demander, tu as refait des cauchemars ?

Je voyais bien qu'elle prenait des pincettes pour ne pas me brusquer.

Isia : Non, je n'en ai pas refait. Certainement à cause de ma fatigue avec la Fashion Week.

Ella : Tu sais que tu peux en parler, ça te ferait sûrement un grand bien...

Isia : Je sais. Et même si en parler ne... M'enchante pas, je comprends que tu veuilles qu'on ait cette discussion.

Ella : Comment ils sont ? C'est toujours les mêmes cauchemars ?

J'arrêtai de vernir les ongles de ma meilleure amie, réfléchissant à sa question tout en fixant l'écran de la télé. Le père de Cendrillon venait de partir pour un voyage, et sa fille restait seule avec Cate Blanchett comme horrible marâtre.

Isia : C'est... Difficile à expliquer. Souvent, ça commence comme un rêve normal, banal. Et puis, au fur et à mesure, ça devient plus sombre, plus flou. Comme de la brume, tu vois ? Je n'entends plus rien, et j'ai beau tenter d'avancer, je suis toujours... Seule. Je n'ai rien pour m'accrocher, y'a que du vide. Rien que du vide. J'appelle, j'essaie de faire du bruit pour qu'on vienne me tirer de là.

Je fixais encore l'écran, mais je sentis la main d'Ella se poser sur la mienne. Ma voix tremblait légèrement lorsque je repris la parole.

Isia : Ensuite, je tombe dans le vide... J'entends des cris, des coups de feu... Je sens la fumée, et j'ai mal partout. À chaque fois, je ne reconnais que la voix de mes parents, qui crient. Je ne comprends pas ce qu'ils me disent, parce que j'essaie toujours de me boucher les oreilles. Ensuite, j'arrive dans une pièce sombre. C'est... Une chambre. D'enfant.

Ma voix se brise, la main d'Ella serre plus fort la mienne, comprenant à quoi je fais allusion.

Isia : Et je la vois. Elle. Elle me sourit, puis elle part en fumée. D'un coup. Je hurle, mais elle est déjà partie.

À l'écran, Cendrillon vient d'apprendre la mort de son père. Ses larmes faisaient échos aux miennes, mais moi, j'avais Ella pour me réconforter.