Chapitre 21

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« Vous accepteriez que je vous peigne, Sebastian ?

— Moi, mademoiselle Lazuli ?

— Qui d'autre, nous sommes seuls ici. Je ne dis pas que je peins bien. Je suis plus douée en paysage qu'en portrait, mais vous seriez un très beau modèle. D'ailleurs, je vous vois mieux en aquarelle qu'en acrylique. Qu'est-ce-que vous en pensez ? Si l'idée ne vous plaît pas, vous pouvez me le dire.

— Ce n'est pas ça. Mais... pourquoi pas Ciel ? Vous pourriez vous rapprocher.

— Peut-être parce que c'est de vous que je veux me rapprocher.

— Pardon ? dit-Sebastian, désarçonné.

— On dit que l'on peut en savoir beaucoup sur quelqu'un en voyant de quel genre de personnes il est entouré. Je me demande quel genre de personne vous êtes, Sebastian.

— Pour en apprendre plus sur Ciel donc.

— Qui sait... Je vous laisse réfléchir à ma proposition. »

✩ ✩ ✩

« Je pense que l'on devrait retourner dans la salle où les corps ont été retrouvés, on a peut-être raté quelque chose, dit-Ciel.

— Étrangement, j'allais proposer la même chose, cher comte.

— Je croyais qu'on arrêtait avec ça.

— Mais ça me plaît bien. Surtout de te taquiner.

— Alors, quoi, je devrais t'appeler chère baronne ?

— Si tu veux donner le même effet, non. Je trouve ça un peu excitant. Ça ne me dérangerais pas.

— Tu arrives toujours à me déranger sans que je n'arrive à te rendre la pareille.

— J'ai le calme d'un moine bouddhiste, cher comte.

— Arrête.

— Cher mari. Oh, amour de ma vie. Père de mes futurs bébés. Mon âme-sœur. Futur baron de la famille Lazuli. Oh doux...

— STOP ! cria Ciel, rouge comme une pivoine.

— Je pourrais faire ça à longueur de journée, mais j'ai peur que tu ne me tue dans mon sommeil, alors je vais me retenir. »

Ciel avait le feu aux joues, il se tourna pour ne plus lui faire face. Il sentit Ayame se rapprocher dans son dos. Elle se pencha vers lui, doucement.

« Retiens-toi de réagir, c'est pour notre mission. »

Et elle déposa un baiser à la base de son cou, délicatement. Un frisson le parcourut des pieds à la pointe des cheveux. Elle posa sa tête sur son épaule et entoura son bassin de ses mains. Le cœur de Ciel battait à une vitesse folle. Cette femme le perturbait de plus en plus.

« J'ai envie de toi » dit-elle, faussement doucement, pour que ce soit audible de l'autre bout du couloir. (NDA : plutôt ironique que la chanson qui passe sur mon spotify actuellement s'appelle Take me tonight)

Ciel se figea sur place, il savait ce que ça voulait dire mais il ne savait pas pourquoi elle disait cela maintenant. Qui était en train de les regarder ?

Elle l'attrapa par la main et l'emmena dans la classe où ils avaient dit vouloir aller, celle où les corps avaient été retrouvés. Elle ferma la porte et lâcha enfin sa main. Il n'y avait pas de moyen de les voir depuis l'extérieur, alors plus le besoin de jouer le jeu non plus.

« Q-qui ? articula Ciel.

— La professeure de français. C'est celle qui semble le moins croire à notre amour parfait, elle nous regarde toujours de manière suspicieuse.

— Je n'avais pas remarqué.

— Tu n'es pas assez attentif. Ou alors, tu te concentres trop sur les hommes parce que tu penses qu'ils sont plus amènes à être assez fort pour tuer ces gens, les porter, tout ça tout ça.

— En même temps, une femme...

— Peut tout aussi bien tuer et avoir de la force. Si tu faisais attention tu aurais vu qu'elle a des bras aussi gros qu'une bûche, pas étonnant puisque ses parents travaillent dans le milieu et qu'elle les aide dès qu'elle en a l'opportunité. Tu as lu toutes les informations que Sebastian nous a fournies ?

— Oui, mais je n'ai pas fait attention.

— À quoi penses-tu ces temps-ci ? Tu es tout le temps à l'ouest.

— Yuuka, dit-il en haussant les épaules. Tu ne penses jamais à l'homme que tu as aimé ?

— Comment pourrais-je ne pas y penser ? Il est toujours là, avec moi.

— Alors comment fais-tu pour rester aussi calme ?

— Il est toujours en vie, ça aide. Et contrairement à Yuuka, que tu as quittée, raison pour laquelle tu dois avoir plein de regrets, cet homme est parti, donc si quelqu'un devait s'en vouloir de la situation c'est bien lui, pas moi. Et comme tu l'as dit, c'est l'homme que j'ai aimé, l'homme qu'il était n'est plus là et je ne l'aime plus. À quoi bon ?

— Alors pourquoi y penses-tu autant ?

— Je me le demande... »

Ciel regarda ailleurs. Plus ils se côtoyaient et plus ils arrivaient à s'ouvrir à l'autre, plus ils s'appréçiaient, aussi étrange que cela puisse paraître.

« Je suis fatigué, dit-il, pourrait-on revenir demain, plutôt ? »

Ayame agréa et ils retournèrent à leur chambre, sans parler.


Mon histoire d'amour avec Ciel Phantomhive tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant