Chapitre 23 : Retour

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TW : TOC (propreté)

Une infirmière regardait depuis la fenêtre de l'hôpital la porte du district de Trost se soulever au son des cloches et des cris.

La voix du peuple oscillait entre les acclamations des enfants, émerveillés par le retour du soldat le plus fort de l'humanité, et les protestations de la masse une fois de plus forcée de constater les échecs du bataillon.

La jeune femme, quant à elle, demeurait muette. Elle réajusta sa vieille blouse sur ses épaules et disparu quelque part dans l'hôpital.

Il était temps pour elle de retourner assurer son rôle.

*

La reconquête avait été un échec complet. Une centaine de réfugié seulement avait survécu, et ni les soldats, ni personne, n'avaient pu ne serait-ce que se rapprocher des vestiges de Shiganshina. Un seul espoir était ressorti de ce cuisant échec et résonnait dans les cris des enfants : un homme pouvait à lui seul éliminer plus de titans que dix soldats réunis, un homme possédait une force destructrice et inconnue capable d'éliminer la menace, un homme faisait désormais rêver quelques-uns de liberté. Et cet homme venait de passer les portes de Trost, sur son grand cheval noir.

Ignorant le concert assourdissant qui l'entourait, Livaï se contentait de regarder devant lui et de suivre le reste des chefs d'escouades en tête de file.

Arrivé aux abords de l'hôpital, le Caporal constata que l'entrée du bâtiments semblait plus encombrée que d'habitude. Pensant d'abord que la foule mécontente les avaient suivi jusqu'à l'hôpital, il réalisa très vite que ce n'était pas du tout le cas.

Différents marchands et même personnels soignants commençaient à s'avancer vers les soldats et les réfugiés survivants avec de la nourriture et de l'eau.

Tout ça lui paraissait complètement surréaliste. Il n'avait jamais vu autant de nourriture rassemblé au même endroit depuis la chute du mur Maria. Mais après quelques secondes de confusion il réalisa que oui, désormais la population souffrirait nettement moins de la famine, après le massacre auquel il avait assisté.

Après avoir accepté une pomme de l'une des infirmière, le soldat s'isola dans la réserve de l'hôpital pour profiter d'un moment de solitude. Cependant, même le calme de la petite pièce ne put lui apporter un peu paix, et il ne sentait même pas le goût sucré de la pomme qu'il venait d'entamer.

Tout était confus. A son arrivée, les cris des habitants ne l'avaient pas plus atteint que s'il avait été sourd. Il avait l'impression d'avancer au ralentis, et pourtant le trajet entre la porte du district et la réserve de l'hôpital lui avait semblé s'être déroulé en clin d'œil. Il ne savait pas à quoi il ressemblait, mais il sentait ses yeux le brûler, ses muscles raidis et la saleté accumulée depuis des semaines frotter contre chaque parcelle de sa peau.

Et à peine sorti de l'enfer, une ultime inquiétude vint déranger le silence de la réserve : il n'avait toujours pas vu Lily. Pendant une seconde Livaï ne put se retenir de l'imaginer inconsciente quelque part, après qu'Elias ait fini ce qu'il avait commencé. Le soldat chassa vite cette pensée de sa tête. Elias était en prison, il n'y avait aucune raison pour que Lily ne soit pas en vie, quelque part dans cet hôpital en train de faire des sutures ou de poser des pansements à ses patients.

Quittant la réserve après avoir terminé sa pomme, Livaï croisa le directeur de l'hôpital et ne put s'empêcher de demander pourquoi et par quel putain de miracle le bataillon avait été accueilli de la sorte.

- C'est votre infirmière, expliqua le directeur. Elle est allée harceler les marchands du coin et a réussi à négocier pour qu'ils vous fournissent de la nourriture à votre retour, grommela-t-il.

Nocturne (Livaï x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant