Je suis une malade exécrable. Les infirmières me maudissent. J'opère un sit-in muet par obligation, mais j'ai écrit mes revendications qui sont prisent très au sérieux par Léo. Cette dernière fait la misère aux médecins afin de me faire sortir au grand damne de son frère qui veut que je reste sous surveillance médicale. Un cri de victoire s'entend dans le couloir, Léo explose la porte contre le mur quand elle pénètre dans ma chambre en sautant de joie :
- Tu rentres !
Je lève les bras en signe de victoire, je vais enfin sortir d'ici. Je commence à opérer une descente du lit, mais deux gros bras m'obligent à stopper ma progression suivie d'un grognement.
- Toi, tu ne bouges pas toute seule.
- Lex...
- Et ne parles pas ! Laisses moi m'occuper de tout. Léo rassemble ses affaires et je vais chercher un fauteuil roulant.
Mes grands gestes n'arrêtent Lex que pour le faire sourire. Il m'encadre le visage en m'annonçant :
- Pas de fauteuil roulant, pas de sortie. Je vais en chercher un ?
Je valide avec une moue qui le fait rire. Il embrasse mes lèvres puis file hors de la chambre. Il est vraiment têtu comme mec et sa sœur n'est pas en reste. J'ai peu d'affaire à rassembler car, lors de mon admission, je n'avais aucun sac, seulement ce que je portais.
Léotie m'aide à enfiler des affaires décentes qu'elle avait ramené pour ma sortie, elle est aussi excitée que moi. Je fixe le jogging deux fois trop grand pour moi auquel je sers la ficelle autour de ma taille pour ne pas le perdre sur mes chevilles. Je suis septique, je risque vraiment de le perdre en marchant.
- Il te va plutôt bien. Il ne comprime pas ta blessure ?
- Non, j'ai vérifié.
Ils recommencent à parler de moi sans prendre cas de ma présence. Le frère et la sœur sont très doués dans cette discipline. Mon doigt qui fait l'aller et le retour entre le vêtement et l'homme fait rire mon amie.
- Oui, c'est le sien. Je vais adorer ce noël sur le thème du mime.
Je lui tire la langue et elle me le rend sous le rire de son frère. Ils font la paire ces deux là. Se moquer de moi alors que je ne peux pas me défendre, je me vengerai quand j'aurai l'autorisation de parler. Quelqu'un frappe à la porte ce qui arrête les deux guignols qui se recyclaient dans le métier du mime raté.
Si j'avais pu, j'aurai hurlé de joie en apercevant ma visiteuse. Carolina me tombe dans les bras en pleurant. Elle me sert tellement fort que je peine à respirer.
- Carolina ? Enchantée, je suis Léotie et voici mon frère Lexian.
- Vous êtes avec Bryan ? Celui qui a aidé Hope ?
- C'est notre ami, oui. La route s'est bien passée ? Vous allez loger chez nous et fêter noël avec nous.
- Vous êtes toujours comme ça ?
Je hoche la tête vigoureusement pour appuyer les dires de ma meilleure amie, ce qui les fait rire. Mon amie est un véritable moulin à paroles. Je commence à douter du bien fondé de mon idée de sortir d'ici, surtout quand Caro ajoute à mon encontre.
- Il est mignon dit donc, j'en ferai bien mon quatre heure.
Une chose me rassure un peu, je ne suis pas la seule à être gênée dans cette pièce, le concerné aussi.
Il fixe le sol, son teint halé camoufle la couleur de ses joues, mais son regard le trahit. Je suis sûre que mon teint vient de virer au cramoisi quand elle s'écrit en me serrant encore dans ses bras.
- Oh c'est pas vrai ! Je suis trop contente !
Le retour en voiture se fait sous un flot de parole entre Caro et Léo, elles se sont bien trouvées toutes les deux. Leur principal sujet concerne Lex et moi, ma venue ici quelque peu chaotique et notre relation par la suite.
Le fauteuil roulant n'est pas une si brillante idée que cela dans la cour et de par toutes les marches dans l'habitation, Lex me porte et m'installe dans un fauteuil en bout de table pendant que tous s'activent pour le repas qu'ont préparé Léo, Kevin et Bryan. La table est jolie et le dîner est simple et excellent.
- Le gros repassera pour demain, on a ordre du médecin de coucher la convalescente de bonne heure.
Je me renfrogne, mais mes amis me rassurent.
- Demain ce sera la fête, tu dois te reposer.
- Mi Amor, je serai encore là demain. On aura tout le temps de parler.
J'accepte avec réticence car ils sont tous de mèche d'après ce que je vois et je fixe Lex qui comprend ma demande silencieuse. Il évince le fauteuil une nouvelle fois pour me prendre dans ses bras et m'emmener dans le gîte. Je dois quand même admettre que la fatigue se fait sentir et avec les douleurs perpétuellement présentes, je n'ai aucun répit pour me reposer.
Il m'installe confortablement dans le lit et me donne les antalgiques avec un verre d'eau. Il doit être devin, car je sens que les derniers en date que j'ai avalé ne font plus effet depuis un bon moment. Je capture son poignet et murmure.
- Restes.
- Ne parles pas, situ forces tu risques de perdre complètement ta voix.
Je le tire vers moi, je ne me sens pas d'être seule, je suis rassurée par sa présence. Je doute de réussir à m'endormir seule dans cette pièce. Les derniers événements sont encore trop présents dans mon esprit et savoir que Aaron est toujours en liberté ne me rassure pas.
Il comprend mon angoisse car il s'installe à coté de moi en me prenant dans ses bras.
- Tu ne risques rien. Reposes toi, je ne bouge pas. Je veille sur toi et le domaine est sous haute surveillance.
Sa voix me berce tout comme sa respiration et ses doigts qui font des vas et viens lents sur mon bras. Le sommeil m'entraîne dans les limbes contrôlés par les rêves.
Je ne pensais pas que j'étais aussi fatiguée pour m'écrouler aussi vite. Une seconde nuit de sommeil me fera le plus grand bien.
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La Magie de l'Avant
RomanceLa cavale de l'héroïne longue de huit mois maintenant, pousse cette dernière à faire une pause pour les fête de fin d'année. Sa rencontre fortuite avec ses futurs hôtes va l'aider à trouver sa destination pour le mois à venir. Son séjour ne sera, hé...