Chapitre 26 : Piéger {Réécris}

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Marco mordit brusquement dans son ananas, frustré. Voilà déjà trois jours qu'Olympe l'évitait en restant sous l'eau. Rose et Mitsuki, quant à elles, avaient tenu à peine une demi-journée avant de devoir remonter, la vie aquatique étant bien trop difficile pour elles. Leur punition ? Attachées au mât principal, elles n'avaient pas bougé de là depuis, sauf pour de brèves escapades aux toilettes.

Mais pour Olympe, c'était différent. Il n'avait aucune raison valable pour la forcer à revenir à bord. Elle survivait aisément sous l'eau, se nourrissant d'algues, dormant avec les poissons qui suivaient le navire, et parvenait même à maintenir son entraînement quotidien. Marco soupira en attrapant le journal fraîchement livré par la mouette et la remercia d'un hochement de tête.

-Tu vois, je te l'avais dit, il est capable de parler aux oiseaux ! railla Rose depuis son perchoir.

Marco haussa les sourcils.

-Rose, une fois détachée, tu t'occuperas seule de la lessive.

-Quoi ? Non, Marco ! Ce n'est pas ma faute si tu communiques avec tes semblables !

-Une semaine.

-Sérieusement ?

-Deux semaines.

Rose grogna alors qu'Izou et Tatch éclataient de rire. Marco, quant à lui, détourna son attention vers le journal, éclatant de rire en courant vers Barbe Blanche.

-Père ! Père !

Barbe Blanche leva un sourcil, intrigué par la joie soudaine de son fils.

-Eh bien, que se passe-t-il ? Olympe est enfin remontée sur le navire ?

-Non, c'est Roger ! Le journal parle de lui !

Avant que Barbe Blanche ne puisse répondre, un éclat d'eau surgit près du bord du navire. Olympe émergea agilement de la mer, s'installant sur le pont. Elle souriait en entendant le nom de Roger, mais elle oublia rapidement qu'elle n'avait plus de jambes humaines et trébucha lourdement, s'étalant de tout son long sur le bois du navire, sous les rires moqueurs des pirates qui l'entouraient.

Marco, amusé, ne perdit pas de temps. Il se précipita vers elle, la saisit rapidement et l'attacha elle aussi au mât, provoquant une nouvelle vague de rires.

-Non ! Marco, libère-moi ! Ou au moins, lis-moi ce que le journal dit ! supplia Olympe en se tortillant.

Marco l'ignora ostensiblement, tendant le journal à Barbe Blanche, qui éclata de rire en le parcourant.

-Ma fille, tu t'es fait avoir. Il n'y a absolument rien sur Roger dans ce journal.

Olympe, vexée, tira furieusement sur ses liens.

-Quoi ? Marco ! Ce n'est pas juste ! Libère-moi ou je t'empoisonne !

-Tu ne peux pas m'empoisonner. Dois-je te rappeler que je suis un phénix ? répondit-il avec un sourire en coin.

-Une mouette, tu veux dire, répliqua Mitsuki en étouffant un rire.

Marco tourna lentement la tête vers elle.

-Mitsuki, tu veux rejoindre ta sœur pour le linge ?

-Non, ça ira. Merci, répliqua-t-elle immédiatement, redressant ses épaules.

Les jours passèrent, et au bout de quatre jours, Rose et Mitsuki furent enfin libérées. Cependant, Izou se retrouva à son tour attaché au mât, une punition qui ne surprit personne. Tous soupçonnaient que Marco l'avait mis là pour tenir compagnie à Olympe, mais personne n'osa se plaindre. Personne, sauf l'intéressé.

-Père ! Marine à dix heures ! Je vois trois navires ! hurla un pirate depuis le nid-de-pie.

Barbe Blanche fronça légèrement les sourcils.

-Seulement trois ? Cela signifie qu'un amiral pourrait être avec eux. Marco, envole-toi et vois qui est à bord. Quant aux autres, préparez-vous au combat !

Tous les membres de l'équipage se mirent en mouvement, courant ici et là pour se préparer à l'affrontement imminent. Tous, sauf deux.

Oubliés dans le tumulte, Olympe et Izou, toujours attachés au mât, regardaient impuissants la scène se dérouler autour d'eux.

-Eh bien, je suis désolée, Izou. Si Marco n'était pas aussi protecteur, tu n'en serais pas là, s'excusa Olympe.

-Ne t'inquiète pas. Si je peux t'aider, cela me va. Et puis, j'ai mérité cette punition.

-Tu as seulement cassé un verre...

-Peut-être que ce verre avait une valeur sentimentale pour Marco.

-S'il y tenait tant, il le garderait dans sa cabine.

Izou hocha la tête, un sourire amusé sur les lèvres.

-Sinon, tes cauchemars, ça va mieux ? demanda-t-il finalement.

Olympe baissa doucement la tête, son sourire se fanant un instant. Puis elle la releva, une lueur de détermination dans les yeux.

-Ils sont moins fréquents, et moins violents. La première nuit que j'ai passée avec père, je n'en ai pas fait du tout. C'était agréable, même si je pense que c'était surtout grâce à l'alcool.

Izou sourit doucement.

-As-tu déjà rêvé ?

-Non... Quand je ne fais pas de cauchemars, c'est juste noir. Rien du tout. Mais c'est reposant, en quelque sorte.

Ils observèrent silencieusement leurs camarades se préparer au combat, un spectacle étrange vu de leur position immobilisée.

-C'est quand même dangereux tout ça, remarqua Olympe après un moment.

-Oui, on pourrait se faire tuer facilement, mais encore faudrait-il qu'ils montent à bord.

-Ce qui n'arrivera jamais.

...

-Izou, j'ai l'impression de voir des marines grimper à bord.

-Fais comme moi, ferme les yeux, et ils n'existent plus.

...

-Izou, ton plan ne marche pas. J'ai comme l'impression d'entendre un marine crier 'Attrapons-les, ils feront d'excellents otages !'

Izou garda le silence un instant avant de soupirer.

-Olympe, tu as raison. Fermer les yeux ne suffit pas.

Les cordes qui les maintenaient attachés tombèrent soudainement, libérant leurs mouvements. Ils se levèrent d'un bond, levant les bras au ciel, triomphants.

-On est libres !

Mais avant qu'ils ne puissent savourer leur liberté, un marine surgit et leur passa immédiatement des menottes. Olympe, en réponse, lui décocha un coup de genou si violent dans l'entrejambe que le marine s'effondra, gémissant de douleur. Izou grimaça.

-Où as-tu appris cette technique ?

-Rayleigh et Roger. Je me suis entraînée sur les marines et sur Baggy.

-C'est une attaque redoutable.

-Ce n'est rien comparé à l'attaque du caillou.

-Le caillou ?

-Oui ! Je te montrerai sur père, si tu veux. Ça marche à tous les coups, même sur toi.

-Comment ça, sur moi ?

Olympe leva les yeux au ciel.

-Izou, on n'a pas le temps pour ça ! Nous avons des menottes, et nos frères se battent en ce moment même !

Izou acquiesça, fouillant rapidement le marine inconscient pour récupérer les clés. Une fois libérés, ils récupérèrent les pistolets d'Izou et se dirigèrent vers la réserve d'armes.

-Tu vas prendre quoi ? demanda Izou.

Olympe sourit fièrement en saisissant une lance.

-Je vais te montrer le fruit de mon entraînement.

Izou hocha la tête avec un sourire, et ensemble, ils rejoignirent enfin la bataille.

{Marco x Oc} Un âme sœur de pirateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant