Énigme

143 37 0
                                    

— Elle s’est endormie. Comment est-ce possible ? Elle est fatiguée sûrement.
Grégoire se dirige vers le coffre-fort. Il manipule les boutons et ouvre le coffre-fort. Beaucoup de choses s’y cachent. Grégoire jette deux coups d’œil sur Solange qui dort encore.
Il sort une enveloppe du coffre-fort, le referme et ressort du bureau.
Il rejoint une nouvelle fois le salon.
— Lève-toi, on y va.
— Je ne quitterai pas ce bordel sans du pognon. Félix répond à Grégoire.
— Je vais récupérer de l’argent à la banque. On y va. Tu commences à me les mettre.
— D’accord.
Grégoire et Félix quittent la maison. Grégoire ne se soucie pas de Solange. Il la laisse dans le bureau continuer son sommeil. À son retour, il veut terminer sa séance de jambes en l’air.
— Depuis que je suis Solange, je n’ai jamais vu une personne comme Grégoire. Alors comme ça, cet imbécile est derrière tout ça. Maman avait raison de douter de lui. Lui et son père vont regretter leur séjour sur terre.
Solange ne dormait pas. Elle avait juste fermé ses yeux pour que Grégoire ne se rende pas compte de son enregistrement. Depuis le salon, elle a tout enregistré. Sourire aux lèvres, elle réécoute la discussion entre Grégoire et Félix.
Solange se dirige à son tour vers le coffre-fort. Le code secret n’est plus un mystère. Elle claviote les boutons concernés un à un et le coffre-fort s’ouvre. Elle ouvre les trois classeurs qui sont à l’intérieur du coffre-fort un à un. Trois enveloppes remplies d’argent s’y trouvent également. Elle ferme à clé la porte du bureau. Tous les dossiers sont déposés sur la table. Les deux premiers classeurs couvrent des dossiers gouvernementaux. Ce sont des scandales financiers incroyables. Solange se sent stupéfiée par les sommes en jeu. Quatre ministres sont concernés. Sur le troisième classeur, il y a le fameux dossier A-380. Le ministre de l’intérieur est cité plusieurs fois dans ce dossier. C’est une affaire de blanchiment d’argent. Un grand réseau de trafiquants importe depuis une décennie des kilogrammes de stupéfiants et de drogue dans le pays. Ces dealers utilisent les hôtels de Stéphane pour vendre ces produits. Des jeunes filles aussi sont vendues dans les chefferies asiatiques.
Solange ne prend aucun risque. Elle n’a pas le temps de lire tous les dossiers. Elle allume la petite photocopieuse. Elle veut avoir les copies de tous les documents et remettre après les classeurs dans le coffre-fort.

Grégoire gare la voiture dans une brasserie. Elle prend deux bouteilles de soda et reprend le volant. Les deux hommes ne discutent pas. Il se voient en chiens de faïence. La voiture ne s’arrête pas. Grégoire arpente les quartiers un à un. Ce long trafic ne sourit guère à Félix.
— Où allons-nous ? Tu as dépassé plusieurs banques.
— Calme-toi mon frère. S’il te plaît, ne prends pas mes mots de tout à l’heure au sérieux. J’étais juste énervé. Je vais te donner beaucoup d’argent. Mais, tu dois quitter le pays.
— Cela va dépendre de toi. Je ne veux pas aller en prison. Je quitterai le pays dès aujourd’hui.
— Et ton ami Gilbert ? Que peut-on faire pour qu’il ne parle pas ?
— Je n’ai pas d’ami. Gilbert n’est pas mon ami. C’est ton problème. Dès que j’aurais quitté ce pays, libre à toi de faire ce que tu veux.
— D’accord, nous allons bientôt arriver.
— J’ai soif. Peux-tu garer la voiture ? Je veux acheter quelque chose à boire.
— Tu peux prendre cette bouteille de soda. Je viens de l’acheter.
— C’est bon, je ne vais pas boire cette bouteille. Je vais descendre en acheter dans cette boutique.
— Tu crois qu’il y a du poison dedans. Ne me fais pas rire Félix. Je ne peux pas arrêter la voiture ici. Nous devons faire vite. J’ai une réunion dans une trentaine de minutes. Comme que tu doutes de ma bonne fois, tu peux regarder ; je vais prendre quelques gorgées.
Grégoire ouvre la bouteille. Il boit pendant dix secondes. Il lui tend la bouteille.
— J’espère que tu ne doutes plus maintenant. Tiens cette bouteille. Je dois me concentrer sur le volant.
— Okay, mais fais vite. Je veux quitter ce pays.
Félix boit à son tour. Il fixe son regard sur le grand paysage.
Quelques minutes plus tard, Félix lui dit.
— S’il te plaît, peux-tu garer la voiture. Je veux uriner.
— Putain ! Okay fais vite.
Félix descend de la voiture. Il contourne la route. Il va de l’autre côté.
Grégoire sort de sa poche un sachet contenant de la poudre blanche. Il prend la bouteille de Félix. Quelques portions de la poudre avant de refermer la bouteille. Il remue tout.
Félix revient cinq minutes après. Il retrouve son siège. Encore dix minutes dans la voiture. Ils n’arrivent toujours pas dans une banque. Une situation qui déplaît à Félix.
— Je ne sais pas ce que tu manigances. Mais je t’aurais prévenu. Si tu tentes quoi que ce soit, je t’assure que tu diras à dieu à ce monde.
— Calme-toi fils, on est bientôt arrivés.
Félix rouvre sa bouteille. Il se désaltère encore une fois. Ses yeux deviennent petit à petit flous. Il éprouvent beaucoup de difficultés à voir. Des vertiges le secouent. Il finit par dormir.
— Petit vaurien, tu t’es mesuré à moi sans me connaître. Je suis mille fois plus rusé que toi. Tu ne vas pas raconter cette histoire.

Solange a déjà tout photocopié. Elle envoie un message à Grégoire.
— Mon amour, tu es où ? Je ne sais même pas quand je me suis endormie. Je vais rentrer chez moi.
Grégoire lui envoie un message à son tour.
— Je suis désolé mon amour. Je ne voulais pas te réveiller. Je suis sorti pour régler une urgence. D’accord, tu peux rentrer. Je te ferai signe après.
Solange remet chaque chose à sa place. Le coffre-fort est bien refermé. Elle rentre chez elle. Elle a tout ce qui lui faut pour faire sortir sa mère et Djibril de prison. Elle est aux anges.

— Où est-ce que je suis ? Demande Félix. Ses mains sont bien ligotées. Il est bien attaché sur une chaise.
— Mon cher Félix, qu’est-ce que ça te fait d’être impuissant ? Je suis imbattable. Je te le répète. Quiconque se met sur mon chemin sera écrasé.
Grégoire assène des coups à Félix. Il ne lui laisse pas le temps de parler. Ses gémissements ne peuvent pas sortir de ce labyrinthe. Grégoire sort un flingue dans l’enveloppe qu’il avaient récupérée dans le coffre-fort. Il le pointe sur le front de Félix. Celui-ci hurle.
— Non, non, non. S’il te plaît, ne me tue pas.
Grégoire enlève le pistolet et dit à Félix.
— Tu veux que je te laisse partir ?
— Oui, s’il te plaît.
— À une seule condition.
— Laquelle.
Grégoire lui montre son téléphone. Il veut l’enregistrer.
— Je veux que tu mettes toutes les accusations sur le compte de mon père.
_ Tu me laisseras partir après ?
— Mieux, je vais te donner de l’argent et après tu quitteras ce pays.
Félix accepte le deal. Sur l’enregistrement, on peut l’entendre accuser Stéphane.
— C’est fait. Je veux maintenant partir.
— Tu vas partir mais en enfer. Trois balles sur la tête de Félix. Grégoire a tué Félix. Il quitte le lieu.

Le lendemain, Solange est partie voir Maître Albertine à la prison.
— Maman, dans quel cimetière a-t-on enterré Raïssa ?
— Je ne sais pas. Pourquoi cette question ?
— J’ai déjà vu une personne morte. J’ai déjà vu une personne violée. Mais je ne n’ai jamais vu des obsèques sans inhumation de la personne morte. À moins qu’elle soit décédée dans un océan et que son corps soit introuvable.

À suivre…

Pots Cassés 🥃❌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant