Chapitre 21. Souvenirs, ô souvenirs

1K 41 3
                                    

LENDEMAIN

PDV ROMAIN

Je me réveillai difficilement avec un mal de crâne dont je mis du temps à retrouver l'origine. C'est vrai, on était sorti hier soir. Et après quelques secondes perdu dans mes pensées, je réalisai que j'étais seule dans mon lit. La place à côté de moi était totalement froide. Et elle ne devrait pas l'être. Je me précipitai alors sur mon téléphone pour voir si je n'avais pas un message, et la réponse était malheureusement négative. Il était onze heures du matin et je réalisai que j'avais merdé, mais vraiment bien comme il faut. Mon cœur commença alors à s'accélérer et je comprenais que j'étais à nouveau en train de faire une crise de panique.

Finalement, après cinq bonnes minutes d'agitation de ma part, je parvins à reprendre mon souffle et mes esprits. Je me levai alors de mon lit, enfilai un short et réalisai que la valise d'Adèle avait disparu. Elle était partie. Mais qu'est ce que je suis con. Je descendis alors les escaliers en quatrième vitesse, à la recherche désespérée d'une quelconque trace de sa part. Et la seule que je trouvai, était un petit mot posé sur ma cuisine. 


"Salut, merci pour le séjour. Je rentre ce matin à Paris par le premier train. Je ne comprends pas vraiment à quoi tu jouais hier soir mais tu n'es clairement pas prêt pour franchir le cap d'une relation sérieuse. Et je veux bien t'aider, mais je ne veux plus souffrir et être malheureuse. Je pense qu'il est donc préférable que les choses s'arrêtent là entre nous. Je t'avoue être très déçue mais nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde à ce que je vois... Au revoir Romain."


Mon cœur manqua alors de s'arrêter et mes jambes se mirent à trembler comme jamais cela ne m'était arrivé. Je m'assis tant bien que mal et une larme se déposa le long  de mes joues. Qu'est ce qu'il m'arrivait en ce moment ?! Ma vie se résumait à aller d'excès en excès. Pourquoi j'étais si peu heureux ? Cette question qui était sans réponse depuis bien trop longtemps me fit m'effondrer en larmes. Cela faisait peut-être dix ans que je n'avais pas pleuré à ce point, bien trop fier ou finalement simplement trop peu émotif. A cet instant, j'aurais tout donné pour une petite vie tranquille, au calme, loin des projecteurs. Ma motivation était en train de redescendre à zéro et je me rendais compte que je perdais le goût de la vie. Les choses avaient de moins en moins de saveur à mes yeux, y comprit ma passion de toujours : le rugby. Mais je compris que ce n'était en rien un hasard que ce soit cette lettre d'adieu de Adèle qui me provoque ce torrent d'émotion. Je tenais vraiment à elle bien plus que je ne voulais le réaliser. On ne peut pas parler d'amour, mais elle m'étais définitivement importante. Elle était la clé, et je l'avais perdu. Je ne me reconnaissais vraiment plus en rien, même si ce n'est malheureusement pas la première fois...


FLASHBACK

-Arrêtes Manon, je peux pas faire ça... Arrivai-je difficilement à articuler

-Elle n'en saura rien...


Ses mains autour de ma nuque rapprochaient nos deux corps bien plus qu'il ne le fallait. Nous voilà en plein milieu d'une boîte de nuit, bourrés, désinhibés, et trop envoûtés l'un part l'autre pour maintenant faire demi-tour. Mon corps réagissait à chacun de ses faits et gestes, malgré moi et ma volonté. Au grès des musiques et du temps qui passe, je la sentais se déhancher de plus en plus sensuellement, regarder mes lèvres un peu plus fréquemment, caresser mes cheveux plus doucement ou encore rapprocher son visage jusqu'à sentir son souffle chaud contre ma peau. Tant de signaux clairs face auxquels je me savais faible, mais probablement pas à ce point. La musique m'assourdissait terriblement et je n'entendais qu'à peine mes amis autour de nous en train de rire et de nous filmer. Qu'importe, à cet instant, je ne voyais qu'elle. Ma raison et mon intégrité étaient en train de s'envoler et ma trahison fut actée lorsque ses lèvres vinrent se poser sur les miennes... et que j'y répondis... Le baiser, bien que chaste au début, s'intensifia pour devenir langoureux, brûlant et électrique. Mes mains glissèrent sur ses fesses et je terminai de la coller complètement à moi.

Happy EndingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant