Histoire courtes

Pourquoi l'amour ?

On était en janvier par un jour de neige. J'étais seul dans mon lit à lire. Ironiquement, je voulais m'identifier à la nana de mon roman d'amour, moi aussi, je voulais vivre un truc romantique. Même si je n'y croyais plus. Par le passé, mon ex s'était barrée avec un mec de bas étage.
J'avais quand même installé une appli de rencontre pour quand même un peu profiter des plaisirs de la vie.
L'ennui me gagna au fil de la journée, si bien que je me décida à sortir me balader dans le froid de l'hiver. J'aimais ça. Le soleil me réchauffait la peau et la neige crissait sous mes bottes. Mon casque sur les oreilles, je ne faisais attention à personne autour de moi.
- Monsieur ! Attendez !
J'entendais bien mais je n'étais pas le seul homme de cette rue. Sauf qu'une main m'attrapa Le Bras.
- Je vous ai enfin retrouvé , dit un jeune tout essoufflé.
Intrigué, je repoussa un peu mon casque de mes oreilles.
- Vous.. vous avez fait tomber ça.
Il me tendait ce qui ressemblait fortement à mon trousseau de clés.
- merci, dis-je en le prenant, où l'avez vous trouvé ?
- devant votre porte, je vous ai vu les perdre et le temps de les ramasser, vous aviez disparu.
- vous avez donc parcouru la moitié de la ville dans le froid avec un petit blouson pour me retrouver
Il acquiesça, tremblant. Je me sentis extrêmement mal pour lui.
- j'apprécie beaucoup l'effort dont vous avez fait preuve. Est-ce que je peux vous inviter à boire un thé ?Vous avez l'air gelé.
- je.. je ne serai pas contre.
- allons chez moi, j'étais sur le point de rentrer.
Il hocha de nouveau la tête. Je lui tendis ma grosse écharpe en laine qu'il entoura autour de lui comme un plaid. Une fois le pas de la porte passé, la chaleur nous enveloppa. Encore un de mes plaisirs d'hiver. Je fis assoir le jeune inconnu sur mon canapé côté cheminée.
- enlevez votre manteau et tout ce qui est mouillé sinon Vous arriverez jamais à Vous réchauffer.
Toujours sans dire un mot, il s'exécuta. Après avoir mis à chauffer, l'eau pour le thé, je lui apporta un plaid bien chaud.
- je ne saurai pas ce que j'aurai fait sans vous. J'espère que je n'ai pas chamboulé vos plans.
- ne vous inquiétez pas, j'étais juste sorti aller cherche un livre à la librairie. Au fait, vous pouvez m'appeler Shino.
- enchanté, Shino, je m'appelle Atsushi.
Ma bouilloire sonna, indiquant que l'eau était chaude.
- plutôt thé noir ou thé vert ?
Cette question prit de cours mon invité qui balbutia.
- ah.. euh... vert.
Je reviens avec deux tasses fumantes.
- je peux te tutoyer ? Ca me perturbe de vouvoyer un jeune.
- je suis pas si jeune. J'ai déjà 22 ans et oui bien sûr.
- si toi, tu n'es pas jeune alors je suis un vieux croûton. j'ai 28 ans.
Shino me dévisagea. Son regard bleu me perçait de part et d'autre.
- je vous trouve beau.
Je manqua de renverser ma tasse que je portais à ma bouche. Alors la, je ne m'y attendais pas du tout. Surtout, qu'il ne me lâchait pas du regard.
-qu'est-ce que tu as ?
- je peux rester ici ?
- comment ça ?
- je peux rester ici avec vous ?
- pourquoi devrai-je accepter ? Je ne te connais pas.
- euh.. c'est pas faux.. j'aurai tenté. Désolé de vous avoir déranger.
Il descendit son thé d'une traite et remis son pull et ses chaussures encore humides. Il sortit un porte clé de sa poche comme pour vérifier qu'il était bien là.
- attend. Tu habite dans le coin ?
- pas vraiment.
Intrigué, je regarda une nouvelle fois sa clé. Et c'était une clé de voiture.
-tu vis dans ta bagnole ?? Par ce temps ?
- euh.... bah.. en fait... euh... je....
Je le fis se rassoir.
- oui ? Dit moi ?
- Je vis dans ma voiture car j'ai pas de logement pour l'instant et l'hôtel c'est beaucoup trop cher.
- je vois... et si tu étais tombé sur un vieux fou, tu aurai fait quoi ?
- euh... je me serai enfui, dit il en haussant les épaules.
- je suis pas sûr que ça marche comme ça mais bon. Ta voiture est loin ?
- d'ici ? Je ne crois pas. Je dois être à deux rue.
- bon va vite chercher quelque affaires, je vais t'héberger le temps que tu trouve un petit endroit.
- oh vraiment ????
- oui je vais pas te laisser crever dehors dans le froid. Je ne suis pas un monstre.
- merciiiii, Atsushi !
Il me sauta au cou si bien que je me retrouva allongé sous lui.
- j'y vais vite.
Il enfila son petit blouson et disparu dehors. Je soupira. Cela faisait plus d'un an que je vivais tout seul. Un peu de compagnie ne me fera pas de mal. Puis étant très à l'aise financièrement, ce la ne me posait aucun problème. Le temps qu'il revienne, je me leva pour aller débarrasser le lit dans mon bureau. Mon appartement était simple,  on entrait dans un petit hall qui donnait à gauche sur le couloir, en face dans une grande salle en L. le couloir donnait sur la salle de bain à droite, les toilettes à gauche et les deux chambres face à face au fond. La grande salle nous faisait entre sur le salon et la télé dans le coin devant nous. Ensuite à droite la salle à manger et sa cheminée puis si on tournait encore une fois à droite on arrivait sur une cuisine spacieuse et ouverte. 
J'eus même le temps de faire le ménage dans la chambre avant que Shino revienne. Il était parti depuis longtemps quand même. Je décida d'aller jeter un coup en bas. J'habitais dans l'appartement terrasse au 5ème.
Effectivement, Shino était assis à côté de la porte d'entrée, grelottant tout ce qu'il pouvait.
-pourquoi tu n'as pas sonné ?
- Atsushi..., dit-il en reniflant, y'a pas les prénoms sur la sonnette...
- ah... je suis complètement désolé de ne pas te l'avoir dit. Vas y rentre vite. L'ascension doit être encore là.
Je l'aida à se relever et attrapa son gros sac qui prit toute la place dans l'ascenseur ce qui ravi Shino qui ne manqua pas de mettre ses mains gelé sous mon pull. Heureusement qu'on arriva dans mon appart avant sinon j'aurai hurlé. Je ne supporte pas les mains. Cette fois, le petit jeune enleva même son pantalon avant de se rouler dans le plaid.
- tu veux prendre un bain chaud ?
Seulement sa tête qui dépassait du plaid tourna de mon point de vue. Il acquiesça, les yeux larmoyants. Il se leva.
- suis moi, je vais te montrer ta chambre.
Je pris son gros sac et le posa à côté du lit puis revint sur mes pas.
- la salle de bain est ici et elle est à la japonaise donc si tu veux aller dans le bain, lave toi avant.
Des larmes se mirent à couler de ses yeux et il me prit dans ses bras, m'enroulant dans le plaid avec lui.
- merci.. merci beaucoup...
Je lui tapota le dos avant de me défaire de son emprise et de lui montrer le fonctionnement de la salle de bain.
Je le laissa ensuite à ses affaires et alla dans la cuisine pour commencer à faire a manger. Comme tout être humain, j'ai mes besoins et pour une fois, je me remercie d'avoir choisi un appart' avec des toilettes séparées. Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'est de voir une grande asperge sortir à poil de la salle de bain. Shino s'était figé au milieu du couloir en me voyant arriver.
- je.. j'ai..., bégaya-t-il.
Mais en voulant s'enfuir, il glissa sur la flaque que ses cheveux blond dégoulinants avait formé à ses pieds. Je le rattrapa de justesse à deux centimètres du sol. Il cria si fort et aiguë que je perdis 3 points d'audition.
- si tu aurai pu prendre une serviette dans le placard au lieu de sortir nu... tu va attraper la mort, dis-je en le remettant debout.
- désolé.., murmura-t-il en partant dans sa chambre.
Un peu perturbé, je fis mes affaires et retourna à ma cuisine.
Une petite semaine passa tranquillement. J'appris que c'était un étudiant venu faire un semestre dans ma ville. Et comme les proprio ne voulait pas louer pour si peu de temps, j'abandonna l'idée de le virer et je le laissa vivre avec moi contre un petit loyer. J'eus l'impression de vivre avec un pot de colle. Il est très câlin et parle sans cesse.
Un soir, Shino rentra le visage ensanglanté.
- je me suis fais attrapé par des grosses brutes à la fac, râla-t-il en partant dans la salle de bain.
- attend, comment ça ? Dis-je en le suivant, laisse moi faire. Je vais t'aider.
En le nettoyant, je remarqua d'autres cicatrices.
- c'est pas la première fois que ça t'arrive.
Il leva ses yeux larmoyants vers moi. Il secoua la tête avant de m'enlacer et pleurer dans mon cou.
- peu importe ou je vais ! .. ça finit toujours par me tomber dessus...
- comment ça ?
Il releva la tête d'un coup me fixant sans répit.
- Je suis amoureux de toi.
Shino ne me laissa aucun de temps de réflexion et posa ses lèvres sur les miennes. Le baiser fut court. Il enfouit ensuite son nez dans mon cou.
- tu es...
- oui, totalement gay.
Je le relâcha doucement.
- laisse moi encaisser tout ça, d'accord ?
Tel un ado de 15 ans, je partis m'enfermer dans ma chambre. Remettons les choses dans l'ordre. De un, il est gay, de deux, ce mioche est adorable, de trois, il m'aime ? Allongé en étoile sur mon lit, je fixais mon plafond. Honnêtement, qu'est-ce que j'ai à perdre ? D'accord, c'est un homme mais qu'est-ce que ça change.
Je crois qu'à force de réfléchir, je me suis endormi parce que quand j'ouvrais les yeux, mon squatteur me regardait.
- tu va me foutre à la porte maintenant que tu sais tout... ?
- grand dieu, non ! Shino, tu n'es pas un monstre qui mérite d'être jeté dehors en plein hiver.
Ses yeux bleus se remplirent de larmes.
- tu ne va pas encore pleuré ?
- siiii.... personne m' a jamais dit çaaaaaa..... mes parents m'ont foutu à la porte en me traitant comme un lépreux, sanglota-t-il.
Je fus totalement choqué par cet aveux. Comment on peut faire ça à son gosse. J'accueille ses pleurs contre moi.