Chapitre 5.

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Deux jours plus tard un courrier arriva au manoir, de la part de la reine. Comme l'avait dit la baronne, elle souhaitait qu'il collabore avec une autre personne pour travailler sur une enquête.

Baronne Ayame Lazuli, propriétaire d'une grande entreprise et détentrice d'un prix décerné par la reine pour avoir fait preuve d'un grand courage.

C'était donc son identité.

Le sujet de l'enquête lui fit comprendre ce que la baronne avait voulu dire.

Croyez-moi, vous insisteriez pour y participer si vous n'étiez pas déjà impliqué.

Et elle avait raison. Une série de doubles homicides avait eu lieu. Dans l'endroit même où son histoire d'amour avec Yuuka avait débuté, au lycée où ils s'étaient rencontrés. Et les dernières victimes en date étaient Laura et Louis Jah, la directrice et un professeur du lycée, mariés, et surtout les meilleurs amis de Yuuka à l'époque.

Chaque double homicide avait coûté la vie à un couple, des adolescents amoureux surtout, et chaque fois les meurtres avaient été — de manière très peu discrète — déguisés en suicides.

Plus Ciel lisait la lettre de la reine, plus les informations s'accumulaient.

Ce n'était pas une idée originale de la reine de l'envoyer enquêter là-dessus, mais de la Baronne. C'était elle qui avait suggéré qu'il serait utile. C'était elle qui avait suggéré cette ridicule stratégie qu'il lisait à présent.

« Faire semblant d'être mariés pour appâter le tueur ! » s'exclama-t-il.

Ridicule. Il trouvait ça ridicule. Il n'avait pas besoin de ça pour attraper le tueur. Sébastian était d'une efficacité redoutable pour ce genre de recherches. Pourquoi s'emmerder à monter un mensonge ?

Mais oui... Pourquoi s'embêter ?

« Sauf si elle sait quelque chose à propos de Yuuka. Et si elle ne peut pas m'en parler à cause de la reine. Et si elle pense que je ne lui ferais jamais confiance, et dieu sait qu'elle aurait raison... Peut-être que l'enquête n'est qu'une excuse. Mais si je la résous trop vite, elle ne me dira rien, n'est-ce-pas ?

— Vous me posez la question ? demanda-Sébastian qui lisait par-dessus son épaule depuis le début.

— Non, c'était rhétorique.

— Donc vous avez l'intention de rentrer dans le jeu ? Même si il y a plus simple pour résoudre l'enquête et même si tout ce que vous pensez n'est que suppositions infondées ? »

Son obsession et ses choix irréfléchis ne s'arrêteront pas tant qu'il n'aura pas eu sa vengeance.

Ciel acquiesça.

« Oui, dit-il, ça te pose un problème ?

— Absolument pas, my Lord.

— Tant mieux, parce que je veux que tu restes à mes côtés tout du long. Je ne fais pas confiance à cette femme et je veux que tu fasses des recherches sur elle, sur Yuuka, et sur ce qui peux les relier, pendant que j'enquêterais.

— Mais pourquoi je ne rechercherais pas le tueur de mon côté quand même ? Vous pourriez juste faire semblant de chercher.

— Je ne pense pas qu'elle sera aussi facile à berner.

— Mais elle connaît peut-être bien déjà le tueur elle-même.

— Nous devons jouer le jeu, Sébastian. Qu'elle sache déjà qui a fait ça ou non, qu'elle ne m'attire que pour gagner ma confiance, qu'elle ait quelque chose à me révéler ou non, on ne le saura pas tant qu'elle ne l'aura pas décidé. Et elle semble très forte à ces petits jeux. Tu vois bien comme elle a trouvé un moyen de me faire parvenir la lettre sans que tu ne détecte de présence, et même le lieu qu'elle a choisi pour la réception était singulier, je n'avais jamais rien vu de tel. Pour ça, il faut un immense pouvoir. Et que ce soit le sien ou que quelqu'un agisse dans l'ombre, c'est trop dangereux de ne pas aller dans son sens. On ne sait pas de quoi elle est capable. Si encore j'avais la certitude qu'elle est de mon coté... Mais rien ne le dit, elle peut très bien être un simple sbire de la reine. Même si ça me semble une méthode étrange si c'est le cas. »

✩ ✩ ✩

Deux jours plus tard, Ciel trouva un mystérieux courrier sur son bureau. Encore une fois, aucune présence n'avait été détectée.

Cher comte Phantomhive,

J'espère que vous vous êtes remis, la dernière fois vous sembliez souffrant. Je vous ai laissé le temps de découvrir et de vous faire à l'idée de la mission que nous allons accomplir ces prochaines semaines.

Je viendrais chez vous demain afin que nous en parlions plus en détail, que nous puissions nous accorder sur le plan.

Ne soyez pas trop surpris en me voyant, je vous prie. Comme je vous l'ai dit, au manoir rien n'est réel. Alors, je n'aurais sans doute pas du tout la même apparence que celle dans laquelle vous m'avez vu pour la première fois.

J'espère que notre collaboration se passera bien. Et qu'au terme de celle-ci, le mystère sera résolu. Si vous voyez de quoi je parle.

~ Baronne Lazuli


Mon histoire d'amour avec Ciel Phantomhive tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant