Qualifications 3 - George Russell 💙

Chapitre 14 - Affronter ses peurs

Grace et George étaient installés dans leur chambre d'hôtel. Grace venait de prendre une douche et elle attendait que George ait terminé pour qu'ils aillent ensemble dîner en ville.

Grace était anxieuse, elle sortait pour la première fois en ville depuis son enlèvement. Elle avait peur que cela se reproduise à nouveau. Elle savait pourtant que la personne responsable était derrière les barreaux en attendant leur procès, mais elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer qu'il avait ordonné à quelqu'un d'autre de l'enlever à nouveau.

« Grace ? »

Grace sursauta, elle avait de plus en plus peur.

« Hey, mon amour que se passe-t-il ?

- Je... »

Grace ne put prononcer un mot de plus avant de s'effondrer en larmes.

« Hey, hey... Ne pleure pas mon amour. »

George s'assit aux côtés de Grace sur le bord du lit, et la prit dans ses bras. Il lui chuchotait des mots doux pour essayer de la réconforter tout en la berçant doucement.

« Je suis là mon amour, calme-toi. Explique-moi ce qu'il se passe.

- Je... »

Grace se calmait petit à petit, mais elle était toujours incapable de former une phrase entière. George commençait à se douter de ce qu'il se passait.

« Tout va bien, je suis là. On peut rester dans la chambre si tu le souhaites, on n'est pas obligé d'aller manger en ville. On pourra le faire plus tard, d'accord...

- Non, je... Il faut que je le fasse, mais...

- Je sais Grace. Je me doute que tu aies peur. Tu n'as rien à craindre, tu sais. Sören est en prison, le palais à renforcer ta sécurité, avec des anciens gardes du corps de ton père et des militaires. Il ne peut plus rien t'arriver. Et cette fois, je ne te laisserais plus t'éloigner de moi. Je serais toujours là. Si je le pouvais, je t'emmènerais avec moi sur les circuits. Je ne veux plus que tu aies peur, je sais que ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais je ferais tout pour que tu te sentes mieux. »

Les mots de George avaient eu le don de calmer les pleurs de la jeune femme.

« Merci George...

- Mais pourquoi mon amour ?

- Pour tout. Pour être là à mes côtés, pour me soutenir, et ne pas me forcer la main. Merci de toujours réussir à trouver les mots. Merci de m'aimer autant.

- Tu n'as pas à me remercier. Tu sais à quel point je t'aime. Je ferais toujours en sorte que tu sois heureuse et que tu ailles bien. Je ne veux plus jamais te voir souffrir, et si tu savais à quel point, je m'en veux de ne pas t'avoir accompagné ce jour-là.

- Tu n'y es pour rien. Tu ne pouvais pas savoir ce qui allait se passer. Tu ne te doutais pas que l'un de mes propres gardes du corps allait se retourner contre moi.

- Je sais, mais si je...

- Non, George. Arrête de t'en vouloir. Tu n'y es pour rien. Tu sais que je ne t'en veux pas, je ne t'en ai jamais voulu, encore moins pour quelque chose que tu ne pouvais pas imaginer... »

Les deux jeunes restèrent, quelques minutes, serrés l'un contre l'autre, avant que Grace ne s'éloigne légèrement pour regarder le jeune homme dans les yeux.

« Est-ce qu'on peut essayer d'y aller... Je ne te promets pas de ne pas avoir peur, ou de ne pas pleurer, mais si je n'essaie pas, je n'y arriverais jamais.

- Bien sûr qu'on peut essayer. On va s'habiller et descendre. Dès que tu sens que ça ne va pas, où que tu veux rentrer, tu me le dis tout de suite, et on rentre.

- Merci Georgie.

- De rien mon amour. »

Grace embrassa doucement George avant de quitter ses bras pour enfiler ses talons ainsi que son manteau. Main dans la main, ils quittèrent leur chambre d'hôtel, avant de rejoindre les ascenseurs puis le hall d'entrée.

Chaque pas que faisait Grace vers le restaurant, la rendait plus anxieuse, mais elle se disait aussi que chaque pas qu'elle faisait était un pas de plus libre, et cela l'aidait à avancer.

Elle n'eut finalement aucun mal à rejoindre le restaurant. Elle fut prise d'une légère crise de panique en arrivant de l'entrée que George réussi à calmer avec quelques mots doux et un énorme câlin.

Ils s'installèrent à table et Grace réussissait à garder son calme.

« Tu sais, je suis tellement fier de toi mon amour.

- Pourquoi dis-tu ça George ?

- Regarde-toi, tu as traversé tellement d'épreuves ces derniers jours, et aujourd'hui tu reprends le contrôle de ta vie. Tu as réussi à entrer dans un restaurant, et je suis certain que tu vas réussir à passer un bon moment. Tu surmontes toutes les épreuves brillamment. Tu sais, beaucoup de gens n'auraient jamais osé sortir aussi tôt après un enlèvement, et toi, tu te bats. Tu prouves au monde entier à quel point tu es forte. Tu es la femme la plus forte que je n'ai jamais rencontrée.

- Tu sais, j'ai eu peur. J'ai cru mourir en mer, j'ai cru que je n'aurais jamais la chance de te revoir un jour. Et puis j'ai finalement réussi à rentrer, et maintenant même si j'ai peur, même si je panique, je veux vivre, et profiter de chaque instant et de chaque moment à tes côtés. Je veux vivre comme une femme libre, pas comme une femme traumatisée. Je veux prouver au monde qu'on peut se relever d'une telle épreuve ou de n'importe quelle épreuve.

- Tu sais, tu me ferais presque penser à une reine avec un discours pareil. Toutes les femmes et toutes les jeunes filles vont vouloir se voir en toi, elles vont vouloir être aussi forte que toi, et tu peux être très fière de toi. Moi, je le suis. »

Grace avait ri à la petite blague de George, et cela avait réchauffé le cœur de George. Il aimait tant la voir sourire.

Leur dîner se passa dans la bonne humeur. Le seul bémol est que Grace commençait à avoir une envie pressante et elle n'arrivait pas à se lever pour aller aux toilettes.

« Je te vois te tortiller sur ta chaise depuis cinq minutes Grace tout va bien ?

- Oh oui, bien sûr. C'est juste que... J'ai honte de dire cela, mais j'ai peur d'aller aux toilettes.

- Oh... Est-ce que tu veux que je t'accompagne ? Je peux peut-être demander à l'une de tes gardes du corps de venir avec toi.

- Si cela ne te dérange pas, tu veux bien m'accompagner ?

- Bien sûr Grace. »

Tous les deux se levèrent. Ils se dirigèrent vers les toilettes et furent suivis par deux gardes du corps. Grace y entra accompagnée de sa garde du corps. Depuis son retour au palais, une femme avait été engagée, spécialement pour pouvoir accompagner Grace n'importe où. Elle avait longtemps travaillé avec la famille royale d'Espagne, et avait directement accepté quand elle avait appris pour quelle raison elle était embauché. Elle devait protéger la reine, dans les endroits où elle se sentait le plus vulnérable.

George attendait devant l'entrée, et après quelques minutes, les deux femmes ressortirent. Lorsqu'ils se réinstallèrent à table, George arborait un grand sourire.

« Pourquoi souris-tu autant Georgie ?

- Regarde-toi. Tu viens d'affronter une nouvelle peur, la prochaine étape sera d'oser y entrer seule, mais pour cela, on a le temps. Pour le moment, je suis très fier de toi. Petit à petit, tu combats tes peurs. »

Grace lui sourit à son tour. Oui ce n'était qu'un petit pas, mais elle avait réussi à retourner dans des toilettes publiques.