Chapitre 41

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« Bonjour, Sebastian » l'accueilla Ayame.

Il accepta son invitation à entrer sans un mot et ils allèrent s'installer dans le bureau.

« Vous avez de nouveau menti à Ciel, je...

— On repart sur le vouvoiement visiblement.

— Je, reprit-il, crois que vous me devez une explication.

— À propos de quoi ?

— Les dates ne correspondent pas. J'ai lu la lettre, vous y dites qu'Ayame est morte un an plus tôt que ce que sa pierre tombale dit.

— Qu'est-ce que tu sous-entend ?

— Avant de lire cette lettre...

— Qui ne t'était pas adressée.

— Laissez-moi parler. J'ai supposé que vous essayiez de venger Ayame plutôt que Yuuka. Parce que d'après les dates, comme je l'ai dit, Ayame est morte la même année que Yuuka. Donc j'ai supposé qu'elles devaient être mortes ensemble et que vous vouliez non pas venger Yuuka mais Ayame. Mais dans votre lettre, vous avez laissé une incohérence. Vous avez noté qu'elle était morte avec ses parents, parents qui sont morts un an avant Yuuka. Vous ne pouvez pas avoir pris la place d'Ayame un an avant sa mort, vous n'avez pas pu vivre ce que vous dites avoir vécu avec Yuuka puisque c'était la véritable Ayame qui l'a côtoyée jusqu'au bout. »

Ayame lança un sourire sarcastique à Sebastian.

« Donc, tu as déduis tout ça juste à partir de quelques dates de décès ?

— Ciel est convaincu par votre histoire, mais pas moi. Il ne voudra pas entendre la vérité, et il ne doit pas l'apprendre, parce qu'il a confiance en vous. Il est préférable qu'il continue à se voiler la face plutôt que de découvrir que vous avez à nouveau menti. De toute manière, j'ai confiance en Shûsei, alors s'il est de votre côté je suis aussi du vôtre.

— Pas si vite, cher diable de majordome. Il n'y a absolument aucune incohérence dans mon histoire, tes déductions sont faussées par des informations que tu as mal interprétées.

— Pardon ?

— Je n'ai jamais dit qu'Ayame était morte en même temps que ses parents, juste qu'ils étaient tous morts pour la même raison. Et tu as déduis tout seule qu'Ayame et Yuuka étaient mortes en même temps juste à cause de l'année. Sauf que tu as tort. Connais-tu la date exacte de la mort de Yuuka ?

— Le 25 décembre 1899.

— Et celle de la mort d'Ayame ?

— Non, avoua-t-il.

— Elle est morte en tout début d'année, en janvier. La date exacte n'est pas mise sur la tombe, ça aurait pu être n'importe quelle date, tu l'as juste involontairement placée au mauvais moment. Ses parents sont morts un an plus tôt, en janvier 1898.

— Parfait, dit-il sans même y réfléchir.

— Quoi ? demanda Ayame, surprise qu'il accepte cette réponse si facilement.

— C'est parfait, insista-t-il. En lisant votre lettre, je me suis douté que ma première hypothèse était fausse. Parce que vous avez quand même l'air de sincèrement vouloir trouver le meurtrier des Jah. Et je pense que si vous ne connaissiez qu'Ayame, vous n'en auriez pas grand chose à faire. Mais si vous vous étiez réellement attachée à Yuuka, vous savez qu'ils étaient ses meilleurs amis, et donc il est plus logique que vous souhaitiez le faire pour elle. Je ne suis toujours pas sûr qu'Ayame ne soit pas morte en même temps que Yuuka. Vous l'avez dit vous même, ça aurait pu être n'importe quelle date. Mais je ne vois pas pourquoi vous mentiriez là-dessus. De toute manière, comme je l'ai dit, je fais confiance à Shûsei.

— Mais pas à moi ? J'ai perdu le peu de confiance que j'avais gagné ?

— Je ne suis pas du genre à me laisser duper, ça rend surtout très compliqué pour moi de faire confiance.

— Ciel aussi.

— Mais lui est amoureux, alors même s'il est du genre méfiant, il écoute son cœur maintenant.

— Et toi ? Tu n'es pas amoureux de moi ? le taquina-t-elle.

— Arrête ça ou je te jure que je t'enterre vivante.

— Ah, nous revoilà passés au tutoiement. Ça me rassure. »

Sebastian et Ayame se sourirent.

« Alors, demanda-t-elle, Ciel me fait toujours confiance ?

— Je ne comprendrais décidément jamais comment tu as fait pour le rendre à ce point fou, il en oublie son bon sens. Cette histoire l'a secoué mais je crois que dès la première seconde il cherchait à trouver une explication qui ne ferait pas de toi un monstre. Et puis, tu lui as bien rappelé dans ta lettre : tu es comme lui. Vous déplacez vos pions étape par étape, sans vous précipiter, pour atteindre votre objectif, en grands stratèges. Mais vous vous laissez quand même emporter par vos sentiments. Comme lui, tu voulais gagner du temps et avait peur d'avouer la vérité. Il serait très hypocrite de sa part de te le reprocher.

— Ce n'est pas tout à fait faux. Mais dit-moi, Sebastian, ne comprends-tu vraiment pas pourquoi il est ainsi ? Ou essayes-tu juste d'oublier ce qui t'a amené ici ? »

Sebastian soupira.

« Ici où ? tenta-t-il.

— Tu as un cœur Sebastian, ne va pas essayer de me convaincre du contraire.

— J'ai tué ma protégée, je ne vois pas à quel moment ça fait de moi un démon avec un cœur.

— Tu veux que j'énumère les raisons ?

— Essaye toujours.

— Okais, mais assis-toi, la liste est longue. »

Sebastian sortit du bureau et se dirigea vers la porte d'entrée.

« Ciel sera de retour au lycée demain matin, j'espère t'y voir. »

Ayame explosa de rire en le voyant sortir de chez elle. Il était décidément incapable d'admettre ce qu'il considérait comme ses faiblesses, même s'il les avait déjà avouées.


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Nous sommes techniquement à plus de la moitié de l'histoire, il leur reste encore pas mal d'aventures à vivre, pas mal de secrets à découvrir, et deux coupables à trouver (peut-être même un mariage à organiser, qui sait ?)

Mon histoire d'amour avec Ciel Phantomhive tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant