merci pour les roses, merci aussi pour les épines

le duo de danseurs

Le mois de juin était le préféré d'Hermione. La chaleur. Les fleurs qui sortent doucement de leur carapace pour dévoiler leurs plus belles couleurs. Le chant des oiseaux lorsque le soleil se couche. La douceur de l'air. L'odeur de l'herbe chauffée par les rayons solaires.

Et pourtant, parmi toutes ces sensations printanières, se mêlaient les souvenirs de la nuit passée. La peau fine qui repose sur les os saillants des épaules de Drago. Son odeur boisée de caramel qui reste collée au fond de ses narines. Sa respiration haletante qui résonne dans ses oreilles. La douce chaleur qui lui emplit le corps. Le rythme brut, et pourtant si juste, de leurs bassins.

Hermione était assise à la table d'une terrasse d'un café Viennois, savourant toutes les douceurs du tout début du mois de juin et de ses souvenirs impurs. Elle avait eu quelques réunions le matin et avait l'après-midi libre. Elle s'était alors aventurée dans les ruelles de Vienne, avant d'assister à un ballet à l'Opéra.

Elle aurait dû être en train de profiter de la fin du printemps, savourant tranquillement son café sur une terrasse pavée, et écoutant le chant mélodieux des oiseaux, mais toutes ses pensées étaient occupées par une tête blonde au visage d'ange.

Elle s'était faufilée de la chambre peu de temps après que Drago se soit endormi, un t-shirt appartenant au beau blond sur les épaules, sa robe dans une main, ses chaussures dans l'autre.

C'est à ce moment qu'Harry, chargé de Cameron avachi sur ses épaules, et suivi du trio des secrétaires, avait décidé d'apparaitre en haut des escaliers, menants directement sur le couloir.

Le survivant avait sursauté et les trois secrétaires s'étaient lancés des regards flagrants. Hermione avait mimé fermer sa bouche à double tour et jeter la clé. Harry avait déclaré "Je suis une tombe" et Lila avait chuchoté "Mlle Granger vient de coucher avec Drago Malefoy ?" alors qu'Hermione disparaissait dans l'ascenseur.

Elle avait plus ou moins évité tout contact visuel, et dialogues avec Drago durant les réunions. Son esprit était torturé, et ce depuis l'instant où elle avait quitté les bras de Drago, plus tôt dans la nuit.

    La chanson dans l'iPod.

Les jumeaux.

   L'odeur de Drago.

Qu'est-ce que Rose et Scorpius vont en penser ?

   La sensation de plénitude qu'elle ressentait lorsqu'il était en elle.

Et s'il disparaissait à nouveau ?

    La douleur qu'elle a ressentie trop longtemps pendant son absence.

    La seule volonté de retrouver sa présence.

Il fallait juste qu'elle s'assure de la longévité de la présence de Drago. S'il s'avérait que le père de ses enfants était définitivement de retour dans sa vie, elle le dirait aux jumeaux, et ensuite elle aurait une discussion avec Drago.

Et que faire pour l'instant ? C'était là le plus grand dilemme d'Hermione. Elle voulait désespérément se jeter dans ses bras, mais tenait à le maintenir à l'écart de ce qui avait animé sa vie les quatre dernières années. Et d'autre part, elle ne voulait pas forcément connaitre le passé de Drago, peut-être par peur d'être animée par la rancœur, ou d'être si touchée par son récit qu'elle ne lui avoue qu'il avait deux enfants.

Hermione vérifia sa montre. Il était temps de se mettre en marche vers l'Opéra. Elle pouvait très bien passer du temps avec Drago sans évoquer leur passé, pendant quelques semaines, pour être sûre qu'il reste non ? Qu'est ce qui pourrait mal se passer ?