Entrée en lice de Maître Albertine

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— Il doit sûrement y avoir un malentendu. Djibril ne peut pas faire une telle chose. C’est un homme bien. Peut-être que c’est une erreur mais cet homme ne ferait même pas de mal à une mouche.
Grégoire tente de convaincre le gendarme. Il essaie de justifier l’injustifiable. Djibril vient, il y a moins de cinq minutes, de lui avouer son acte.
— Cher monsieur, vous n’allez pas nous apprendre notre métier. Nous savons bien ce que nous faisons. Si vous avez des choses à dire, venez à la brigade.

Voyant Grégoire discuter avec le gendarme, Djibril émet des signes de palpitations. Il s’agenouille hurlant à haute voix.
— Je suis foutu. Je suis foutu. Je suis foutu.
Ce ne sont pas ses remontrances qui vont empêcher les limiers de faire leur travail. Ils se dirigent vers le jeune homme.
_  Monsieur Djibril, vous êtes en état d’arrestation pour la mort de Raïssa.
— Je suis désolé. Je ne voulais pas lui faire du mal. Je vous le jure devant Dieu. Vous devez me croire.
Djibril est bien menotté. Il est mis dans une des voitures de la gendarmerie. Le convoi prend la direction de la brigade.
Arrivés sur les lieux, ils descendent des voitures. Djibril est mis dans une cave. Il laisse ses larmes affirmer son chagrin.

Grégoire prend sa voiture. Il arrive à son tour à la brigade. Il veut savoir dans quelles conditions est son ami. Un autre gendarme s’approche et lui dit.
— Mon ami, je vais vous donner un conseil. Allez chercher le meilleur des avocats. Votre ami est mouillé jusqu’au cou. Il a été vendu par les caméras de surveillance. Il n’y a aucune issue possible.
— Mais est-ce que je peux le voir ? Je dois lui dire de tenir bon. Je ferai tout mon possible pour qu’il sorte de là. Cette histoire est pathétique à mes yeux. Ce n’est pas le Djibril que je connais.
— Je suis désolé mais le commandant a interdit aux éléments d’accepter les visites. Jusqu’à nouvel ordre, personne ne pourra voir votre ami.

À peine sorti de la brigade, Grégoire prend la direction du centre-ville. Il veut rechercher le meilleur avocat. Il prend son smartphone pour trouver un cabinet d’avocats. Il arrive au cabinet de Maître Albertine. Celle-ci est réputé être la meilleure robe noire de cette contrée. Elle l’accueille dans son bureau.
— Que me vaut votre venue cher monsieur ?
— Je m’appelle Grégoire. La gendarmerie vient d’arrêter mon ami.
— Qu’est-ce qu’il a fait ?
— Il est accusé d’avoir violé et tué une fille du nom de Raïssa. Celle-ci est une camarade.
L’avocate ne le laisse pas terminer. Elle prend son sac de couleur beige. Elle rétorque à Grégoire.
— Levez-vous, on y va. Il n’y a pas de temps à perdre.

La distance est amoindrie par la vitesse torrentielle de la voiture de Grégoire. À leur arrivée, Djibril est déjà en salle d’interrogation. Son interrogatoire commence et les enquêteurs veulent lui tirer les vers du nez.
— Vous l’avez tuée. Oui ou non ?
— Mon client ne va pas vous répondre. Je veux parler avec lui. Maître Albertine fait irruption dans la salle.
Désemparés, les trois enquêteurs la regardent. Le commandant qui considère cette affaire comme sensible se désole de l’entrée impromptue de l’avocat. Hélas, il n’y peut rien car Maître Albertine jouit de tous les droits pour arrêter l’interrogatoire.
Les enquêteurs sortent de la salle. Ils laissent l’avocate et son client seuls.
— Tu dois me dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Jusqu’à présent, je n’ai jamais perdu un procès. Mes clients sortent toujours satisfaits des procès. Je t’écoute.
— Qui vous a demandée de me défendre ?
— C’est ton ami Grégoire. Il vient de me déposer.
Djibril explique l’histoire à son avocate. Celle-ci prend note. Elle lit attentivement toutes les gesticulations de son client. Elle sait que Djibril est en train de lui raconter les moindres détails de sa cauchemardesque nuit. À la fin, elle lui répond.
— Je suis désolé mais ce sera très difficile de te défendre. Je ne pense même que je pourrai te sortir de là. Je suis désolée mais il serait mieux pour Grégoire de chercher un autre avocat.

Dans la voiture de Grégoire, Maître Albertine lui conseille de trouver un autre avocat. Grégoire ne l’entend pas de cette oreille. Il essaie de convaincre l’avocate.
— S’il vous plaît, ne laissez pas mon ami comme ça. Depuis toujours, on est ensemble. Je suis prêt à vous payer tous les honoraires possibles. Avez-vous une fois eu un ami ou une amie qui vous est proche ? Grégoire pleure et supplie Maître Albertine d’aider Djibril.
L’avocate se rappelle de la mort tragique de sa meilleure amie par noyade il y a quelques années. Elle comprend le désarroi et la consternation de Grégoire. Elle finit par lui avouer.
— D’accord, je vais défendre votre ami.

À suivre…

Pots Cassés 🥃❌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant