— Mon chéri ?
— Oui ? entends-je depuis notre chambre.
— On doit parler.
Il sort de la pièce et vient me rejoindre dans le salon. Ses sourcils sont élevés et sa tête est presque comique. Je me rends compte que j'y suis peut-être allé trop fort. Cette phrase est très connotée.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu me fais peur.
— On doit discuter du sapin.
Toute son appréhension s'évapore de son corps par un grand soupir, et il me rejoint sur le sofa. Il ne peut pas s'empêcher de jouer avec mes mains alors que je continue à parler. J'adore ça.
— C'est le premier Noël qu'on passe ici. Enfin, techniquement le deuxième, mais l'année dernière, je venais d'emménager, et ce n'était pas vraiment chez moi. On a juste installé quelques décorations de ta mère sur les meubles et c'était bon. Cette année, je veux un sapin.
— Nous avons encore le temps, tu sais. Nous ne sommes que le cinq décembre.
Je pose une main sur sa joue et il me sourit. Qu'est-ce que cet homme peut être doux avec moi.
— Oh, mon chéri, ce que tu es naïf... si je m'écoutais, ce sapin serait déjà fièrement dressé dans notre salon depuis mi-novembre. Je me suis retenue pour ne pas te faire peur.
— Je ne savais pas que tu étais ainsi, Daisy. Aussi fan de cette saison.
— Je ne le crie pas sur tous les toits. Parce que comme je te l'ai dit, je peux parfois être effrayante. Mais oui, j'adore cette période. L'odeur du sapin, les jolies boules qu'on accroche, la lumière des guirlandes le soir, quand on rentre du travail. Tout ça, ça me fait vibrer. Et j'ai envie que tu partages ça avec moi, Callahan.
Il dépose ses lèvres sur les miennes avant de les étirer délicatement. Dans ces moments-là, il ressemble énormément à Eliot — ou c'est plutôt l'inverse, vu que mon petit ami est l'aîné. J'essaie de ne pas penser à mon ami qui me manque, et souris à mon tour.
— Allons-y alors. Allons acheter notre sapin et nos boules.
Nous nous embarquons dans la voiture de Callahan, direction le stand tenu par ses parents, non loin de leur boutique. Pendant cette période, ils engagent deux personnes pour les aider à s'occuper de la vente des arbres de Noël, afin de pouvoir rester à la fleuristerie. Callahan étant de repos aujourd'hui, ils ne sont pas trop de deux pour gérer l'afflux de clients et clientes.
Je me charge de choisir l'arbre avec mes yeux d'experte. Je peux sentir le regard de Cal' derrière moi, qui m'observe faire. Pour moi, cette sélection est très importante. Ce n'est pas la taille qui compte, mais la majesté. Étant donné que notre appartement n'est pas très grand et que nous ne sommes pas dans une série américaine, notre sapin sera petit, mais majestueux.
Je m'arrête sur un spécimen pour l'observer de tous les côtés, avant de déclarer que c'est le bon. Les épines tiennent, il sent divinement bon et sa majesté est de toute beauté. Il est parfait.
Après un emballage dans les règles, et le paiement, nous embarquons notre beau sapin dans la voiture, avant de nous diriger vers la ville. Nous nous garons sur un parking non loin d'une grande station de bus, qui incite les habitants et habitantes à prendre les transports en commun. Habituellement, je n'aime pas ça parce qu'on a tendance à me regarder de travers — mes cheveux roses ne sont pas au goût de tout le monde — ou à me draguer. Dans les bras de Callahan, je me sens en sécurité.
Il remarque très facilement que je suis plus à l'aise quand il est là, et me serre un peu contre lui au moment où le bus fait une embardée. Il y a beaucoup de monde aujourd'hui — nous sommes samedi — et les gens ne sont pas les plus polis lorsqu'il s'agit de trouver une place dans les transports. Il y en a qui poussent, qui se collent à nous ou qui nous écartent carrément du chemin s'ils veulent sortir.

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Ciel de Noël
Kısa HikayeParce que manger des chocolats, c'est sympa, mais lire des petites scènes bonus des cieux, rédigées exprès pour ce calendrier, c'est encore mieux ! Au programme, toutes les saisons, des petits personnages bien sympathiques, une ambiance de Noël dign...