Une lourde porte de bois taillé, où des vitres siégeaient dans les orifices rectangulaires, s'imposait aux yeux d'Hermione. La poignée était délicate et dorée, recourbée sur elle-même comme par pudeur. Au-dessus de la porte, au milieu de l'embrasure taillée dans le calcaire, reposait un écriteau de marbre sombre, avec gravé en lettres d'or ;
Le Gavroche
Hermione connaissait bien sûr le restaurant, de nom uniquement. Il était le plus cher de Londres. Qu'est-ce que Drago pensait en l'amenant ici ? S'il avait l'intention de l'impressionner, il se fourrait le doigt dans l'œil. Elle était arrivée en avance, et n'était pas étonnée de ne pas avoir trouvé Drago devant la porte.
Deux jours s'étaient écoulés depuis leur retour de Viennes. Elle avait passé le premier avec les jumeaux, et avait profité du jeudi-soir-chez-tati-pansy pour accepter le rendez-vous que Drago lui avait proposé.
Il avait simplement débarqué devant son bureau, armé d'un bouquet de tulipes mauves et d'un joli sourire, lui proposant un dîner le soir même. Il était reparti aussi vite qu'il était arrivé, sans oublier de déposer le bouquet sur son bureau, et un baiser sur le haut de son crâne. Puis il s'était éclipsé, laissant le Bureau des Secrétaires rempli de chuchotements et un Chef de Département des Sports Magiques ronchon.
Beaucoup de choses avaient été dites la dernière nuit en Autriche. Leur amour indéfectible et la fatalité de la situation avaient été évoqués. Drago avait tenté de s'expliquer, puis de soutirer des réponses de la part d'Hermione. Elle n'avait pas cédé, lui promettant seulement de le retrouver.
Et voilà qu'elle allait à un rendez-vous avec Drago. Au Gavroche.
Elle avait, en partie, accepté par peur que Drago ne débarque à l'improviste chez Pansy ce soir-là.
Et elle avait, en partie, accepté pour se retrouver à nouveau en présence de Drago.
En tout cas, elle était définitivement là, à attendre le blond devant la majestueuse porte à la poignée dorée, sous son bloc de marbre décoré de sa fine écriture.
A quoi allait ressembler ce dîner ? Elle s'attendait à ce qu'il lui demande à nouveau des éclaircissements, et une part d'elle le détestait pour ne pas lui laisser le temps qu'il lui fallait, mais une autre, une toute petite, était ravie qu'il lui témoigne son intérêt à chaque seconde. Jamais il ne l'abandonnerait.
Pourtant il l'a fait.
Hermione secoua la tête, envoyant valser la voix insupportable contre les parois de son crâne. La seconde partie, la toute petite, voulait savoir la cause de son départ.
Qu'est ce qui comptait plus qu'elle ?
Qu'est ce qui l'a gardé pendant quatre ans ?
Pourquoi Theo n'est pas revenu avant ?
Pourquoi étaient-ils couverts de sang ?
Est ce qu'il est malade ?
Est ce qu'il est marié ?
Est ce qu'il avait eu d'autres enfants ?
Est-ce que Rose et Scorpius avaient des demi-frères et des demi-sœurs ?
Tu divagues Hermione.
Elle divaguait, en effet. Et Drago, quant à lui, approchait.
Le grand blond, enrobé dans un costume trois pièces bleu marine, avançait d'une démarche déliée. Ses longs cheveux blancs flottaient autours de son doux visage d'une manière envoutante.
VOUS LISEZ
merci pour les roses, merci aussi pour les épines
FanfictionJean d'Ormesson a un jour dit "La vie n'est pas une fête perpétuelle. Merci pour les roses, merci aussi pour les épines". Sa doctrine résumait parfaitement l'histoire d'amour qui unissait Hermione Granger et Drago Malefoy. S'il réapparaissait dans l...