Qualifications 3 - George Russell 💙

Chapitre 7 - Retour au palais

Lorsque Grace aperçut enfin les grilles du palais, elle se sentit enfin libre. C'était une sensation plutôt étrange quand on savait qu'elle allait probablement s'y enfermer pendant plusieurs jours. Mais ces grilles-là, c'était sa sécurité. Elle allait désormais être en sécurité, loin de l'homme qui l'avait enlevé pour l'épouser.

Elle n'avait désormais qu'une hâte, retrouver l'homme qu'elle aimait et ne plus penser à ces derniers jours. Elle voulait oublier le manque qu'elle avait ressenti, oublier la torture d'être enfermée dans une cabine d'un bateau où elle se sentait oppressée. Oublier le mal qu'elle avait ressenti.

Lorsque la voiture s'arrêta, elle n'attendit même pas que quelqu'un vienne lui ouvrir la porte, elle sortit et respira l'air londonien, bien plus pollué que l'air marin, mais l'odeur de la mer lui était devenu insupportable.

« Votre Majesté, bon retour parmi nous. »

Grace sortit de ses pensées en entendant l'un des employés. Elle n'avait pas fait attention, mais une grande partie des employés étaient devant les portes du palais pour l'accueillir.

Elle les salua d'un grand sourire.

« Merci, cela fait du bien d'être de retour à la maison.

- Vos familles sont dans le grand salon, Monsieur Russell est dans vos appartements. »

Grace se tourna vers l'employée qui était responsable de leurs appartements, elle avait grande confiance en la jeune femme et lui demandait souvent ce qu'il se passait dans le palais. C'était ses yeux et oreilles au sein des employés.

« Pourquoi George n'est pas avec le reste de nos familles ?

- Il...

- N'ayez pas peur de me dire la vérité. Est-il blessé ? Malade ?

- Non, non. Ne vous inquiétez pas. Il... Il a très mal vécu votre enlèvement, et la découverte de la personne qui vous a séquestré, n'a pas aidé monsieur Russell à se sentir mieux.

- Comment va-t-il ?

- Les premiers jours ont été les plus difficiles, il a arrêté de manger, il est resté enfermé dans vos appartements. Il n'est sorti que ce matin quand ils ont appris votre libération, il est directement retourné dans vos appartements ensuite. Je ne pense pas qu'il est encore réalisé que vous étiez libre. Vous devriez peut-être rapidement saluer vos familles, et ensuite le rejoindre.

- Je suis d'accord avec vous. Je vais aller saluer nos familles, pourriez-vous nous faire préparer le dîner et l'apporter dans nos appartements ?

- Bien sûr, votre Majesté. Que souhaiteriez-vous pour dîner ?

- Quelque chose de léger, s'il vous plaît. J'ai encore l'estomac fragile, de tous ces jours en mer.

- Bien Votre Majesté, je vous fais préparer cela.

- Merci. »

Grace se dirigea vers le grand salon et avant d'y pénétrer, elle écouta les voix qui s'échappaient des portes entrouvertes.

« Comment pensez-vous qu'elle se sent ?

- Je pense qu'elle est heureuse d'être libre, mais probablement traumatisée.

- Mère, Grace est reine, elle est forte, je ne pense pas qu'elle soit traumatisée. Je pense qu'elle a eu peur, qu'elle a été triste loin de tout le monde, mais je pense qu'elle est ressortie encore plus forte d'une telle épreuve.

- Est-ce qu'on sait ce qu'il va arriver au prince ?

- Pour le moment non. Il a toujours son immunité diplomatique, tant que le roi de Suède n'a pas décidé de lui enlever, il n'encourt rien du tout.

- Quoi ?

- Oui, c'est ça le problème. Pour le moment, on est les seuls au courant de l'identité du ravisseur. Tant que l'information ne sort pas...

- Donc il va s'en tirer ?

- Je ne pense pas. Le roi de Suède est un très bon ami de notre famille, et il a toujours été très strict. Je ne pense pas qu'il laisse son fils s'en tirer de cette manière.

- Mais c'est son fils.

- Oui, c'est pour cela que pour le moment, nous ne sommes sûr de rien. Cela joue beaucoup, mais le roi a déjà fait preuve de sévérité, peut-être que cette fois encore, il aura les idées claires.

- Si ce bâtard s'en sort, je vais jusqu'en Suède pour le tuer. »

Grace avait sursauté. Jamais son plus jeune frère n'avait élevé la voix, jamais il n'avait parlé avec un tel langage.

« Henry ! Votre langage s'il vous plaît.

- Non, mère. Pas cette fois. Il est hors de question qu'on reste là, les bras croisés alors que notre grande sœur a été enlevée. Je n'ai jamais rien dit, j'ai toujours été, le petit dernier, le plus sage. Mais cette fois, c'est non. Je ne le laisserai pas s'en sortir comme si de rien n'était. Je n'en ai rien à faire de finir en prison, il a enlevé ma grande sœur, il mérite le pire.

- Je suis d'accord avec Henry. Il mérite la pire des tortures. »

Grace était en larmes devant les portes du grand salon. Elle savait que sa famille était soudée, même s'ils ne se voyaient pas souvent, même si les devoirs les avaient séparés. Mais jamais, jamais, elle n'aurait imaginé ses frères, avoir de tels discours.

« Ne vous méprenez pas les garçons. Je suis d'accord avec vous. Ce pourceau ne mérite que le pire pour avoir osé touché à mon enfant. Mais il faut faire cela dans les règles, le tuer ne sera que mal vu par le peuple. Nous devons faire en sorte qu'il soit destitué de son immunité diplomatique et jugé. Pour que cela montre au monde entier, qu'une immunité n'a de valeur que si elle sert pour le bien. Il doit être jugé, par nos pères et par le peuple. Non seulement, il a enlevé la reine, mais il a également enlevé, une jeune femme, une fille, une sœur, une future épouse, et une future mère. »

Grace se décida à entrer à cet instant, elle pleurait et elle courra jusqu'au bras de sa mère.

« Grace ! »

Lorsqu'ils la virent entrer, tout le monde cria de joie. Grace pour la première fois depuis longtemps, serra sa mère très fort dans ses bras, elle avait été tellement touchée par ses mots. Elle lui murmura quelques mots tout bas, pour que seule sa mère l'entende.

« Merci maman. »

Sa mère touchée par le retour de sa fille et les mots qu'elle n'avait plus entendu depuis très longtemps, serra sa fille plus fort contre elle.

« De rien, ma princesse. Je suis tellement contente que tu sois rentrée à la maison. Je t'aime.

- Je t'aime aussi maman. »

Grace était heureuse. Elle était enfin libre et en sécurité, elle venait de retrouver sa famille, et les mots de sa mère la touchait encore plus. Cela faisait plus d'une dizaine d'année que les deux femmes n'avaient pas été aussi familières l'une avec l'autre.

La reine Anna desserra doucement son étreinte et plongea son regard dans celui de sa fille.

« Je suis heureuse de vous voir Grace, dites bonjour à tout le monde, ensuite, je pense que quelqu'un attend votre retour avec impatience.

- Je sais. Il m'a manqué.

- À lui aussi, vous lui manqué énormément. »

Grace fit le tour de la pièce, et embrassa tout le monde présent.

« Je...

- On sait Grace, allez-y.

- Je vous raconterais tout plus tard, je vous le promets. C'est seulement que...

- Ne vous inquiétez pas, vous n'avez pas à vous justifier. Nous savons. Allez donc, le retrouver. »

Grace salua d'un sourire toute sa famille et se dirigea presque en courant vers ses appartements.