Un Noël rêveur

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Celui-ci, il est un peu spécial ! (je manquais cruellement d'idées, je suis désolée) 


— Eliot ?

Je relève la tête de mon livre et observe Valentin qui sort de ma chambre, habillé en costume. Moi, je suis déjà vêtu de mes beaux habits, et je l'attendais. Tout ce que je peux dire, en le voyant ainsi, est que cette attente valait le coup.

— Comment tu me trouves ?

Il se tourne, et mes yeux analysent chacun de ses mouvements. Le gris foncé du tissu, le bleu clair de sa chemise, et ce nœud papillon, petite fantaisie de sa part, décoré de nuages très discrets en ton sur ton de blanc et de crème. Je ne peux pas empêcher mon cœur de battre de toutes ses forces.

— Exceptionnel, comme d'habitude.

Il se rapproche de moi en un soupir, n'acceptant pas le compliment. C'est toujours ainsi avec lui. Il peut me couvrir de tous les adjectifs mélioratifs possibles sans le moindre problème, mais lorsque nous échangeons nos places, il n'en est plus question. J'ai beau lui répéter, depuis des années maintenant, qu'il faut qu'il arrête de s'oublier dans la beauté des autres, il n'y parvient pas encore.

Assis à mes côtés, il se penche pour me donner un baiser sur la joue, et ses mains accrochent les miennes, qui ont lâché leur livre. Je sens immédiatement qu'il a besoin de réconfort au fond de ses yeux.

— Je dois t'avouer un truc.

— Qui y a-t-il ? Je peux tout entendre, Valentin.

— Je suis stressé.

— Parce que nous allons chez tes parents ? Ils me connaissent, il n'y a pas de quoi s'en faire.

— Oui et non. Je ne sais pas... c'est l'une des premières fois que nous fêtons Noël chez eux. Habituellement, nous restons dans ta famille pour les fêtes, et nous allons voir la mienne au moment du Nouvel An. Cette année, c'est inversé, et... je suis stressé.

— Ne t'inquiète pas, mon amour, tout va bien se passer.

— Tu me le certifies ?

Je souris amoureusement, et j'avance ma tête vers la sienne. Nos fronts se cognent sans violence, et il ferme les paupières en soupirant d'aise. Il adore cette position, bien que nous l'adoptions souvent dans d'autres circonstances que celle-ci.

— Oui, soufflé-je.

Ses lèvres s'étirent jusqu'à ses oreilles, et je retrouve le jeune homme dont je ne cesse de tomber amoureux. Ses yeux se plantent sur les miennes, et j'accepte sa requête silencieuse en m'avançant plus encore vers lui, afin que nos bouches se touchent. Il laisse durer le baiser, caresse ma peau derrière mes lobes — une partie qui n'est pourtant pas très douce — et me renverse sur le lit. Je comprends ce qu'il essaie de faire, mais je l'arrête dans ses grands mouvements.

— Nous allons froisser nos habits, et pire, nous allons être en retard.

— Tu n'es pas drôle, murmure-t-il.

— Ce n'est pas une histoire d'humour. Je hais ne pas être à l'heure, et bien que je ne dise pas non à un rapprochement fort chaleureux avec toi, je ne souhaite pas faire attendre tes parents. Sache que je me frustre en même temps que toi. Rappelle-toi, je t'ai révélé que tu étais exceptionnel dans cette tenue.

Il m'offre un dernier baiser avant de m'aider à me relever de ma position. Nous nous dirigeons ensemble vers la sortie de notre chambre et l'entrée de notre appartement. Là, nous attrapons les deux sachets de cadeaux contenant les présents pour Salomé et Théodore, et nous passons dans le vestibule. Je m'emmitoufle dans une grande écharpe, offerte par Valentin il y a des années, et un bonnet assorti. Mon compagnon, lui, n'a besoin de rien, comme à son habitude. J'avoue que je ne me plaindrais jamais de sa particularité d'être un radiateur ambulant ; lorsque je suis frigorifié dans le lit, je me colle tout entier à lui afin d'être réchauffé. Il rechigne souvent quand mes pieds froids touchent les siens, mais il suffit d'un baiser sur la nuque pour qu'il se calme et se rendorme.

Ciel de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant