J'ai à peine le temps de déverrouiller la porte de notre geôle que Zinaida bondit au dehors pour aller s'emparer du pistolet tranquillisant que Nolan a fait tomber un peu plus loin.
Dire qu'il comptait s'en servir sur ce pauvre petit singe sans défense.
King Kong semble assez remonté, en passant... il s'adonne à un véritable déchaînement de fureur sur le corps inerte du filigay, le secouant dans tous les sens tandis qu'il le vilipende avec énergie. Il met clairement du cœur à l'ouvrage.
C'est quand même beau, l'amour vache.
Je réalise que je n'ai pas eu le temps de l'interroger sur Margarita avant de freezer Nolan.
— Dis, Zina, tu sais combien de temps Nono va rester congelé ?
Elle hausse les épaules :
— Plusieurs heures, je dirais.
Crotte.
Bon, bah je vais devoir fouiller le bâtiment par mes propres moyens pour retrouver ma BFF. J'espère que les méchants ne la retiennent pas dans une cachette trop difficile d'accès.
Une fois assurée que son arme est chargée et prête à tirer, Zinaida se dirige vers la porte et enclenche avec prudence la poignée de la petite salle dans laquelle le filigay nous retenait prisonnières. Elle s'avance à pas de velours, me faisant signe que la voie est libre.
Je lui colle au train — King Kong sur mes propres talons — et nous atterrissons dans un long couloir mal éclairé dans lequel plusieurs casiers métalliques reposent négligemment contre les murs. Certains sont renversés, les tiroirs ouverts ou tout simplement absents.
Cette atmosphère pesante et chargée d'ondes négatives donne au lieu des allures de jeu d'horreur.
Il ne manque plus qu'une musique d'ambiance angoissante pour parachever le tableau.
— Oh non ! me désolé-je soudain.
— Quoi ?
— J'ai oublié d'entonner une formule avant de congeler Nolan.
— C'est si grave que ça ? se moque ma comparse.
— Bah, ça rendra vachement moins bien à l'écran le jour où ma vie sera adaptée en version cinématographique.
J'ai à peine le temps de finir ma phrase qu'un grand type à l'air patibulaire surgit d'une pièce, un peu plus loin sur notre gauche.
Ça ne peut être qu'un signe du destin. Retrouvant tout mon entrain, je souris d'anticipation et je déploie Méduse dans sa direction :
— Hocus pocus !
Mon adversaire reste figé debout durant deux bonnes secondes avant d'aller s'écraser au sol dans un bruit mat.
— Voilà qui est mieux, me ragaillardis-je.
Et en plus, cela m'a donné une bonne idée de la portée de mon arme. Il devait bien y avoir dix bons mètres entre Méduse et lui.
Si j'avais su qu'une baguette pouvait tirer si loin...
— Viens, c'est par là, m'annonce Zinaida en me sortant de mes songes.
— Comment tu peux le savoir ? l'interrogé-je en avisant avec réticence la partie du couloir qu'elle m'indique et qui se trouve à l'opposé de là où gît ma dernière victime.
— Je reconnais l'endroit. On est dans une ancienne usine de papiers, à deux pas du Simba. J'aurais dû me douter que cette bande de bouffons comptait nous ramener ici lorsque j'ai entendu Serge — ou quelque soit son nom — mentionner l'auberge.
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Deka Kerberos - Tome 1
ParanormalJ'adore ma vie ! Enfin, jusqu'ici... Une boulette, et c'est l'apocalypse ! En me levant ce matin, je ne m'attendais pas à me retrouver plongée au cœur d'un conflit surnaturel impliquant rien de moins que la fin du monde. Ce n'était assurément pas no...