Happy Ending

Chapitre 13. Laisser le passé être le passé

LENDEMAIN

Il n'était pas arrivé en retard et j'étais tellement surexcitée de changer d'air que je n'avais presque pas dormi. Il m'envoya un message quand il arriva en bas de chez moi et je descendis directement, consciente qu'il n'avait pas le temps de sortir de la voiture. Puis, en une heure trente on était arrivé à la gare, donc on attendit patiemment notre train sur le quai.

-Bon alors c'est quoi le programme ? Demandai-je

-Pas mal de repos pour ma part, désolé j'en ai franchement besoin... Mais ça t'empêche pas d'aller faire autre chose si tu veux, genre voir tes potes peut être.

-Merci c'est gentil, mais je vais rester avec toi, ça fait nul si je me casse

-Non t'inquiète pas de soucis ! Après cette après-midi je dois passer au Stade pour voir un médecin et régler quelques trucs, tu pourras venir si tu en as envie.

-Euh, oui merci...

Ca allait être hyper gênant. Qu'est ce que les gens là-bas allaient pensés hein ? Que j'étais sa copine ? Oui évidemment, sauf que ce n'est pas le cas. Enfin après tout il se débrouillera avec ces questions gênantes. On parlait de toute sortes de choses depuis déjà presque une demi-heure, assis l'un à côté de l'autre sur un banc, mais un groupe de filles avait attiré mon attention depuis déjà quelques minutes...

-T'entends les filles à notre gauche ?

-Ouai, fais pas gaffe

-C'est vraiment du délire... Ahlala, ce genre de meuf que je déteste par dessus tout

En effet, depuis tout à l'heure elles fixaient Romain en commentant sa beauté sans aucune discrétion, avec des phrases du style : "Woaw t'as vu le beau gosse là-bas", "Pour combien tu lui demandes son numéro", "Je le mettrai bien dans mon lit celui là". A un moment, un jeune garçon reconnu Romain et vint lui demander une photo. Alors là je vous raconte même pas... "Putain il est connu ou quoi", "Encore mieux, il doit avoir de l'argent"... Michto en plus, gros délire. Evidemment je ne passai pas à travers leurs insultes : "Et c'est qui la pute à côté de lui là", "en plus elle est même pas belle, on est tellement mieux". C'est fou toute la haine que l'on peut porter à quelqu'un qu'on ne connaît pas, qui plus est sur son physique. 

-Les écoute pas... C'est des connes ces meufs. Me fit-il, bien fort, pour qu'elles entendent

Il me fit bien rire quand il osa dire ça. Excellent. Et, le "pour combien" de tout à l'heure sembla aboutir puisque l'une d'entre elles vint vers nous.

-Je pourrais prendre une photo avec toi ? Demanda-t-elle

-Bonjour déjà. Dit Romain

-Oui bonjour, je peux ?

-Humm... Dit-moi, tu sais comment je m'appelle au moins ?

-Euh... Je...

-Ouai c'est bien ce qu'il me semblait, tu veux une photo parce que j'ai l'air connu. Moi j'appelle ça une profiteuse, je sais pas toi.

-Pff

Waw sec et efficace. Et ben je peux vous dire qu'elle est partie sans un mot de plus. Je ne pus m'empêcher de rire à ce que je venais de voir tellement c'était énorme. Mais le train qui arriva me coupa. On monta dedans et quatre petites heures plus tard nous étions déjà arrivé à Toulouse. C'est fou comme ça progresse les transports de nos jours. Romain avait pas mal dormi pendant le trajet et moi je m'étais occupée comme je pouvais... C'est vrai que son visage dégageait beaucoup de fatigue et ses traits étaient tirés par le stress. En effet, ces quelques heures de sommeil de sa part m'ont permis de le détailler un peu plus. Ainsi, je pu apercevoir une cicatrice assez fraiche, à laquelle je n'avais pas réellement prêtée attention jusqu'à présent. Elle était le stigmate directe de son énorme choc lors du match contre le Pays de Galles et se trouvait sur sa pommette droite, juste à côté de son œil. C'était ça être rugbymen finalement, se prendre des coups mais continuer à avancer, pour l'équipe. Enfin bref...