doux instants

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Des larmes dévalaient les joues de Drago alors qu'Hermione reprit ses esprits.

Elle était bouche bée. Le soir où elle avait revu Drago pour la première fois, le sang qu'elle avait aperçu sur son visage était en réalité celui de Lucius Malfoy. Et sa mère venait de mourir sous ses yeux. Elle eut une folle envie de le prendre dans ses bras, mais rapidement il continua.

- Tu n'étais pas là, ils m'ont tous dit que tu étais encore au Ministère, et après que Blaise nous ait ... gentillement demandé de foutre le camp de sa propriété, on est allés chez Pansy. On lui a expliqué et on a enfin ouvert l'enveloppe que ma mère m'avait confié. A l'intérieur il y avait une lettre, me disant que j'avais une sœur que Voldemort avait enlevée bébé et qu'elle était maintenant aux Etats-Unis. Il y avait aussi un acte de naissance et quelques photos magiques d'elle et de ma mère. Le lendemain je suis retourné en Norvège, pour m'occuper des funérailles de ma mère et voir si mon père ... s'il était ... si j'avais ...

- J'ai compris Drago, l'interrompit Hermione d'une voix très douce. Continue.

Elle l'encouragea d'une pression de la main.

- Je ne voulais pas entrer dans le bunker, mais devant la trappe j'ai vu une vingtaine d'employés. Ils m'ont dit que mon père avait été tabassé et envoyé à Sainte-Mangouste. Alors j'ai enterré ma mère, et je suis allé à l'hôpital en les ordonnant de me prévenir au moindre changement d'état de mon père. Ensuite, je suis parti chercher Piria, je l'ai trouvé à New York au bout de trois semaines. Nous sommes immédiatement rentrés en Angleterre. Ensuite j'ai repris l'entreprise et tu connais la suite.

- Tu n'as pas vu la lumière du soleil pendant quatre ans ?

Il secoua la tête négativement, très lentement, ce qui lui arracha de nouvelles larmes. Instinctivement, Hermione se leva et le prit dans ses bras. Elle glissa une main dans son dos et une autre dans sa nuque, avant d'emmêler ses doigts dans les pointes de ses cheveux longs. Il la serra fort contre lui. Elle l'entendit sangloter dans son cou, le nez enfoui dans ses cheveux.

- Au moment où je suis retourné au bunker, chuchota-t-il, j'ai été soulagé une fraction de seconde de ne pas être un meurtrier et ensuite j'ai ...

Il sanglota un peu plus fort.

- J'aurai préféré qu'il soit mort. Pour ce qu'il m'a fait, ce qu'il a fait à ma mère, ce ... ce ... ce qu'il pourrait faire à Rose et Scorpius, à toi, à Théo, à Pansy et Blaise et à tous les autres. J'aurai dû être capable de l'achever. Je suis faible ... et un monstre de penser ça.

Hermione le serra contre elle. Elle se concentra pour ne pas pleurer à son tour après avoir entendu cette histoire. Une histoire si horrible qui était arrivée à son Drago. Sans qu'elle n'en sache rien, sans qu'elle n'ait rien pu y faire à part le détester pour l'avoir abandonnée contre son gré. Elle se recula, prit son visage dans le creux de ses mains et ancra son regard dans ses yeux gris d'acier.

- Tu n'es pas un monstre Drago. C'est lui le monstre.

Ses yeux gris étaient devenus rouges et inondés de larmes.

- Il ne s'est pas passé un jour sans que je pense à toi, que je fasse tout pour te retrouver Hermione. Je suis tellement désolé de ne pas avoir été là. Je ne pensais qu'à revenir auprès de toi. J'ai même cherché un retourneur de temps pour revenir le jour où mon père est venu me chercher pour ne pas faire la plus grosse erreur de ma vie.

- Si tu avais joué avec un retourneur de temps, je t'assure que je t'aurai décapité sur place, rit Hermione. Pourquoi tu n'as jamais utilisé notre lien ?

Elle avait parlé doucement, comme si elle avait peur de la réponse.

- A ton avis ? Je ne voulais pas que tu viennes à ma recherche et que tu sois piégée dans cet endroit infâme toi aussi.

merci pour les roses, merci aussi pour les épinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant