Raïssa est morte

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— Djibril ! Djibril ! Djibril ? Djibril, qu’est-ce que tu fais dans ce bar ? Ce monde n’est pas le tien.
Djibril a du mal à répondre à Grégoire. Il s’est perdu. Il ne sait pas où il est. Comme dans un tourbillon, il est submergé par les idées qui pataugent dans son esprit. C’est la première fois qu’il se trouve dans cet état d’ébriété. L’alcool s’avère être son remède.
— Je veux ma liberté. Je ne veux que ma liberté. Djibril répète incessamment le mot liberté.
Grégoire qui connait tous les coins et recoins de cet immense bar essaie tant bien que mal de le soulever. La différence de poids est alarmante. Grégoire arrive quand même à le porter sur ses épaules. Il le met dans sa caisse et l’amène dans sa maison. Il est trois heures du matin quand ils sont arrivés dans la maison de Grégoire. Djibril ne se rappelle de rien. Il s’est profondément endormi.

Au petit matin, c’est un petit mal de tête qui réveille Djibril. Grégoire a déjà préparé des œufs pour le petit déjeuner. Il lui demande de venir dans la salle à manger. Les deux amis se regardent. Grégoire ne se remet surtout pas de la nuit dernière. Même s’il a l’habitude de boire, il n’a jamais pris une telle quantité de vin. Voir Djibril dans cet état lui paraît bizarre.
— Mon ami, qu’est-ce qui se passe ? Je me suis vraiment inquiété pour toi ?
— Je suis sincèrement désolé de t’avoir mis dans cet état. Je suis très fatigué. Je vais rentrer chez moi.
— Comment ça tu vas rentrer chez toi ? Tu es mon ami. Je me demande déjà comment as-tu fait pour arriver dans ce bar ?
— Tu m’as déjà dit une fois que l’alcool est parfois un bon remède. Nous n’avons pas les mêmes religions. La mienne m’interdit de goûter à l’alcool. Toutefois, j’avais une grave envie de me soulager.
— Cela fait vingt ans que je te connais. Donc, dis-moi ce qui te tracasse. Ne me mens pas.
Grégoire connait son ami. Il sait pertinemment qu’il y a quelque chose qui est en train de se passer. Il persiste à lui demander les raisons de sa mine étrange.
— S’il te plaît, dis-moi ce qui se passe frère. Tu sais bel et bien que je suis têtu. Donc, si je te dis, tu dois me croire. Quelque chose t’inquiète et je veux savoir. Grégoire ne lâche pas l’affaire.
Les larmes de Djibril occupent tout son visage. Il grelotte comme s’il était dans une sphère glaciale. Il demande à son ami de ne pas le juger.
— S’il te plaît, ne me juge pas. C’est juste une erreur.
— Bon sang, dis-moi ce que tu as fait mon frère.
— J’ai violé Raïssa.
— Quoi ? Tu as fait quoi ? Grégoire se lève.
— Mon ami, ce n’est pas ce que tu crois. C’est comme si on m’a drogué. Ce qui me fait peur, c’est qu’au moment de quitter la chambre d’hôtel, il y avait beaucoup de sang.
— Je ne comprends absolument rien de ce que tu me dis là. Hôtel ? Raïssa ? Qu’est-ce que tu as avec elle ?
— Je ne te l’ai jamais dit mais je sors avec Raïssa depuis cinq mois. J’ai voulu passer la nuit avec elle. Je voulais juste lui montrer combien je l’aimais. Malheureusement, elle a refusé. J’ai forcé et finalement je l’ai violée.

Le dialogue est interrompu par un bruit dehors. Grégoire constate qu’il y a les gyrophares des voitures de police qui clignotent dehors. Il ouvre la porte. Un homme en béret vert s’approche de lui. Il lui dit.
— Où est Djibril ? Nous savons qu’il est là.
— Veuillez attendre cher commissaire. Djibril est ici mais qu’est-ce qu’il a fait ?
— Cet imbécile a violé et tué une jeune dame du nom de Raïssa.

À suivre…

Pots Cassés 🥃❌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant