Chapitre 28. Le nouveau monde des bleus

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QUELQUES JOURS PLUS TARD

PDV ROMAIN

Nous y étions enfin. Veille de l'opportunité d'écrire une nouvelle page du rugby français. Logiquement, la pression était grande. Le stress et la tension montaient progressivement depuis le début de la semaine et chacun le gérait à sa manière. Mais globalement, notre manque d'expérience nous conférait une immaturité certaine et une insouciance autant positive que négative. Ainsi, notre préparation avait été très axé sur la gestion d'un tel évènement. Tout le monde dans le groupe n'avait pas forcément l'expérience de phases finales alors l'aspect psychologique s'avérait primordial. Nous avions énormément discuté tous ensemble durant cette semaine, mais aussi individuellement avec le staff. Et, c'est comme d'habitude autour de quelques cadres que le groupe se reposait. Charles, Gaël, Antoine ou moi étions donc priés d'emmener ce jeune groupe vers le succès. Ou la défaite, mais en tant que compétiteur, cette option ne devient réelle qu'à la 80e minutes d'un match au score négatif. Affronter l'Irlande en guise de finale n'était pas un cadeau, loin de là. D'autant plus que ces irlandais jouaient le titre autant que nous. Mais nous jouons à domicile, devant notre public, au Stade de France, et c'était forcément un avantage pour nous. Ce petit truc en plus qui peut nous galvaniser et nous pousser à donner le meilleur de nous, même après des semaines de compétition entraînant une fatigue des organismes inévitable. De plus, notre schéma de jeu était encore très récent pour nous. Et si nous allons continuer à le mettre en place, le renforcer et l'améliorer, nos approximations par moment seront probablement sanctionnées directement par les irlandais. Mais peu importe, ce qui est sur c'est que l'on va essayer, et ceci jusqu'à la dernière minute...


JOUR DE FRANCE-IRLANDE, FINALE DU SIX NATIONS 2020


La concentration était désormais à son comble dans tout notre effectif. Nous venions d'arriver au Stade de France et dès notre descente du bus, nous pouvions sentir toute la ferveur qui s'émanait des tribunes qui se remplissaient petit à petit mais aussi des gens qui s'étaient regroupés en masse pour nous accueillir. Cette ambiance justement était quelque peu intimidante et je me trouvais particulièrement minuscule au milieu de tout ça d'un coup.

J'avais passé toute la semaine aux côtés d'Antoine afin de renforcer notre complicité dans la vie et de ce fait sur le terrain. C'est donc à ses côtés que je descendis du bus pour rejoindre les vestiaires, vêtu de nos traditionnels costumes Eden Park. 


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Il s'agissait donc maintenant de ne pas sortir de notre bulle et de prendre ce match comme n'importe quel autre dans le déroulement de nos habitudes et de notre préparation. J'arrivai alors devant mon casier, celui au maillot floqué du numéro dix. Je m'y changeai et filai me faire poser des straps sur mes articulations et muscles devenus douloureux au fil des semaines. Ainsi, mes poignets, mon coude et l'une de mes chevilles furent soutenus pour éviter une éventuelle blessure tandis que mes cervicales et mes doigts furent, eux, strappés en raison d'une blessure déjà existante.

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