Samedi 11 Décembre

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- Mince. C'est plus facile à monter qu'à descendre. Surtout avec les mains encombrées.

Ce petit coquin de raton laveur s'est planqué entre deux branches. Heureusement que c'est un bébé sinon il aurait été bien plus agressif.

- Petite fripouille, on fait comment pour descendre de notre perchoir, maintenant.

- Besoin d'aide ?

Je me penche pour apercevoir mon interlocuteur au pied de l'arbre, qui n'est autre que Lex. Il est toujours présent quand j'ai besoin de lui, à croire qu'il a un radar de détresse braqué sur moi. Ce dernier sourit devant ma position perchée alors que mon petit chenapan de compagnon me tire les cheveux.

- Je pense que oui, mais je ne sais pas comment. Je ne veux pas que ce petit polisson se sauve.

- Dans ce cas, tu vas devoir me faire confiance.

Je fronce les sourcils, que va t-il me proposer ? Il me montre une branche du doigt et m'explique, toujours avec ce petit sourire en coin.

- Tu vas placer ton pied gauche sur cette branche et fléchir le genou, je serais derrière pour vous rattraper.

- Tu veux que je me laisse tomber ?

- Oui, si tu neveux pas le lâcher c'est la seule solution.

- Toi, petit filou, t'as pas intérêt de me griffer, si je n'ai pas peur, toi non plus.

Je comprends mieux son amusement. Je me décale afin d'exécuter la figure périlleuse proposée par l'indien bodybuildé. Je sais qu'il a la force pour me rattraper, mais j'appréhende quand même quand je me lâche avec mon précieux paquet entre les bras. Je me retrouve en mode princesse dans les bras du militaire alors que mon passager clandestin s'est caché dans ma veste.

- Ça va ?

C'est une très bonne question, la dernière fois que j'étais dans cette position, un pompier m'amenait dans une ambulance. Je tremble un peu et je ne sais pas si c'est à cause de la peur ou de la gène. La seconde option me paraît plus plausible. Depuis notre sortie, l'indien a oublié sa colère et sa curiosité envers mon passé. Il est au petit soin, toujours là, c'est une façon assez subtile de se rapprocher. Son bras autour de ma taille se resserre alors qu'il libère mes jambes pour que je puisse me redresser. Je suis troublée, je ne savais pas qu'une proximité comme celle-ci pouvait ne pas être dangereuse. La situation me chamboule par son étrangeté. Le bébé raton laveur sort de sa cachette pour grimper sur les épaules de notre sauveur qui me demande.

- Tu as besoin d'aide pour terminer ?

- Non, j'avais presque fini. Il ne me restait que ce garnement à ausculter.

- Léotie me fait te dire qu'elle t'attend dans sa chambre pour vous préparer ce soir.

- C'est vrai, j'avais zappé.

- Pas elle. Je t'attends pour rentrer, j'ai fini.

- J'en ai pour cinq minutes si tu ne bouges pas, il m'a l'air bien sur tes épaules.

Je profite du calme de la crapule poilue qui se laisse faire sur les épaules de son porteur.

Je peux enfin ranger mes instruments dans ma sacoche, la crapule a été relâché dans l'enclos. Je soupire de déprime en montant dans la voiture de Lex.

- La journée a été éprouvante ?

- Non, c'est Léo qui va l'être.

- Bon courage, elle est impatiente.

- Super, j'ai encore moins de motivation.

.....

Nous voilà enfin arrivés sur la place centrale de Cameron sur laquelle est installée un énorme chapiteau. Léo est vraiment très coquette et je suis un dommage collatéral. Les préparatifs ont été un calvaire. J'en étais arrivée à regretter d'avoir accepté de l'accompagner.

La Magie de l'AvantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant