Nocturne (Livaï x OC)

Chapitre 25 : Tout ce que je ne peux pas te dire

TW : Lemon.

Cette nuit-là était silencieuse, le sommeil avait emporté les soldats du bataillon, à l'exception de deux personnes, qui dans l'abîme de la nuit s'embrassaient comme si c'était la première fois.

Leurs soirées étaient d'habitudes toutes identiques. C'était une valse qu'eux seuls connaissaient, où ils ne se touchaient jamais. Mais cette fois-ci, Livaï décida de briser le rythme, de traverser le mur et d'anéantir les trois temps de la nuit.

Enroulées dans le manteau nocturne, les mains de Livaï avaient parcouru les épaules et les hanches de celle qu'il embrassait pour venir saisir l'arrière de ses cuisses et la soulever, la plaquant contre le mur et approfondissant encore leurs baisers.

Tout était nouveau. La sérénité de ses gestes et des siens, comme si le monde leur offrait une pause, un moment figé dans le temps où il savait qu'il pourrait l'aimer sans se soucier du reste. Ce soir, il ignorerait toutes les limites, toute la douleur. Il ignorerait la mort pour elle. Juste pour pouvoir sentir la douceur de sa peau et la chaleur de ses lèvres.
D'un geste assuré, comme s'il ne soulevait qu'une plume, il porta Lily jusqu'à la porte, descendit les escaliers et les emporta tous les deux dans sa chambre, le dernier étage tout aussi silencieux que la nuit.

Une fois à l'intérieur, Livaï déposa Lily à terre. La porter dans cette pièce fut la dernière démonstration d'assurance du soldat. Dès qu'il plaqua la jeune femme contre la porte de la chambre, l'embrassant une nouvelle fois avec passion, mille questions l'envahirent.
Le soldat le plus fort de l'humanité, celui qui était capable de n'importe quel miracle sur le champ de bataille, ne savait plus quoi faire de ses mains. Comment la toucher ? Comment traduire en geste tout ce qu'il ressentait pour elle ?

Tous ces doutes le firent briser leur baiser, et son regard dû tout dire, puisque Lily lui sourit, le prit par la main et le guida vers son lit.

Lily le fit s'allonger sur le lit et s'installa au-dessus de lui, surplombant ses hanches. Il comprit qu'à cet instant elle prenait le contrôle, celui qu'il n'avait jamais cédé à personne. Pourtant il se laissa faire, laissa les lèvres de la jeune femme passer des siennes à sa nuque, et autorisa ses mains expertes à déboutonner sa chemise.

Livaï était à la merci de Lily, qui lui retira délicatement sa chemise, et l'envoya valser dans un coin inconnu de la pièce. Ses lèvres et ses caresses assaillaient maintenant son torse et descendaient vers son ventre, toujours plus bas vers là où il savait qu'elle pouvait sentir la preuve de son désir.

Le soldat était incapable de parler, de lui dire tout ce qu'il aurait voulu qu'elle entende. Et elle le savait, il n'était pas de ceux qui ne s'exprimaient qu'avec des mots. Alors elle embrassait ce qu'il ne pouvait pas prononcer. Chacun de ses gestes parlaient pour lui, pour elle.
Avec un regard, Lily lui fit la demande silencieuse, et avec un hochement de tête il l'autorisa à ôter ce qu'il restait de ses vêtements. Et lorsqu'elle le saisit, il ne put retenir un grognement de plaisir.

Il se sentait complètement submergé, soumis aux caresses de Lily, aux vas et viens de sa mains et aux baiser qu'elle déposait sur son bas ventre, à l'intérieur de ses cuisses, un peu plus près à chaque seconde de l'endroit où sa main le touchait pour la première fois.

Sa respiration se fit de plus en plus saccadée. Dans l'obscurité de la chambre qu'il n'occupait presque jamais, et où le sommeil ne lui était d'aucun réconfort, il se sentait dériver. Et lorsque la bouche de Lily remplaça enfin sa main, un gémissement, grave et vulnérable lui échappa. Il rejeta sa tête en arrière et attrapa instinctivement les cheveux de Lily, par pur désir, la guidant dans ses vas et viens et se laissant noyer dans le plaisir.