Qualifications 3 - George Russell 💙

Chapitre 8 - Les retrouvailles

Lorsque Grace arriva devant ses appartements, elle croisa l'employée à qui elle avait demandé d'apporter le dîner. Elle arrivait très probablement des cuisines, puisqu'elle poussait un chariot devant elle.

« Je vous apporte le dîner Votre Majesté.

- Merci. Vous poserez le tout au salon et ressortirez en suite.

- Bien sûr Votre Majesté. Ensuite, je ferais demander à ce qu'on ne vous dérange pas. En cas de besoin, vous nous appelez.

- Cela sera parfait. »

L'employée ouvrit la porte des appartements, Grace y entra en première, l'employée la suivit avec le chariot. Grace lui fit signe pour qu'elle s'annonce afin de garder la surprise encore quelques instants.

« Monsieur Russell, je vous apporte le dîner. Je vous le pose au salon.

- ... »

Aucune voix ne se fit entendre dans les appartements. Seule la télévision du salon allumée, sur un volume très bas faisait un peu de bruit dans l'appartement.

L'employé salua d'un signe de la tête la reine, et quitta les appartements. Grace déposa son regard sur la télévision, la chaîne diffusait des images de la reine lors des différents événements auxquels elle avait participé, avant qu'un journaliste ne réapparaisse à l'écran. Encore une reportage sur sa disparition.

« Nous venons tout juste de l'apprendre. La reine Grace d'Angleterre, a été retrouvée en mer méditerranée, un peu plus tôt dans la journée. Ses ravisseurs présents sur le bateau au moment de la découverte ont été arrêtés. Nous n'avons pour le moment pas plus d'informations sur l'identité des ravisseurs. Nous savons seulement qu'ils sont actuellement détenus et interrogés sur la base navale de Gibraltar, en territoire anglais. Nous n'avons pas encore de nouvelles concernant le retour de la reine en Angleterre, ni sur son état de santé, elle n'aurait pas été blessée mais nous n'en savons pas plus pour l'instant. Nous reviendrons vers vous, dès que nous aurons plus de nouvelles. »

Grace éteignit la télévision, elle en avait marre d'entendre parler d'elle, elle voulait juste retrouver sa vie. Loin de la mer, et près de son fiancé.

« Je vous ai déjà dit de ne pas toucher à la télévision ! S'il vous plaît, je ne demande pas grand-chose, je sais que je ne suis rien, ni roi, ni prince, ni qui que ce soit, et que vous n'avez pas à m'écouter. Mais je vous en prie, j'aimerais juste pouvoir savoir si Gr.. Sa Majesté rentre bientôt... »

Grace sentit son cœur se serrer en entendant la voix cassée de George, à travers les portes de leur chambre. Il semblait éteint, presque anéanti. Elle se dépêcha de le rejoindre.

Elle avança rapidement vers les portes, et les ouvrit tout doucement. La chambre était plongée dans le noir, seul un léger rayon de lumière traversait les volets entrouverts de l'une des fenêtres également ouverte.

Elle aperçut le corps allongé de George sur le lit, et s'approcha. Elle s'assit sur le lit et s'allongea aux côtés de George.

« Je suis rentrée, Georgie... »

Elle sentit le corps de George se tendre...

« Je sais que tu n'es qu'un rêve Grace, ce n'est pas la première fois que je vis ce moment. Tu me parles et quand je me retourne, tu disparais. Je ne me ferais plus avoir.

- Retourne-toi Georgie. Je suis bien là mon amour.

- Non, je sais que tu n'es pas là...

- Que faut-il que je fasse pour te prouver que c'est bien moi ?

- Touche-moi... Et comme à chaque fois, je ne sentirais rien... »

Grace sentit ses larmes coulées. Elle aussi avait souvent imaginé que George venait la libérer, qu'il était à ses côtés, et à chaque fois, quand elle essayait de le prendre dans ses bras, elle était entourée par le vide.

« Je suis là, Georgie. Je suis rentrée mon amour. »

Elle se colla contre le dos de George et entoura son corps de ses bras. George sursauta et se retourna.

« Grace ?

- Oui. Je suis rentrée...

- Oh my Lord. Mon amour. »

George l'entoura à son tour dans ses bras. Ils pleuraient désormais tous les deux dans les bras l'un de l'autre.

« Je n'y crois pas. Tu es là. Merci mon Dieu, putain, pour une fois qu'il écoute mes prières. »

Grace rigola doucement, elle attrapa le visage de George et l'embrassa. Ils échangèrent un long et doux baiser. Grace avait l'impression de revivre leur tout premier baiser. Ils se détachèrent légèrement pour reprendre leurs souffles, mais restèrent dans les bras l'un de l'autre.

« Je t'aime Grace...

- Je t'aime aussi George. Je... Je ne veux plus jamais vivre ça.

- Moi non plus, j'ai cru que...

- Je sais... J'ai bien cru que je ne réussirais jamais à rentrer à la maison.

- J'ai eu tellement peur, alors c'est réellement le prince qui t'a...

- Oui. C'était lui.

- Est-ce qu'il... Est-ce qu'il t'a touché ?

- Non. Heureusement non. Il voulait m'emmener en Suède pour l'épouser.

- Je vais le tuer.

- Non, George. Tu ne feras rien de tout ça.

- Mais il...

- Il sera jugé. On va faire en sorte qu'il ne s'en tire pas aussi facilement.

- Tu m'as manqué. Tu m'as tellement manqué. Je sais qu'on a déjà passé plus de temps sans se voir, mais...

- Mais ne pas avoir le moindre contact était encore plus dur, même si cela n'a duré que quelques jours. Ça a été tellement atroce, et j'avais tellement peur que les autorités n'arrivent pas à temps.

- Épouse-moi.

- Quoi ?

- Épouse-moi, demain, ou après-demain. Je ne veux pas attendre des mois, voire des années.

- ...

- Je sais, que c'est contre le protocole, que l'on est censé attendre. Mais je ne veux pas risquer de te perdre une nouvelle fois pour un autre homme. Je...

- Oui.

- Quoi ?

- J'ai dit oui. Je ne veux pas qu'il y ait à nouveau quelqu'un entre nous pour nous séparer. Je ne sais pas en combien de temps, on peut organiser un mariage, mais oui. Je ne veux plus attendre. Je veux que tu deviennes roi, que les gens te respectent, que tu arrêtes de penser que tu ne vaux rien. Je te veux toi, et pas un prince en carton qui pense qu'enlever quelqu'un est le meilleur moyen pour l'épouser.

- Tu... C'est vrai ?

- Oui, je veux qu'on soit marié avant que son jugement ne soit rendu. Qu'il comprenne qu'il peut aller se faire foutre.

- Grace !

- Quoi ?

- Tu m'étonnes de plus en plus chaque jour qui passe...

- Bah, c'est vrai, tu veux la même chose non ?

- Je suis d'accord.

- Henry l'a traité de « bâtard » tout à l'heure et devant ma mère en plus.

- Je suis d'accord avec ton frère, mais je n'aurais jamais osé.

- Ça a surpris tout le monde.

- Alors on va vraiment le faire ?

- Oui. On verra ça demain. Pour le moment, on va manger, et se reposer. Je suis épuisée. »

Grace embrassa à nouveau George. Elle avait enfin retrouver l'homme qu'elle aimait.