— Y a quoi ? Tu connais cet homme ? La réplique de Maître Albertine est immédiate.
— Si, je le connais mais je ne savais pas qu’il était un homme si riche possédant même un hôtel.
— D’où est-ce que tu le connais déjà ?
— Raïssa m’a une fois parlé de lui. Elle travaillait dans un dossier depuis des mois. Elle devait d’ailleurs rencontrer un certain Monsieur Mendy. Si je ne me trompe pas, c’est ce même Stéphane Mendy.
— Je ne te suis pas Djibril. Quel genre de dossier ? C’est important que tu m’en dises plus.
— Dans notre agence de presse, il n’y a que deux journalistes d’investigation : Grégoire et Raïssa. Celle-ci ne dormait plus tellement elle était obsédée par ce dossier. Elle y mettait du sien. Elle me parlait tout le temps de ce dossier. Et comme je viens de te le dire, Raïssa devait avoir une interview avec cet homme.
— T’en es certain ? Maître Albertine ne s’attendait pas à cette découverte.
— Évidemment que c’est lui. Ça ne peut être que cet homme. Le rapprochement se fait immédiatement.
— Est-ce que Raïssa l’avait finalement rencontré ? Une autre question de Maître Albertine s’affiche.
— Je ne sais pas. J’avais même oublié cette affaire. Elle ne m’avait pas beaucoup informé quant à cette rencontre. Raïssa était trop cachottière. Son métier ne lui permettait pas de partager tous ses secrets avec moi. Il y a des détails qu’elle gardait pour elle. S’il y a une chose qui est sûre, c’est qu’elle consacrait beaucoup d’énergies à ce dossier.
— Mais que peut bien contenir ce dossier ?
— Bah, je n’en sais pas grand-chose. Ça doit être un dossier très complexe car Raïssa voulait qu’il soit l’aboutissement d’un long travail. Elle me disait qu’après ce travail, elle allait m’inviter pour célébrer sa victoire.
— C’est trop louche. Mon fils, ce que tu viens de me dire est un nouveau départ. Je dois partir maintenant car je suis obligée de savoir ce qui se trouve dans cet énigmatique dossier. Est-ce que Grégoire peut m’aider là-dessus du moment qu’il est lui aussi un journaliste d’investigation ?
— Grégoire est mon meilleur ami. Il est un journaliste qualifié et patenté, l’un des meilleurs du pays. Certes, il n’a jamais eu de problème avec Raïssa, mais il y avait une visible concurrence entre eux. Donc, je doute qu’elle puisse partager les éléments de ce dossier avec lui. Chacun voulait toucher le graal. Chacun voulait remporter le scalp. Surtout, chacun voulait avoir le meilleur scoop.
— Scoop ? Cela veut dire quoi ? Maître Albertine n’est pas une initiée dans le milieu journalistique. Elle ne maîtrise pas le contenu du vocabulaire des journalistes. Raison pour laquelle, elle veut tout savoir.
— Un scoop est un anglicisme qui désigne une information exclusive, une primeur, une nouvelle qu’aucun média ou qu’aucune personne n’a encore rapportée. Tous les journalistes veulent se tailler la part du lion. Nous tous travaillons pour avoir des scoops. Plus encore, les journalistes d’investigation ne recherchent que des scoops. Contrairement à moi qui suis un agencier et un journaliste reporter d’images.
— Je veux savoir. Vas-y dis-moi ce que ça signifie. Maître Albertine continue de prendre des notes à l’aide de son bloc-notes.
— L’agencier travaille pour une agence de presse, soit au desk, où les journalistes sélectionnent, corrigent ou réécrivent les dépêches qui leur sont envoyées par les correspondants du monde entier, soit sur le terrain, en tant que correspondant. Le journaliste reporter d’images, de son côté, réalise des reportages pour les journaux et les magazines télévisés. Caméra à l’épaule, il couvre tous les sujets d’actualité et les événements du monde. C’est un électron libre qui doit disposer de grandes capacités d’autonomie.
— C’est bon pour aujourd’hui. On a trop parlé. Je m’en vais maintenant. Le vrai travail vient de commencer. Je vais essayer de rencontrer Grégoire pour voir s’il en connaît d’avantage. De ton côté, prépare-toi. Tu vas être transféré dès demain à huit heures. N’oublie pas de prier beaucoup. Et sache que je t’aime mon fils. Tu es un cadeau du ciel et ta place n’est pas dans une prison.
— Je t’aime aussi maman. S’il te plaît, reviens vite me voir. Une chose, pourquoi, je ne peux pas voir Grégoire ? Depuis mon arrestation, il n’est même pas venu me voir.
— Grégoire t’aime beaucoup. Il ne dort plus suffisamment. Il cherche tous les moyens de te sortir de là. L’affaire est par contre si délicate que ceux qui s’en chargent ont interdit toutes les visites. C’est parce que je suis ton avocate que je puisse venir te voir.
— D’accord maître. Dis à Grégoire que je l’aime beaucoup et qu’il me manque énormément. Qu’il vienne me voir dès que possible.
Un homme en tenue vient clore la discussion. Il demande à Djibril de se lever et de le suivre.
Maître Albertine quitte la prison l’esprit bourré de questions. Elle veut urgemment aller à l’agence de presse GalsenVoice. C’est là-bas qu’elle se dirige. Quand elle est arrivée, elle croise Grégoire à l’entrée de la porte. Il vient de terminer sa journée. Il est sur le point de rentrer.
— Salut Maître, Grégoire hèle Maître Albertine.
— Comment vas-tu Grégoire ?
— Vous pouvez deviner. Je suis trop dépossédé de mes moyens. Je n’arrête pas de penser à mon ami. Je ne mange plus. Je ne bois plus. Dormir est un luxe que je ne peux m’octroyer. Je suis si affligé que je ne sais plus quoi faire.
— Ça ira Grégoire. Ça ira Grégoire. Lui rétorque l’avocate.
— Mais qu’est-ce qui vous amène par-là ? Lui demande le jeune homme l’esprit dépassé.
— Je suis venu te voir. J’ai des questions à te poser. Et ce sont des questions très importantes pour la défense de ton ami. On peut s’assoir quelque part pour en discuter.
— Allons chez moi. Ce n’est pas loin d’ici. C’est plus discret et spacieux.
— D’accord.
Chacun prend sa voiture. Ils contournent la corniche. Des minutes plus tard, ils s’arrêtent devant un immeuble de couleur blanche. Ils entrent dans un appartement. Et à Grégoire de lui demander de s’assoir le temps de lui trouver quelque chose à boire.
— Mettez-vous à l’aise. Je vais vous apporter de l’eau. Il fait trop chaud ces temps-ci.
Maître Albertine s’installe dans le salon. Devant elle, sur une table vitrée, des documents de tous ordres s’y trouvent éparpillés. Elle peut lire sur la couverture d’un classeur les mots suivants : « Dossier A-380 ». Elle n’a pas le temps de l’ouvrir car Grégoire est revenu avec un verre d’eau.
Deux minutes plus tard, après avoir bue quelques gorgées d’eau, Maître Albertine pose une question à Grégoire.
— Alors Grégoire, j’ai su ce matin que tu es l’un des plus grands journalistes d’investigation du pays. Raïssa, ta collègue également, était une brillante journaliste d’investigation. D’ailleurs, elle travaillait sur un dossier très délicat et j’aimerais savoir si par solidarité professionnelle elle a eu à t’en parler.
Grégoire est pressé de ranger tous les documents sur le classeur. Elle prend le classeur et entre dans sa chambre. Une réaction qui à surpris Maître Albertine.
À suivre…
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Pots Cassés 🥃❌
AkcjaEst-ce logique de payer pour un crime qui peut-être n'est pas le sien ? Une question qui constitue la charpente de cette histoire. Les personnages sont appelés à tour de rôle à découvrir des vérités profondes qui se cachent derrière des chimères. De...