Nocturne (Livaï x OC)

Chapitre 16 : La Musique

Lily entendait le vent siffler à travers la fenêtre tandis qu'elle retirait l'écharpe qui n'avait pas quitté son cou depuis plus d'une semaine. En regardant à travers la vitre de la fenêtre elle vit sur son reflet que les marques rouges avaient disparue, et que le hasard lui offrait une belle journée ensoleillée. L'automne s'était déjà bien installé et elle n'avait pas vu une seule éclaircie depuis des jours. Lily se retourna et contempla son infirmerie, propre, vide et silencieuse. Elle ne recevrait ses commandes de médicaments que le lendemain et ses patients étaient tous en bonne santé. Elle s'apprêtait à passer sa journée à la bibliothèque et sur les recherches d'Hanji, mais c'était sans compter sur la porte qui s'ouvrit dans un grand fracas et la voix qui résonna dans toute la pièce :

- Je t'emmène en ville ! Annonça Hanji.

- Mais j'ai...

- ... Pas de travail aujourd'hui. Aller, ça va être marrant !

- Mais...

Lily n'eut pas le temps de prononcer un mot de plus puisqu'elle se faisait déjà traîner aux écuries par le bras. Résignée elle ne chercha pas à protester, elle savait la bataille perdue d'avance. Mais une fois plantée devant le cheval d'Hanji, elle ne put s'empêcher un dernier argument :

- Je ne sais pas monter à cheval.

- Donne-moi ta jambe.

- Quoi ? Hé !

Sans qu'elle ne puisse se débattre, Lily vit son ami·e lui mettre le pied à l'étrier et la soulever pour la faire atterrir sur la selle. Une fois installée, Hanji monta derrière elle et saisit les reines. Cette fois-ci c'était sûr, elle était prise au piège.

Moblit venait de les rejoindre, mais Hanji ne bougeait toujours pas.

- Je crois qu'on va devoir attendre cinq minutes... Ah non. LIVAÏ, NIFAA !!!

Lily vit Hanji faire de grands signes avec son bras et la jeune femme se couvrit le visage avec sa main en secouant la tête. Elle n'était pas la seule à s'être faite capturer.

Après une heure de route, ils étaient arrivés à Trost et Lily sentit de violentes courbatures figer ses jambes lorsqu'elle atterrit au sol.

- Je ne remonterai plus jamais sur un cheval, grommela-t-elle.

- Pour le retour, il va bien falloir. Aller, viens ! Fit Hanji en prenant Lily par la main.

Lily se laissa entraîner par Hanji sous les regards dubitatifs de ses camarades. Une fois arrivée en ville, elle ne put s'empêcher de jeter un œil nouveau aux rues. Elle n'avait jamais connu Trost qu'à travers les fenêtres de l'hôpital ou bondée de monde. Cette fois-ci les rues étaient plus dégagées, on pouvait voir à travers les vitrines des boutiques, les enfants courir entre les gens ou encore quelques plantes se frayer un chemin à travers un balcon ou entre les pavés. La population n'était ni pressée ni à l'agonie, juste assez bruyante pour faire vivre la ville. Au détour d'une rue, une odeur de pain frais et de fruits vint chatouiller les narines de la jeune femme. Cependant, elle savait que sous ces apparences la ville cachait sans doute des réfugiés de Maria, s'ils n'avaient pas été envoyés aux terres défraichies. Le pain était sans doute trop cher, et les fruits volés.

Lily se laissa entrainer par Hanji dans différents magasins sans vraiment prêter attention à ce qu'il se passait autour d'elle. Mais au bout d'une avenue, quelque chose rendit soudain la ville plus familière aux oreilles de Lily. Le son des instruments qui s'accordent, la rotation des chevilles qui règlent la hauteur des notes, le son des chuchotements des gens qui s'agglutinent devant un petit groupe.

Ralentissant le rythme de leur course, Lily lâcha la main d'Hanji et s'approcha de ce son si familier en se mêlant à la foule.

Pendant un instant elle se revit, elle et ses amis défaire leurs affaires, porter leurs instruments à l'épaule et se donner les dernières instructions avant de commencer à jouer leur morceau au bataillon.