Chapitre 44

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NDA : les personnages sont en vacances depuis moins d'une semaine, mais il s'en est passé des trucs, c'est dingue. Sachant que leur premier jour de vacances a débuté au chapitre 22. Ouais, 22 ! Autant de chapitres et il n'y a même pas une semaine de passée... Dingue

Bref... Bonne lecture (hmmmm)(petit chapitre, mais puissant je pense)

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Comme l'avait ouvertement sous-entendu Ciel, il ne revint pas dormir dans leur chambre le soir même.

Ayame ne put se résigner à dormir seule dans leur lit. Elle s'installa sur le canapé et essaya de s'endormir en vain, se tournant et retournant sans réussir à calmer son esprit. Elle finit donc par abandonner et alla se promener dans le parc du lycée. La lune n'était même pas présente mais sa capacité à adapter sa vision lui permit de ne pas se perdre. Elle en était presque agacée.

Un bruit de pas attira son attention et elle se dirigea dans sa direction, curieuse.

« Il y a quelqu'un ? »

Personne ne lui répondit.

Une part d'elle espérait que ce soit Ciel, mais pas l'autre. Elle voulait le voir plus que tout, mais elle savait que lui ne le voulait pas.

Le bruit d'un gros objet qui tombe la sortit de ses pensées. Non, Ayame connaissait ce bruit, et ça ne lui plaisait pas du tout. Alors elle se précipita vers la source de son inquiétude.

Elle se serait tout imaginé sauf se retrouver face à cette vision d'horreur.

Ses yeux se remplirent de larmes alors qu'elle courait pour prendre le corps quasiment sans vie de Shûsei dans ses bras. Il avait déjà les yeux fermés, et elle crut qu'il était mort, mais il entrouvrit un œil, difficilement. Il sembla la reconnaître et un sourire se dessina sur ses lèvres. Le dernier de sa vie, ils le savaient tous les deux.

« Je n'en peux plus, chuchota-t-il difficilement. Excuse-moi, Yuuka... »

Ses yeux se refermèrent aussitôt, alors qu'il croyait avoir vu le visage de Yuuka dans ses dernières secondes. Ayame n'eut le temps de rien dire et même pas de comprendre ce qui venait de se passer.

Sa gorge se serra, ses larmes coulèrent à flot. Son cerveau n'avait pas encore enregistré l'information que son corps réagissait déjà.

« Ce n'est pas possible, pensa-t-elle. Non, non, non, non, non. Pas encore, pas tout de suite. »

Elle le serra aussi fort que possible, le suppliant de ne pas partir ; le menaçant en disant qu'elle ne pouvait pas compléter sa vengeance sans lui, alors que tout ce qu'elle voulait était garder l'ami qu'elle s'était faite avec ces aventures. Ses paroles s'enchaînaient, se chevauchaient, les phrases n'avaient plus de sens.

Mais rien ne pouvait changer le sens de la roue du destin. Et, comme il l'avait fait lorsqu'il avait disparu pour la première fois, son corps s'évapora doucement, comme aspiré dans un trou noir. Et, lorsque les bras d'Ayame ne purent plus rien embrasser que de l'air, il ne resta de lui que cette bague que Yuuka avait hérité de lui, bague qu'il avait portée à son doigt depuis la mort de sa propriétaire légitime.

Un cri de désespoir traversa les lèvres d'Ayame et se perdit dans la nuit, d'où personne ne lui répondit.

Son cœur continuait de se serrer dans sa poitrine, elle se sentait de plus en plus oppressée. Lorsque ses larmes laissèrent passer, juste un instant, la vue du couteau de Phipps, ce fut trop. Elle tendit la main et tenta de l'attraper malgré les larmes qui brouillaient sa vue.

Ses doigts se posèrent sur la lame qui entailla sa peau, elle les déplaça jusqu'à la garde qu'elle attrapa fermement.

Alors qu'elle pensait se percer le cœur avec sans hésitation, ses membres refusèrent de bouger.

« Meurt » pensa-t-elle.

Mais elle ne bougeait toujours pas.

Le visage de Ciel traversa ses pensées. Le souvenir de ses larmes, celui de ses sourires, de ce temps passé ensemble.

« Ciel. »

Mais l'image de Shûsei revenait, plus forte, plus sanglante et brisante encore. Ses doigts se resserrèrent sur la garde, un peu plus fort. Mais son bras refusait toujours de bouger.

« Shûsei... »

Tellement de gens étaient morts à cause de cette histoire, elle ferait tout aussi bien d'abandonner après tout.

« Ciel... »

Mais elle avait encore quelqu'un à protéger.

« Souviens-toi pourquoi tu es là. »

Ils étaient allés trop loin pour faire demi-tour maintenant.

« Souviens-toi. Souviens-toi. Souviens-toi » se répéta-t-elle

Son esprit était aussi brouillé que sa vue. Elle aurait voulu que la terre l'avale.

Shûsei est mort.

Alors que depuis le début ses larmes coulaient sans discontinuer, le chaos démarra pour son corps. Les larmes coulèrent au rythme de ses hoquets et tremblements, sans cohérence. Elle crut s'étouffer plus d'une fois.

Elle ne pouvait plus compter le nombre de personnes qu'elle avait perdu sur les doigts de ses mains.

Une heure passa sans que l'énergie de son désespoir ne réduise.

Ses doigts semblaient comme fusionnés au couteau qu'elle ne lâcha pas une seconde, sur lequel elle ne réduisit même pas la pression.

Personne ne vint et elle pleura le reste de la nuit, sans discontinuer.


Mon histoire d'amour avec Ciel Phantomhive tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant