Chapitre 47

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Lorsque Ciel se réveilla, une journée entière était passée et il faisait déjà jour. Il avait dormi quasiment vingt-quatre heures.

« Qu'est-ce que tu me caches encore Ayame ? demanda-t-il à son corps endormi. Qu'est-ce qui te fait si peur ? »

Il observa son visage, si calme alors qu'elle paraissait toujours inquiète lorsqu'elle était réveillée. Avant qu'ils ne commencent à dormir ensemble, ils se réveillaient chaque matin à coup de cauchemars, évacuant cris et pleurs comme certains baillent. Il ne s'était jamais senti aussi calme que la première fois où il s'était réveillé à côté d'elle, sans même savoir qu'elle y était. Elle avait agit comme un calmant, et c'était étrange que ce soit arrivé alors qu'il ne l'imaginait pas à ses côtés, comme si son corps la connaissait et la reconnaissait mieux que lui.

Il y avait quelque chose dans leur relation qui rendait tout naturel depuis quelque temps, parce qu'ils savaient qu'ils se comprenaient comme personne. Mais, pourquoi, alors qu'il était prêt à tout lui dire, continuait-elle de cacher des choses ? Il sentait une distance de son côté et il avait peur de la perdre. Et si elle décidait de fuir plutôt que d'avouer ce qui pesait sur son cœur ?

Ciel se sentait ridicule. Une petite voix au fond de lui, répétait qu'il devait faire attention. Il y avait toujours le Ciel manipulateur qui lui disait qu'elle pouvait tout aussi bien être une traîtresse, et qu'il ferait mieux de la jeter en pâture aux loups plutôt que de lui faire confiance.

Dans le fond, peut-être que c'était elle qui avait tué Shûsei. Il aurait pu découvrir quelque chose qui aurait remis en question la confiance qu'il avait en elle, et elle aurait été obligée de le tuer pour ça.

Cette voix, pourtant bien enfouie, faisait surface à certains moments pour écailler la confiance et le bonheur incertain de Ciel. Il aurait voulu la faire taire, mais il avait beau lui demander, elle ne s'arrêtait que temporairement avant de revenir en force.

Il ne savait pas qui écouter, son cœur ou la voix de la raison ?

Il ne comprenait pas pourquoi il insistait tant pour croire en son cœur. Il voulait avoir raison, qu'elle soit quelqu'un de bien et qu'elle l'aime réellement.

★★★

Lorsqu'Ayame se réveilla, elle fut surprise de ne pas voir Ciel à ses côtés. Elle ferma les yeux et concentra toute son énergie dans son ouïe pour essayer de trouver où il était.

Elle entendit des bruits de combat, plus ou moins.

« Vos mouvements d'escrime sont inutiles, vous ne l'avez appris que pour le côté esthétique, pour les combats réglementés. Dans la vraie vie, personne ne prendra de pincettes avec vous.

— Je le sais déjà, Sebastian, c'est pour ça que je te demande de m'apprendre.

— Si vous êtes sérieux à ce propos, ce ne sera pas simple, mais les capacités d'un démon sont telles que même une erreur de votre part pourra se révéler fatale pour l'ennemi, uniquement sur un humain cependant. Un démon, peu importe votre entraînement, aura toujours le dessus sur vous.

— Pourquoi ? demanda-t-il avec agacement.

— Parce qu'en ne commençant que maintenant, vous ne pourrez jamais battre ne serait-ce qu'un démon débutant. Vous avez étouffé vos capacités pendant tellement de temps que vous allez avoir du mal à vous habituer, parce qu'il va d'abord falloir que vous acceptiez de vous ouvrir à elles.

— Ça ne doit pas être si compliqué.

— Vous avez continué à vieillir, depuis votre transformation, non pas par choix mais parce que votre inconscient pense être toujours humain. Ayame n'a pas vieilli d'une ride depuis sa transformation, alors qu'elle n'est un démon que depuis deux ans. Son corps ne bouge pas, peu importe ce qu'elle mange alors que vous continuez de prendre et perdre du poids en fonction de ce que vous faites. Alors, il n'y a pas que votre corps qui a besoin d'un entraînement, votre esprit aussi. Et, vous connaissant, ce sera la partie la plus difficile.

— Et qu'est ce que je vais devoir faire exactement pour ça ?

— Ce n'est pas moi qui vais pouvoir vous aider sur cette partie-là.

— Pourquoi ?

— J'ai mes raisons. »

Un silence s'ensuivit et Ayame faillit laisser parler sa curiosité et y aller pour comprendre, mais elle devina qu'elle en saurait plus en continuant d'écouter depuis la chambre.

« Et les raisons qui t'ont conduites à tuer ta protégée ? »

Ayame se leva, ce n'était pas une question que Ciel était en droit de poser, Sebastian en souffrait déjà assez. Mais avant qu'elle n'ait le temps de se téléporter jusqu'à eux, Sebastian avait répondu.

« Ayame vous aidera à ouvrir votre esprit. La séance d'aujourd'hui est terminée.

— Sebastian, je t'ordonne de..!

— Je ne ferais pas ça si j'étais vous. Je n'ai peut-être pas le droit de vous faire du mal à cause de notre pacte, et je suis peut-être obligé de répondre à tous vos ordres, mais ce n'est pas son cas. Et je sais que s'il y a au moins un point sur lequel elle serait prête à se battre contre vous pour moi, c'est celui-là. Vous passez au-dessus de tout pour Ayame, mais pas au dessus du droit des gens à garder leur vie privée pour eux. Et je pense que vous pouvez comprendre pourquoi c'est un sujet aussi important à ses yeux. »

Ayame ne put empêcher un sourire qui n'atteint pas ses yeux, il avait raison après tout.

« Sebastian. J'ai besoin de cet entraînement, et le plus tôt possible. Nous devons continuer.

— Je vous le dis, il faut que vous appreniez à ouvrir votre esprit à votre corps, sinon vous n'arriverez à rien. Demandez à Ayame.

— Ayame est tout le problème. Je dois apprendre à me défendre, que ce soit pour ou contre elle. »

Le cœur d'Ayame rata un battement.

« Tout va bien, essaya-t-elle de se rassurer. C'est normal, tout va bien. »

« Qu'est ce que vous voulez dire par "contre elle", jeune maître ? » demanda Sebastian.

★★★

« Ayame est trop impulsive, dit-Ciel, qui sait ce dont elle serait capable ?

— Vous pensez qu'elle a tué Shûsei ? »

Ciel regarda Sebastian, il y avait pensé, évidemment. Mais il avait aussi pensé que ce puisse être Sebastian. Il ne savait plus où donner de la tête.

« Ce n'est pas elle, elle n'aurait jamais fait ça, dit-Sebastian.

— Je ne crois pas que ce soit elle, répondit Ciel, même si j'y ai pensé. J'ai plus peur qu'elle tue un témoin primordial par colère. Mais, dis-moi, Sebastian, j'ai une question. »

Sebastian regretta d'avoir évoqué Shûsei, il venait de faire une grosse erreur.

« Est-ce que tu as tué Shûsei ? »

Il le savait, Ciel venait de poser la question à laquelle il ne voulait pas répondre.

« Oui. »


Mon histoire d'amour avec Ciel Phantomhive tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant