Chapitre 19 : Une sirène disparue {Réécris}

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Le supplice de la goutte d'eau. Une méthode souvent employée dans les tortures, non pas pour les dommages physiques, mais pour les ravages psychologiques qu'elle engendre.

Olympe connaissait bien cette forme de torture. Il n'était pas rare qu'elle se retrouve attachée, incapable de bouger. Le goutte-à-goutte la forçait à se transformer en sirène, avant de se déshydrater rapidement pour reprendre forme humaine, et ainsi recommencer.

Encore, encore, encore, encore, encore. Un cycle sans fin.

À force, la douleur, à la fois physique et mentale, devenait insupportable.

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Compter. C'était sa seule échappatoire pour ne pas sombrer dans la folie.

Elle n'avait les mains attachées, mais avait réussi à se déplacer hors de la trajectoire des gouttes d'eau. Cependant, elle fut brutalement interrompue dans son comptage lorsque la trappe s'ouvrit brusquement, révélant Jake.

– Toujours en pleine forme, à ce que je vois. Tiens, je t'ai apporté un peu d'eau.

Un second verre s'écrasa sur elle, les éclats de verre pénétrant sa peau, déclenchant sa transformation forcée. Encore une fois, elle ressentit cette douleur aiguë, aggravée par le manque d'eau. Le rire cruel de Jake résonna avant que la trappe ne se referme.

Olympe ne put retenir ses larmes. Elle se détestait. Elle s'était juré de devenir plus forte, mais au lieu de s'entraîner sérieusement, elle avait passé son temps à faire des blagues à l'équipage. Et maintenant, elle se retrouvait là, seule, peut-être condamnée à mourir après une dispute avec son père.

Elle ferma les yeux, cherchant à étouffer ses larmes. Mais aussitôt, elle revit les visages de ses anciens tortionnaires dans l'obscurité. Elle aurait voulu serrer sa peluche contre elle, ou mieux encore, se réfugier dans les bras rassurants de Marco ou Barbe Blanche.

Si seulement elle avait été plus forte. Dans ce monde, seule la force comptait. Elle s'était trop appuyée sur l'équipage de Roger et maintenant celui de Barbe Blanche, pensant qu'ils la protégeraient toujours. Et c'était vrai, ils l'avaient toujours protégée. Mais il y avait des moments où l'on se retrouvait seul, sans aide. Et dans ces moments-là, personne ne pouvait vous sauver.

Elle craqua enfin, pleurant silencieusement avant que ses sanglots ne se transforment en cris de rage.

– Marco, Papa, au secours ! J'ai tellement peur ! Je ne veux plus être enfermée comme ça ! Venez m'aider ! Marco, sauve-moi ! Ils sont là... Ils sont toujours là...

Ses larmes coulaient abondamment, et elle n'osait ni fermer les yeux, ni les ouvrir. Peu importait ce qu'elle faisait, elle était plongée dans le noir. Et ce noir, il était habité par leurs rires mesquins, des ombres de son passé.

Pendant ce temps, Marco redressa la tête, jetant un regard autour de lui. Ses frères riaient, mangeant bruyamment à la table commune, mais son regard se porta sur la table des filles. Olympe n'y était pas. Il fronça les sourcils, un geste que Barbe Blanche ne manqua pas de remarquer.

– Qu'est-ce qu'il y a, mon fils ? Quand tu fronces les sourcils, ce n'est jamais bon signe.

– Olympe n'est pas à table.

– Elle doit bouder, grogna Barbe Blanche, encore vexé par leur dernière dispute.

– Je vais la chercher, elle ne doit pas sauter de repas, c'est mauvais pour son corps.

– C'est vrai qu'elle ne prend pas beaucoup de poids, cette petite sirène, plaisanta Vista. Il lui manque bien dix à quinze kilos.

Marco se leva, se dirigeant vers le dortoir des filles. Il toqua doucement.

{Marco x Oc} Un âme sœur de pirateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant